Mondial : « Pas de danger immédiat pour la santé »

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo.com

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Les divers incidents dûs à l'écrasante touffeur oscillant entre 33 et 38 degrés lors des épreuves contre-la-montre qui ont émaillé la première partie de ces Championnats du Monde à Doha (Qatar) ont suscité de nombreuses réactions : coureurs furibards, suiveurs inquiets ou téléspectateurs scandalisés. Mais est-il vraiment irresponsable de laisser des athlètes repousser leurs limites dans ces conditions ? "Le terme est exagéré", juge le docteur qui accompagne la délégation française à Doha.

Arnaud Gaultier, comme ses collègues d'autres nations, accompagne chaque coureur de l'équipe de France une fois la ligne d'arrivée franchie, afin de lui permettre de récupérer le plus rapidement possible de ses efforts. Ainsi, Jérémy Roy dépassait les 40 degrés de température corporelle mais fût immédiatement pris en charge à sa descente de machine. "En suivant un protocole incluant eau froide, glace, arrosage des athlètes et ventilation pour leur permettre de baisser en température, il n'y a pas de danger immédiat pour leur santé", juge le praticien.

L'équipe de France s'était, comme la majorité des délégations, préparée à la maison pour mieux digérer le choc thermique une fois débarqué dans le désert du Golfe. Sur place, les conditions sont pourtant similaires à celles des périodes de canicule en Europe de l'Ouest, quand les autorités recommandent alors de limiter les efforts intenses. "En France, les altertes canicules sont un peu extrêmes", estime Gaultier pour DirectVelo. "Ici, nous sommes un staff professionnel avec des athlètes professionnels disposant d'un système cardio-vasculaire bien entraîné."

HUMIDITE + TEMPERATURE

L'UCI avait pris les devants, en collaborant avec Aspetar, une clinique médico-sportive implantée au Qatar qui mène diverses études sur la déshydratation et l'adaptation des athlètes à ces conditions (lire ici) mais qui peut également conseiller d'écourter les épreuves en s'appuyant sur divers facteurs. "La température sèche, suivant la radiation du soleil, mais aussi le taux d'humidité dans l'air qui s'élève en soirée", expose Gavin Travers, un des experts d'Aspetar interrogé par DirectVelo. Notons que les températures varient entre 28 degrés, la nuit, et jusqu'à 38 degrés le jour tandis que le taux d'humidité passe de 20% quand le soleil est au zénith pour grimper à près de 70% en fin d'après-midi.

"Jusqu'à présent, je n'ai pas connaissance de véritable insolation. Ce sont surtout les athlètes qui se donnent à fond pour gagner", rappelle Travers lorsqu'on évoque les divers athlètes effondrés après la ligne d'arrivée.

Le médecin de l'Equipe de France préfère lui ne pas avancer une température limite à partir de laquelle la santé des coureurs est mise en danger. "Cela dépend de la physiologie de chacun. L'adaptation est plus importante qu'un chiffre."


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