Darren Rafferty : « J’avais fini par m’y habituer »

Crédit photo Arnaud Guillaume / DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume / DirectVelo

Il aura clairement été l’une des principales attractions du peloton des Juniors en seconde partie de saison 2021. L’été dernier, Darren Rafferty a débarqué sur le sol hexagonal et s’est rapidement affirmé comme l’un des hommes forts de sa catégorie d’âge. Sous les couleurs du Team 31 Jolly Cycles, l’Irlandais s’est construit un impressionnant palmarès en décrochant pas moins de dix victoires en trois mois. Dans ces conditions, les propositions de contrat pour 2022 se sont faites nombreuses. Si son cœur penchait d’abord pour la Conti Groupama-FDJ, il a finalement opté pour la structure américaine Hagens Berman Axeon. DirectVelo a pris des nouvelles de Darren Rafferty en amont de Liège-Bastogne-Liège Espoirs, épreuve à laquelle il participe ce samedi.

DirectVelo : Comment se déroulent tes débuts au sein de la catégorie Espoirs ?
Darren Rafferty : Je suis plutôt content. J’ai repris tranquillement, sans en faire une montagne. Je savais qu’il serait difficile de passer des Juniors aux Espoirs et je ne me suis pas trompé. La marche est haute, la différence de niveau est importante. La plus grosse différence, c’est le placement. Tout le monde est beaucoup plus fort et tu sens une très grosse tension dans les moments clefs de la course. Mais je suis bien entouré dans cette équipe. Le groupe est très fort et, forcément, ça me fait progresser.

« JE NE VOULAIS PAS ME PRESSER »

Dans quel domaine as-tu le sentiment de pouvoir le plus progresser ?
J’ai très envie de performer lors des chronos. J’ai déjà bien bossé sur ma nouvelle machine depuis cet hiver et j’ai senti, lors du contre-la-montre du Triptyque (des Monts-et-Châteaux) que je n’étais pas si loin des meilleurs (voir classement). Mais il y a encore du boulot, bien sûr. Lié à ce travail sur les chronos, le plus important pour moi sera, petit à petit, de gérer de mieux en mieux les courses par étapes car c’est là que je veux me spécialiser. Il faut que je dispute les courses les plus relevées, simplement pour les découvrir et pour y apprendre le métier. L’idée sera ensuite d’y revenir l’an prochain pour y être performant et viser les meilleurs classements possibles. Sur les courses d’un jour, je pense que ce sera plus compliqué. En tout cas, au moins pour le moment.

On voit de plus en plus de jeunes coureurs performer très tôt à haut-niveau, y compris en sortant des rangs Juniors. Qu’espérais-tu, dans ce cyclisme moderne, de ta saison 2022 en la débutant, en Croatie, en mars dernier ?
Je ne voulais pas me presser. Il allait forcément y avoir besoin de temps pour me mettre au niveau. J’ai une marge de progression, ne serait-ce qu’à l’entraînement. Je peux encore faire les choses différemment et heureusement. Je ne suis pas si loin de pouvoir jouer les tout premiers rôles dans cette catégorie d’âge mais il va quand même me falloir un peu de temps supplémentaire. Je ne vais pas gagner des courses U23 en un claquement de doigts. Je ne suis pas prêt. Mais ça approche. Et on voit bien, en effet, que des Espoirs 1 arrivent à marcher très tôt. Alors pourquoi pas y arriver également, prochainement. J’attends mon tour. J’ai montré que je ne suis pas si loin (il compte cinq Top 20 depuis le début de saison, voir sa fiche DirectVelo ici, NDLR)

« LES CHANCES DE PERFORMER DEVIENNENT BEAUCOUP PLUS RARES »

Tu as déjà été présent, en effet, en décrochant des accessits sur des courses variées comme le Triptyque des Monts-et-Châteaux puis sur le Circuit des Ardennes. C’est prometteur !
C’est bien de se tester sur tous les types de courses. Il ne faut négliger aucune épreuve. L’équipe est très forte donc, peu importe le terrain, on a toujours au moins un coureur capable de jouer la victoire et c’est super intéressant. C’est toujours plus facile de se faire mal quand tu sais que tes coéquipiers peuvent gagner. Ça permet aussi d’enlever de la pression. Ça m'offre plus de libertés et de confort.

L’an passé, tu jouais la victoire tous les week-ends sur les routes françaises. N’est-ce pas, malgré tout, un sentiment qui te manque ?
(Sourire). Oui, forcément ça manque car je crois que j’avais fini par m’y habituer l’an dernier. Mais j’ai toujours su que ça n’allait vraiment pas être la même chose cette année et que l’adversité serait incomparable. Tout le monde est super fort. Après, la différence se fait sur la forme du jour. Il faut vraiment être dans une super bonne journée pour espérer faire un résultat, les chances de performer deviennent beaucoup plus rares. Rien que pour être devant dans un groupe de 20 ou 30 mecs, ce n’est pas gagné.

« ON ESPÈRE TOUS ÊTRE PRÉSENTS SUR LE TOUR D’ITALIE ESPOIRS »

Tu expliquais précédemment viser avant tout les courses par étapes. Pour autant, tu seras au départ de Liège-Bastogne-Liège ce samedi midi et cette épreuve semble également taillée pour tes qualités !
C’est vrai que le profil est intéressant pour moi. Mais je ne m’attends pas à être performant cette année. Nous avons le vainqueur sortant, Leo Hayter, dans l’équipe. Il y a aussi Matthew (Riccitello), qui a déjà gagné en début de saison. Et encore d’autres cartes. L’équipe est super complète alors dans ce contexte, je risque d’être plutôt dans un rôle de soutien. Peut-être, aussi, que j’anticiperai. On n’a pas reconnu le parcours, on est arrivé sur place jeudi soir. On a étudié la carte mais le parcours sera, en partie, une surprise une fois en course (sourire).

As-tu quelques épreuves en tête en particulier ?
Dans l’équipe, je crois que l’on espère tous être présents sur le Tour d’Italie Espoirs, moi le premier. Ce serait super pour mon évolution. Je pense aussi, dans un autre style, au Championnat d’Irlande au mois de juin puis au Championnat d’Europe, si je suis sélectionné. Sans oublier Paris-Roubaix. De belles choses arrivent.  

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