Zoé Backstedt : « J’ai adoré l’expérience »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’était la principale attraction et curiosité du dernier Tour du Gévaudan. Championne du Monde de cyclo-cross et sur route Juniors en titre, Zoe Backstedt a l’habitude de dominer la concurrence sur différents types de terrains. Mais en Lozère, c’est dans les ascensions qu’elle s’est testée, pour la première fois, face à la concurrence. “C’était une course de malade, pour être honnête. Je ne m’attendais pas à une ascension pareille, le premier jour, dans le final”, lâche-t-elle d’entrée auprès de DirectVelo, en faisant référence à la Montée Jalabert, juge de paix de la première étape et dont l’arrivée était jugée en son sommet. “Je m’étais testée à la maison, j’avais déjà monté quelques ascensions de ce type, également pentues, mais pas aussi éprouvantes et longues. Je n’avais pas la moindre idée de ce que j’allais pouvoir espérer dans cette montée, ni comment il allait falloir la gérer en compétition. Je ne suis pas une grimpeuse, c’était un vrai test”.

Finalement, malgré un gabarit d’athlète puissante, chasseuse de Classiques, la Britannique d’origine suédoise s’est bien débrouillée sur les hauteurs de Mende. “Une concurrente de la sélection de Grande-Bretagne est tombée juste devant moi au pied de la montée et je me suis servie de cette frustration pour me faire violence jusqu’au sommet. C’était une très belle course. Je suis contente du résultat. J’espérais une sorte de Top 30 car c’était nouveau pour moi et je n’avais jamais fait ça, insiste-t-elle. Je ne me suis jamais entraînée en montagne. Terminer dans le Top 10, à moins de deux minutes de la lauréate (voir classement) était vraiment quelque chose de satisfaisant. C’était même parfait”.

« JE NE SERAI JAMAIS UNE GRANDE GRIMPEUSE »

Le lendemain, elle n’a pas été en mesure de renverser le général et la leader normande Eglantine Rayer. “C’était encore une journée difficile avec pas mal de montées et à chaque fois, ça roulait à fond dès que ça grimpait. Des filles du général ont fait la course pendant une vingtaine de kilomètres. J’aurais peut-être pu tenter quelque chose mais c’était quand même compliqué de sortir et de tenir dans ces ascensions”. Le bilan de cette quatrième manche de Coupe des Nations est donc “positif” pour la J2, lauréate de la précédente manche, le Circuit de Borsele, aux Pays-Bas. “Malgré la souffrance, j’ai adoré l’expérience. La météo était très bonne et ces ascensions étaient vraiment plaisantes”.

Avec cet accessit dans la Montée Jalabert, Zoe Backstedt s’imagine-t-elle pouvoir encore progresser en montagne et devenir une véritable passe-partout ? Ou compte-elle plutôt se spécialiser assez rapidement dans d’autres types de courses ? “Je ne serai jamais une grande grimpeuse. Je ne vais pas gagner en haut d’un col des Alpes face aux meilleures mondiales (sourire). Mais j’ai vu que je pouvais me débrouiller et limiter la casse quand ce sera nécessaire. Ça peut être utile pour aider une leader sur les courses par étapes”. Mais c’est sur les courses du Nord qu’elle s’imagine avant tout briller, car elle l’a déjà fait jusqu’à présent. “Dans le futur, je me projette comme une chasseuse de Classiques. Je pense au Tour des Flandres ou à Paris-Roubaix, ce sont les courses qui me font rêver”, résume la fille de Magnus Backstedt, l’ancien vainqueur de Paris-Roubaix 2004, dont la grande-sœur Elynor évolue déjà chez les pros du côté de la formation Trek-Segafredo. “Je parle des Classiques en ce qui concerne la route mais je n’oublie pas le cyclo-cross qui reste même ma priorité pour le moment”. En attendant, elle ne compte pas se prendre la tête. “Je veux m’amuser et prendre un maximum de plaisir sur chaque course”. Avec, entre autres, l'ambition de décrocher un nouveau titre national au mois de juin. 


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