Aloïs Charrin pourrait finir par s’impatienter. En jambes depuis le début de saison, toujours présent en second rideau, il n’est pas encore parvenu à trouver l’ouverture ni à réaliser un résultat de référence, lui qui avait marqué les esprits l’an passé en remportant une étape du Tour d’Italie Espoirs. “Je n’ai rien fait de ouf pour l’instant. J’attendais peut-être un peu plus de ce début de saison. Les jambes sont là mais il me manque deux/trois résultats. J’espère que ça va venir”. 8e en Croatie dès la reprise, il a récemment terminé dans le Top 20 du Circuit des Ardennes, avec plusieurs accessits sur des étapes. Pas suffisant pour autant pour satisfaire son appétit. “On s’est fait bouger sur la première étape en étant tous piégés dans les bordures. Le lendemain, sur une étape qui pouvait mieux nous convenir, on a essayé de réagir en décantant la course. Le troisième jour, l’arrêt de la course avant le final ne nous a pas arrangés car on avait trois mecs devant et on avait de bonnes chances de faire quelque chose, mais je comprends aussi la décision des organisateurs”.

Le mot d’ordre du coureur de la Swiss Racing Academy va rester le même dans les prochaines semaines : “saisir les opportunités qui pourraient se présenter”. Bien qu’il soit exigeant, Aloïs Charrin sait qu’il est en train de progresser, notamment via des participations à des courses de Classe 1 comme la Classic Loire-Atlantique, Cholet-Pays de la Loire ou la Roue Tourangelle. “Quand tu vois les watts que tu développes sur les fins de ces courses-là, ça n’a rien à voir avec les Élites ou même les courses en Classe 2. Mais je ne peux pas me contenter de faire un Top 30 sur ces courses-là. Heureusement que j’arrive à suivre (sourire). Il faut y être acteur maintenant car je suis sûr que c’est possible”.

JOUER UN GROS COUP AU TOUR DE BRETAGNE

Samedi, l’athlète de 21 ans va participer à Liège-Bastogne-Liège Espoirs, dont il a reconnu le parcours ce jeudi. “Il y aura un gros enchaînement de difficultés à environ 80 bornes de l’arrivée. Il y a moyen que ça lance de loin car ce sera moins dur dans le final. On sait qu’en Espoirs, les courses sont souvent assez folles alors je ne serais pas étonné de voir de gros mouvements de course bien avant l’arrivée”. Et il est prêt à ne pas les louper, d’autant que son équipe aura plusieurs cartes à jouer. “On pense notamment à Alex (Baudin) qui marche fort depuis le début de l’année. Forcément, il peut encore être ambitieux. On aura une équipe de costauds, je pense que l’on est capable de jouer les premiers rôles si on court bien”, analyse-t-il pour DirectVelo. En ayant bien conscience qu’il pourrait aussi s’agir d’une course à élimination. “Avant d’espérer être acteur dans le final, il ne faudra pas se faire piéger avant. Sur un Liège-Bastogne-Liège Espoirs, si tu es devant à 20 bornes de l’arrivée, c’est que tu vas jouer la victoire”. Encore faut-il être devant à ce moment-là de la course.

Si l’ouverture ne vient toujours pas en Belgique, il reportera ensuite ses espoirs et ses ambitions sur le Tour de Bretagne (2.2), où les opportunités de briller devraient être plus nombreuses. “Sur sept jours de course, je pense pouvoir dire qu’on multiplie les chances par sept”, plaisante-t-il, persuadé que les attaquants seront récompensés une ou plusieurs fois durant la semaine. “Je ne sais pas encore quelles courses me correspondent le plus alors le mieux, pour le moment, c’est d’être opportuniste et de saisir chaque occasion”.