Grégory Baugé : « Ils bossent dur »

Crédit photo DR

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Après le Grand Prix de Gand et la première manche de la Coupe des Nations à Glasgow, Grégory Baugé a dirigé les sprinteurs de l'équipe de France à Cali, dernière manche de la Coupe des Nations. La nouvelle équipe de vitesse par équipes féminine composée de Taky Marie-Divine Kouamé, Julie Michaux et Mathilde Gros, s'y est classée 3e après avoir raté son premier rendez-vous à Glasgow. L'entraineur national fait le point avec DirectVelo sur l'évolution de son groupe qui participera au Championnat d'Europe à Munich au mois d'août, avant le Championnat du Monde à Saint-Quentin-en-Yvelines.

DirectVelo : Quel bilan tires-tu de la vitesse par équipes féminine après Glasgow et Cali ?
Grégory Baugé : Il n'y avait pas que la vitesse par équipes. Nous avons disputé plusieurs épreuves, la vitesse, le keirin, le 500 m. Nous ne sommes pas concentrés que sur une épreuve. À Glasgow l'équipe n'était pas homogène, elles n'ont jamais été dans les roues. Nous avons changé l'ordre (Julie Michaux et Mathilde Gros ont inversé leurs places, NDLR). C'est dû au travail. Nous avons analysé ce qu'il s'était passé. Il y a aussi l'évolution de chaque coureur, et pas seulement à l'entraînement de la vitesse par équipes. On tente des choses, on bosse. Je cherche la meilleure combinaison possible.

Qu'est-ce que tu retires de positif de Cali ?
C'est la première médaille, c'est important d'aller chercher des médailles en compétition. Je m'en fous du temps en finale, il fallait aller chercher notre première médaille. Mais en plus, il y a le chrono. Herman (Terryn) et moi, nous voulons qualifier nos deux vitesses par équipes pour les JO, avec ce chrono (47"4) ça nous permet d'y croire (il y aura 8 pays qualifiés pour chaque compétition lire ici, NDLR).

« MATHILDE ÉVOLUE TACTIQUEMENT ET TECHNIQUEMENT »

Les chronos ont aussi été bons dans le tournoi de vitesse individuelle...
Marie et Julie ont battu leur record sur 200 mètres et Mathilde bat le record de la piste (en 10"566). Mathilde a gagné ce tournoi. Elle évolue tactiquement et techniquement, c'est ce dont je suis le plus fier. Ce n'est pas toujours la plus forte qui gagne. Elle avait besoin de travailler, ça passe par l'entraînement, la préparation mentale, l'analyse vidéo. Mathilde a fait un beau tournoi de vitesse, je vois la différence avec Gand et Glasgow.

À Cali comme à Gand, Mathilde gagne la finale de la vitesse en deux manches et une belle...
Elle a besoin de se lâcher. Ce n'est pas parce que tu perds une manche que c'est perdu. Ça fait partie de la vitesse. Si tu mets un genou à terre, il faut faire en sorte de ne pas poser le deuxième. Il faut trouver les ressources et ne pas ruminer la manche perdue, surtout récupérer et se reconcentrer sur la deuxième manche. Je ne suis pas tout seul pour la faire évoluer, il y a aussi la préparation mentale. Elle a évolué dans la prise de confiance.

« MELVIN PEUT FAIRE QUELQUE CHOSE SUR LE KILOMÈTRE »

Melvin Landerneau a réussi à descendre deux fois sous la minute sur le kilomètre (59"618 et 59"995)...
Il sortait d'un gros cycle de travail et il est arrivé avec moins de fraîcheur qu'à Glasgow. Comme à chaque coureur, je lui ai donné des objectifs de compétition. Sur le keirin, je lui avais demandé d'atteindre la finale, ce qu'il n'a pas fait mais il ne lui manquait pas grand chose. En vitesse, Melvin a atteint les quarts de finale face à Lavreysen. Pour le kilomètre, son objectif passait par son record personnel. Descendre deux fois sous la minute, c'est fort ! Il peut faire quelque chose sur le kilomètre, c'est prometteur.

Quelle est l'évolution de l'ensemble de l'équipe de France ?
Je vois l'évolution tactique de l'ensemble de l'équipe. Soit on ne fait que de la vitesse par équipes, soit on fait tout et on travaille l'aspect tactique. C'est un groupe jeune, ils ne doivent pas avoir peur de prendre des décisions. Il y a une bonne dynamique, j'en suis fier. Je suis là pour la victoire. Nous en sommes à trois sorties, les trois fois, il y a eu des victoires, et des records personnels. Ils bossent dur mais il n'y a que comme ça qu'on y arrive.

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