Romain Grégoire : « Je n'étais pas le leader désigné »

Crédit photo Arnaud Guillaume / DirectVelo

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Pointé du doigt comme grand favori de la course, Romain Grégoire a assumé son statut avec brio, puisqu'il a remporté ce dimanche la Flèche Ardennaise (1.2). La classique wallonne, disputée pour la première fois autour de Stavelot, a souri au coureur Français qui a devancé Lennert Van Eetvelt et Thomas Gloag (voir le classement). Après avoir gagné la dernière étape d'Aubel-Thimister-Stavelot l'an dernier, puis Liège-Bastogne-Liège le mois dernier, le coureur de la Groupama-FDJ a brillé à nouveau en Province de Liège.

DirectVelo : La région te réussit bien !
Romain Grégoire : Je commence à bien connaître la région, les bosses me conviennent. C'est toujours un plaisir de venir ici. Je pense que je vais prendre une maison ! L'an dernier, sur Aubel-Thimister-Stavelot, ça s'était décidé dans le Thier de Coo. Cette année, ça s'est joué un peu plus loin. Le parcours était tellement dur que tout le monde avait un peu peur. Personne n'osait se découvrir trop tôt.

Comment s'est passé le final ?
On a attendu la côte d'Amermont où un petit groupe de costauds s'est détaché. Je suis retombé sur Lorenzo Germani, mon coéquipier, qui était en tête et qui m'a mis un gros relais pour creuser l'écart. Après, on s'est retrouvé à trois pour jouer la victoire. J'avais vraiment mal aux jambes et je n'ai pas pu faire la différence dans la bosse, comme j'aurais aimé le faire. Lennert Van Eetvelt a voulu faire la descente à bloc, comme on n'arrivait pas à forcer la décision dans la montée. J'avais eu la même idée, mais il est parti à la faute.

« CE N'ÉTAIT PAS UN SPRINT NORMAL »

Est-ce que cela a changé quelque chose dans le déroulement de la course ?
Le final était vraiment compliqué à gérer. Thomas Gloag ne voulait pas rouler. On ne voulait pas l'emmener sur un tapis rouge. On a attaqué à tour de rôle, ça ne roulait pas, c'était plutôt des à-coups. À trois kilomètres du but, quand Van Eetvelt a fait une erreur, on s'est retrouvés à deux avec Gloag, puis Van Eetvelt est revenu et ça s'est joué dans les derniers mètres. Mais sur un sprint comme celui-là, en faux-plat montant et avec des pavés, c'est difficile à gérer. Ce n'était pas un sprint normal.

Quel était le plan initial de l'équipe Groupama-FDJ ?
Cette année, on a une équipe très forte, on le sait. Toutefois, aujourd'hui, c'est un peu l'arbre qui cache la forêt car je n'étais pas le leader désigné. C'était Lenny Martinez mais il n'avait pas de bonnes sensations. C'était à moi de prendre le leadership en cours de route. Reuben Thompson, une carte importante de notre équipe, est tombé à 50 kilomètres de l'arrivée. Lorenzo Germani a réussi à se projeter à l'avant. Nous étions quand même dans une situation favorable malgré deux élements en moins. C'est pour ça que j'ai laissé faire les autres, Van Eetvelt notamment. La position de Lorenzo m'a permis de rester tranquille et au chaud un maximum de temps.

« CELLE-CI ÉTAIT PARTICULIÈREMENT DURE À ALLER CHERCHER »

Est-ce que cette victoire était dure à aller chercher ?
Ce n'est jamais facile, mais celle-ci était particulièrement dure à aller chercher. Je me suis méfié de tout le monde, plutôt même de Van Eetvelt pour sa pointe de vitesse au sprint. J'ai bien profité de son erreur, c'était quand même plus facile à gérer à deux qu'à trois. J'arrivais mieux à contrôler. J'aurais aimé que ça collabore et que ça arrive au sprint normalement. Heureusement, je m'en sors bien.

Vers quelle course vas-tu te diriger, désormais ?
Je vais partir en stage en Italie pour préparer le Baby Giro. Une victoire d'étape sera l'objectif de l'équipe dans un premier temps, c'est toujours bien de lever les bras. Sur le plan personnel, j'attends de voir si le général suit derrière ou pas. Je me concentrerai d'abord sur une étape. Je vais essayer de passer des caps en montagne avec le stage. Si ça se passe bien, pourquoi pas. Je ne me mets pas de limite, on verra.

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