Joshua Tarling : « J’ai toujours voulu faire le grand saut »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Il a été l’un des coureurs les plus impressionnants du peloton des U19 l’an passé. Champion du Monde du contre-la-montre et quasiment intouchable dans l’exercice - vainqueur des efforts en solitaire du Tour de Gironde, du Trophée Centre Morbihan, du Saarland Trofeo et du Chrono des Nations -, Joshua Tarling a directement fait le grand saut dans le WorldTour, en signant pour trois ans chez INEOS Grenadiers. Le Gallois, qui n’a encore que 18 ans, découvre cette semaine le peloton professionnel à l’occasion de l’Etoile de Bessèges. Et s’il faisait sensation dès ce dimanche sur le chrono final d’Alès ? DirectVelo a pris la température avec l’Espoir 1ère année.

DirectVelo : Comment se déroule ta première course en tant que coureur professionnel ?
Joshua Tarling : Ça se passe bien mais c’est sacrément animé ! Il faut tout le temps être vigilant avec le vent qu’il y a eu dès la première journée mais c’est sympa. J’ai déjà appris beaucoup d’un gars comme Luke Rowe, qui est l’un des meilleurs coureurs mondiaux lorsqu’il est question de bordures. C’est dur mais ça me plaît.

Tu sors tout juste des rangs Juniors et tu te retrouves dans l’une des meilleures formations au monde !
Honnêtement, je me sens déjà à l’aise. J’ai déjà beaucoup appris des gars depuis la préparation hivernale. Le fait d’être entouré de mecs aussi talentueux, c’est rassurant. Et j’ai le sentiment que le simple fait de porter ce maillot inspire le respect. On n’est pas trop embêtés dans le peloton. C’est agréable. Je sens que tout est réuni pour bien progresser dans les semaines et les mois à venir.

« C’EST PLUS TRANQUILLE »

As-tu hésité au moment de signer directement chez INEOS Grenadiers en quittant le peloton des Juniors ?
J’ai toujours voulu faire le grand saut, directement. Bien sûr, je ne savais pas ce qu’il allait se passer mais je trouve que c’était l’occasion d’assurer mes arrières, d’une certaine façon. Grâce à ce contrat, je n’ai pas à courir avec l’angoisse de ne rien trouver pour l’année suivante, si ça devait mal se passer, s’il devait y avoir le moindre problème. C’est plus tranquille. Avec cette signature sur trois ans, je n’ai plus qu’à me concentrer sur l’entraînement et les courses sans me soucier de quoi que ce soit d’autre. J’ai clairement changé de vie. D’ailleurs, avec ma copine, on vient tout juste de s’installer en Andorre, juste avant l’Etoile de Bessèges. Je compte y rester un long moment car c’est un endroit idéal pour rouler et j’y connais du monde. Je m’y plais déjà beaucoup même si c’est tout nouveau (sourire).

On a le sentiment que cette nouvelle génération n’a peur de rien et n’est absolument pas intimidée par les anciens. Dirais-tu que tu n’as, toi-même, pas peur de grand-chose ni de quiconque dans ce peloton professionnel ?
Je suis cocooné ici avec des gars qui ont beaucoup de bouteille, ça m’aide à me sentir à ma place et à ne pas trop me poser de questions. Je ne me sens jamais perdu, je n’ai pas la pression, même s’il pourrait y en avoir. Faire du vélo, c’est mon métier maintenant. Alors je fais simplement ce qu’on me demande. Et même si parfois, tu souffres sur le vélo, tu as mal aux pattes, tout ça reste normal et fait partie du jeu. Ça me semble assez limpide, il n’y a pas à se prendre la tête. L’équipe ne me met aucune pression, mais je m’en mets à moi-même car je suis ambitieux.

As-tu l’envie de disputer quelques épreuves du calendrier Espoirs, en Coupe des Nations ?
Pas du tout. J’insiste mais je veux simplement aider l’équipe alors je ne compte pas aller sur des courses comme le Tour de l’Avenir. L’équipe m’a fait signer pour que je sois là à aider les gars, pas pour courir avec la sélection nationale.

« SIMPLEMENT FAIRE CE QUE L’ON ME DEMANDE »

N’envisages-tu même pas de disputer le Mondial U23 du contre-la-montre ?
Ah ! Le Mondial, ça pourrait être une option. C’est différent des manches de Coupe des Nations. Pourquoi pas… Je ne sais pas, honnêtement. Je n’y ai pas réfléchi.

Penses-tu pouvoir obtenir des résultats dès cette année ?
Pourquoi pas sur les contre-la-montre, où je pourrai évidemment jouer ma carte à 100%, par définition (sourire). Si j’ai des opportunités sur les courses en ligne, je les prendrai. Mais pour l’instant, encore une fois, il n’y a pas de questions à se poser : je compte simplement faire ce que l’on me demande. J’ai quand même hâte de voir ce que ça peut donner sur ce contre-la-montre ici à Bessèges. C’est évidemment le gros objectif de la semaine pour moi. J’en saurai déjà plus après ce chrono-là.

As-tu déjà disputé un chrono de la sorte, avec une montée finale ?
Sur le Saarland Trofeo (Coupe des Nations Juniors, NDLR), il y avait une bosse de 4 km avec un passage à 20% et j’avais gagné ce chrono. J’avais vraiment aimé. Je pense que ce sera plus ou moins le même type d’effort, même si cette fois-ci ça se terminera par la bosse.      

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