Annemiek van Vleuten, l’habitude de l’inhabituel

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Est-il possible de parler d’exploit, de scénario hors-normes, de performance stratosphérique tout en concédant dans le même temps ne pas être véritablement surpris ? Visiblement, oui. Du moins dans le cas de la performance réalisée par Annemiek van Vleuten, ce samedi, sur l’étape reine du Tour de France Femmes avec Zwift. Et ça marche aussi dans l’autre sens : sa victoire écrasante n’est pas une sensation en tant que telle, mais cela reste tout de même épatant. Parce qu’elle avait assuré à qui voulait bien l’entendre avant le Tour qu’elle était loin d’être l’unique grande favorite, parce qu’elle a vécu un début de semaine extrêmement compliqué avec des problèmes gastriques qui ont failli lui causer sa perte sur la course. Mais ses adversaires n’ont pas jugé prioritaire d’enfoncer le clou à ce moment-là, pour le plus grand bonheur d’Annemiek van Vleuten et de la Movistar (lire ici). Depuis 72h, la récente lauréate du Tour d’Italie allait bien mieux et n’attendait qu’une chose : faire l’étalage de sa supériorité dans les montagnes alsaciennes.

Alors, comme elle en a désormais pris l’habitude, l’athlète de 39 ans a décidé de mettre une grosse sacoche dès les premières pentes du Col du Petit Ballon, à plus de 80 kilomètres de l’arrivée. D’abord accompagnée de sa compatriote Demi Vollering (SD Worx), elle lui a faussé compagnie peu avant le sommet du Platzerwasel avant de se rendre hors de portée de quelconque adversaire durant les deux dernières heures de course. À l’arrivée, au Markstein, et après avoir contraint ses adversaires principales à un long contre-la-montre, elle a creusé des écarts dignes du classement général d’un Grand Tour masculin (voir classements). “Je reviens de loin. J’ai vraiment connu des montagnes russes sur ce Tour alors gagner de cette façon-là, c’est vraiment incroyable”, concédait la lauréate après la ligne. “J’avais perdu du temps jusque-là alors je devais tenter. Ne pas attendre, attaquer de loin, c’est mon style ! Je voulais faire les plus grands écarts possibles et je savais que le Petit Ballon était très dur, donc favorable pour faire la différence, alors j’y suis allée !”. Alors que la Super Planche des Belles Filles semblait faire office de magnifique décor pour la lutte finale de ce Tour, avec l’espoir d’y voir le maillot jaune se jouer sur ses pentes, Annemiek van Vleuten a écrasé la course et probablement tué tout suspense ce samedi. Et au vu de l’exploit réalisé, ce n’est pas volé.

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