Tony Hurel : « Pas faire l’année de trop »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Tony Hurel est en pleine tournée d’adieux. Le 26 juin, jour du Championnat de France, il avait annoncé mettre un terme à sa carrière de cycliste professionnel à l'issue de cette saison 2022. “L’hiver dernier déjà, quand j’ai resigné avec Jaja (Stéphane Javalet), je me suis posé beaucoup de questions, reconnaît-il auprès de DirectVelo. Dès le début de cette saison, je m’étais dit qu’il y avait 90% de chances que ce soit ma dernière année. Je ne comptais repartir que pour un an”. En avril-mai, il a senti qu'il était un peu moins efficace que les autres années. “Je me suis dit qu’il était temps de passer à autre chose. Je voulais terminer ma carrière sur une bonne note. Je ne voulais pas faire l’année de trop. Je n’avais pas envie de resigner pour le regretter dès le mois de mars prochain”.

« PROFITER UNE DERNIÈRE FOIS »

Il entend bien être efficace sur ses dernières courses. Ce mercredi, il était ainsi échappé sur la première des deux étapes de montagne du Tour de l’Ain (2.1). “Avec mon gabarit, je n’avais pas grand-chose à espérer, si ce n’est aider Jason (Tesson) et Romain (Cardis) sur la première étape. Le contrat était rempli. Les deux étapes de montagne me servaient simplement de préparation pour la Polynormande et le Tour Poitou-Charentes”. Ce dimanche, le Sarthois va retrouver la Polynormande où il s’était imposé il y a dix ans. “J’ai envie de bien faire là-bas, de profiter une dernière fois”.

Tony Hurel le reconnaît, il décompte les jours de compétition. “Je sais qu’il ne me reste plus que onze ou douze jours de course”. La nostalgie a commencé à s’installer. “Je pense à beaucoup de choses, les bons comme les mauvais moments. Ça fait partie de la vie, je vais passer à autre chose. En tout cas, j’en garderai d’énormes souvenirs. C’est une page qui se tourne. Cette carrière, j’en ai rêvé et elle se termine”.

« UNE CARRIÈRE SANS JAMAIS TRICHER »

Le coureur de 34 ans a connu deux carrières chez les professionnels. Après trois années au Vendée U, il a tout d'abord passé sept saisons chez Europcar, devenue en 2015 Direct Energie. Non conservé, il avait retrouvé un contrat pro chez St-Michel-Auber 93 après s’être relancé en 2018 chez les amateurs, dans l’équipe Sojasun espoir-ACNC. “Ce qui me rend fier, c’est d’avoir fait une carrière sans jamais tricher, en étant moi-même. Je pense avoir pu apporter de l’expérience aux jeunes, notamment à St-Michel. J’espère que l’on retiendra de moi ma bonne conduite et d’avoir respecté mon rôle de coéquipier qui m’a permis d’avoir une longue carrière”.

Depuis l’annonce de sa décision, de nombreux coureurs de sa génération sont venus le féliciter pour sa carrière. Et lui posent beaucoup de questions sur son avenir. “Je vais rester dans le monde du vélo, fait-il savoir. Avant que ce soit un métier, c’est avant tout une passion. Je ne me vois pas travailler ailleurs. J’ai déjà des touches”. Il va raccrocher sans le moindre regret. “J’ai fait le tour des choses. J’ai disputé trois Grands Tours, deux Giro et une Vuelta, j’ai gagné quelques courses, j’ai travaillé pour des garçons comme Thomas Voeckler ou d’autres grands leaders. Au début de ma carrière, si on m’avait dit ça, j’aurais signé tout de suite”.

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