Benjamin Thomas : « Je ne m'écoute jamais ! »

Crédit photo Luca Bettini SprintCyclingAgency - uec.ch

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Benjamin Thomas aime bien mélanger les étoiles et l'arc-en-ciel. Après avoir été Champion du Monde et d'Europe de l'Omnium, le coureur de la Cofidis réalise le doublé avec la course aux points. Et comme c'était la journée qui compte double, le médaillé de bronze des JO de Tokyo est devenu une heure avant Champion d'Europe de la poursuite par équipes avec ses camarades de l'équipe de France, son 3e titre chez les Élites dans cette discipline.
Alors qu'il sera de retour sur la route dès dimanche à la Polynormande, il revient sur sa journée de vendredi au vélodrome de Munich avec DirectVelo.

DirectVelo : Deux titres en une heure, c'est une belle performance...
Benjamin Thomas : C'était un beau défi. Au début, je ne devais pas faire la finale de la poursuite par équipes, seulement le premier tour après la qualification de jeudi. Mais j'étais dans une bonne journée et j'ai un rôle important dans la poursuite où je fais le dernier relais.

« FAIRE BAISSER L'ADRÉNALINE ET LA TEMPÉRATURE »

Comment as-tu géré la récupération entre les deux courses ?
J'ai sauté les sollicitations médiatiques après la poursuite. Je suis allé directement sur les rouleaux avant la cérémonie protocolaire et après, je suis resté une demi-heure dans le box, à écouter de la musique allongé pour faire baisser l'adrénaline et la température. Je suis seulement remonté sur les rouleaux juste avant la course aux points.

Quel est ton rôle de 4e homme dans la poursuite ?
Quentin (Lafargue) est le démarreur avec un braquet plus important que nous pour que le départ nous fasse moins mal mais il nous lâche au bout d'un kilomètre à une allure plus rapide que les autres. Dans ma position, pendant 2'30", mon objectif c'est d'être le plus aérodynamique possible, le plus concentré possible dans les roues car chaque erreur que je commets, ce sont des dixièmes que je ne pourrai pas aller chercher dans mon relais de 7 tours.

« EN CONTRÔLE POUR ÉVITER LES CONTRES »

Est-ce que la caisse que t'a donné les trois semaines de Tour t'a aidé pour cette journée ?
Le Tour m'a apporté de la résistance, m'a aidé pour récupérer entre deux poursuites. Je suis arrivé à Munich sans avoir fait de piste depuis le mois d'avril mais ma condition du Tour m'aide à enchaîner et m'a aussi aidé à la fin de la course aux points.

Dans la course aux points, tu gagnes les deux premiers classements, est-ce que c'était ta tactique ?
Ce n'était pas du tout le plan prévu ! Avec Steven (Henry), on pensait faire le premier quart de course tranquille mais je ne m'écoute jamais ! Je me suis retrouvé devant pour les deux premiers sprints. Steven m'a dit d'en faire moins. Ensuite la course est devenue plus tactique avec plusieurs coureurs qui doublaient sur cette piste de 200 mètres, Robbe Ghys restait collé à ma roue. Avant le dernier sprint, j'étais toujours en contrôle pour éviter les contres après les sprints alors qu'il s'est livré à fond sur deux-trois sprints. À la fin, c'était un duel, on pouvait laisser revenir certains coureurs sans danger pour nous. Je savais que ça se jouait sur le dernier sprint et j'ai lancé à deux tours.

« PLUS DUR À CONTRÔLER »

Qu'est-ce que ça change pour la course aux points de courir sur une piste de 200 mètres ?
C'est plus dur à contrôler, il ne faut pas trop calculer ses efforts. Quand il y a des sprints, beaucoup de coureurs se relèvent, ça laisse des cassures et si on continue sur la lancée ça peut prendre un tour (Benjamin Thomas a doublé quatre fois, NDLR). Il y a un risque d'être piégé si on est en 10e position dans le peloton. Avec les sprints tous les dix tours, ça revient beaucoup plus vite. Il faut toujours regarder en bas, quand on monte à la balustrade pour voir qui attaque.

Avec le speaker allemand et la piste temporaire ça faisait ambiance Six-Jours...
Oui, avec la piste en contre-plaqué aussi, mais c'est une belle piste. Roger Kluge a fait une belle et ses attaques ont mis une belle ambiance dans le vélodrome.

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