Steven Henry : « Il y avait vraiment match »

Crédit photo SWpix - uci.org

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Parmi les cinq victoires françaises lors de la première manche de la Coupe des Nations à Glasgow, quatre reviennent à l'endurance : la poursuite par équipes hommes, les deux Américaines et la poursuite individuelle masculine avec Corentin Ermenault. Partie en Écosse avec l'ambition de "bien faire", l'équipe de France a fait mieux que ça. Seule ombre au tableau, la chute et la fracture de Clara Copponi alors qu'elle avait gagné la première manche de l'Omnium (lire ici). Steven Henry, l'entraîneur national, dresse le bilan de ce qui risque d'être la seule manche de la Coupe des Nations au programme de ses coureurs.

DirectVelo : Comment juges-tu les performances de tes coureurs ?
Steven Henry : Ça s'est plutôt bien passé. Nous sommes arrivés dans la continuité du stage. Nous sommes dans une bonne dynamique même s'il y a aussi quelques réajustements à faire dans quelques épreuves. Nous avons aussi été touchés par plusieurs cas de gastro.

En poursuite par équipes, les garçons ont été réguliers à 3'49"-3'50". Comment situer cette performance ?
Nous avons un petit tableau qui permet de normaliser les temps suivant les conditions et ce temps correspond à ce qu'ils ont fait à Roubaix (l'équipe de France avait réussi 3'47" et 3'49", NDLR). Nous avons reçu les nouveaux vélos le vendredi avant le départ.

Eddy Le Huitouze faisait ses débuts dans le quatuor Elites, comment l'as-tu trouvé ?
Nous voulions lui apporter de l'expérience. L'intégration a été bonne. Il a une bonne aéro, il était en 3e position et c'est dur d'être derrière Benjamin Thomas. Je le découvre, je suis agréablement surpris même si j'avais de bons échos de mes collègues. L'an prochain, si toutes les manches de la Coupe des Nations sont qualificatives pour les JO, ce sera intéressant d'avoir plusieurs coureurs pour former deux équipes compétitives. Jouer avec quatre ou cinq coureurs n'est pas possible pour se qualifier. Mais l'UCI ne nous a toujours pas annoncé les règles de qualification. Plus on aura les règles tard et plus ce sera compliqué.

« IL FAUDRA COMPTER SUR LES JAPONAIS EN AMÉRICAINE »

Chez les filles, as-tu aligné l'équipe que tu souhaitais ?
Victoire (Berteau) est tombée malade pendant la nuit. Jade Labastugue est rentrée et ça lui a apporté l'expérience de trois poursuites dans la journée. C'est dommage pour Victoire qui aurait pu valider certaines choses. Jade ne l'a pas remplacée poste pour poste. Elle était en 4, alors que Victoire est en 3 habituellement. Le temps de 4'13"998 est hyper intéressant, avec Victoire, on aurait peut être pu jouer la grande finale.

Comment as-tu trouvé le niveau de la concurrence de cette première manche ?
Il manquait des athlètes phares. Les Anglais ont sorti de bons temps en poursuite par équipes (2e, NDLR), ils sont opérationnels. Je m'attendais à mieux de leur part dans les courses en peloton, même si Wood gagne l'Omnium. Ils étaient peut-être en reprise. Mais d'une manière générale, on ne regarde pas trop la concurrence.

Dans l'Américaine, de nouveaux adversaires sont apparus avec les Japonais...
L'idée était de prendre des points au début de course pour pouvoir ensuite faire des impasses sur les sprints, laisser des équipes doubler, et ensuite contrer et aller doubler. Les Japonais (Kojima-Hasimoto, 2e, NDLR) nous ont assez surpris même s'ils étaient déjà bien à Gand (2e, NDLR). Il faudra compter avec les Japonais en Américaine. Ils voient très bien la course et ont su exploiter une erreur de Benjamin. Il y avait vraiment match, Benjamin a fini rapé, surtout qu'il faisait très chaud et qu'il y avait eu des qualifications. Benjamin a couru 75 km de Madison le samedi et le dimanche, il est reparti à 9h pour les qualifications de l'Omnium. C'est un peu lourd.

« CORENTIN PEUT MONTER ENCORE D'UN CRAN »

Les filles ont fait aussi bien que les garçons dans l'Américaine...
Clara aurait dû la courir avec Marion Borras. Valentine (Fortin) l'a remplacée après sa chute. On se doutait que techniquement ça allait être tendu, il fallait courir devant. Elles ont tenu jusqu'au bout. Il y a eu beaucoup de chutes, ce qui peut s'expliquer par la différence de niveau physique et technique. Les journées étaient chargées avec les qualifications. C'est beaucoup tombé samedi et dimanche, peut-être à cause du manque de lucidité.

Cette manche marquait aussi le retour de Corentin Ermenault. T'attendais-tu à son temps en poursuite (4'05") ?
On était parti pour 4'08" en qualification, il a donc fait mieux. Nous avons changé pas mal de choses par rapport à son braquet après le profilage que nous avons effectué en début de saison. Avec une préparation un peu plus spécifique, il peut monter encore d'un cran. En poursuite par équipes, il est capable d'allonger les relais. Au 1er tour de la poursuite, il a accompli un relai de 3,75 tours. Chez les filles, Marion est capable de faire un relai de quatre tours.

Avec tous ces points marqués, cette manche de la Coupe des Nations sera-t-elle la dernière ?
Malgré la chute de Clara, nous n'avons normalement pas besoin de participer à une autre Coupe des Nations. Nous pouvons donc conserver notre programme de stage et d'altitude. Notre prochaine grosse compétition sera le Championnat d'Europe (à Munich du 11 au 16 août, NDLR).

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