15 minutes pour être dépannée et proche du hors-délais

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Mercredi, Marlen Reusser (Team SD Worx) a réalisé un fort joli numéro en solitaire en allant décrocher une victoire d’étape de prestige à Bar-sur-Aube, à l’occasion du quatrième volet de la saga Tour de France. Pendant ce temps, une autre Suissesse, Caroline Baur, a vécu un vrai cauchemar sur les chemins empierrés de cette étape que beaucoup redoutaient. Jusqu’à présent, la Championne de Suisse sur route en titre vivait pourtant un Tour de France convenable, au cœur du paquet. Mais elle a connu un coup du sort qui aurait pu lui coûter particulièrement cher sur une portion gravel, dans le Chemin du Plateau de Blu (4400 mètres, le plus long de la journée). “J’ai été victime d’une crevaison sur un secteur et là, c’était fou, j’ai attendu un quart d’heure avant d’être dépannée par l’assistance neutre. En fait, j’ai d’abord marché pendant 500 mètres, au cas où il y aurait quelqu’un sur le bord de la route, mais non… Une fois à la fin de ce troisième secteur empierré, je ne pouvais rien faire d’autre que d’attendre… Je n’allais pas continuer encore à pied ! Je me suis retrouvée pratiquement devant la voiture balai quand je suis enfin repartie”.

Difficile, bien sûr, de savoir combien de temps exactement la sociétaire de l’équipe Roland Cogeas a réellement attendu sur le bord de la route. Une chose est sûre : Caroline Baur - qui ne pouvait pas compter sur la voiture de son directeur sportif Sergey Klimov, lequel l’avait déjà doublée avant l’incident - a donc passé un certain temps à attendre d’être secourue, à un endroit où aucun assistant ou bénévole ne se trouvait pour lui donner une roue de rechange. Et lorsqu'on l'interroge sur l'utilité de modifier le règlement pour autoriser deux voitures par équipe en course, la Suissesse préfère en sourire : “peut-être que ça aurait été bien d’avoir deux voitures de DS aujourd’hui (mercredi) sur une telle étape. Ce n’était pas forcément une réflexion que je m’étais faite avant l’étape mais une fois que tu es victime d’une malchance pareille, tu te dis que, finalement, ça aurait été pas mal”, sourit-elle pour DirectVelo malgré tout, après coup. “Ce n’était vraiment pas marrant, j’ai vécu un vrai enfer”.

DANS LES DÉLAIS POUR SIX MINUTES

Caroline Baur a attendu si longtemps qu’elle s’est ensuite retrouvée toute seule dans la nature pendant les 30 derniers kilomètres de l’étape. Jusqu’à craindre qu’il ne s’agisse là de sa dernière heure de course sur les routes du Tour. “Quand je suis repartie, je me suis demandée où j’étais, j’avais l’impression d’être à des années lumières des premières et je me suis dit que je n’allais pas arriver dans les délais”.

Arrivée 128e sur 130 filles au moment de couper la ligne, moins d’une minute devant la voiture balai, Caroline Baur apprendra finalement quelques minutes plus tard qu’elle est bien dans les temps, pour quelque six minutes. “C’est un sacré Tour de France ! Il y en a de partout, ça roule super vite, tout le monde est super nerveux. Jusqu’à présent, j’appréciais l’événement mais là… Pff… Quelle galère !”.   

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