Audrey Cordon-Ragot commence la saison pied au plancher. Déjà deux fois sur le podium, en Espagne pour son premier jour de course, et au Circuit du Hageland ce dimanche, la Championne de France a cette fois décroché la 4e place du Samyn (voir classement). Marta Bastianelli et Maria Giulia Confalonieri ont piégé le peloton, et la coureuse de Zaaf Cycling a donc pris la 2e place du sprint derrière elles. "J'avais vraiment de super sensations, j'ai été vite esseulée car il y a eu beaucoup de chutes et mes coéquipières en ont été victimes. J'ai fait un peu la course solo. Dans le final, c'est sorti devant moi et j'ai réagi trop tard. Marta était vraiment super forte, donc il n'y a pas de regrets à avoir. Dans le sprint, je me fais un peu tasser, je ne peux pas vraiment sprinter mais en faisant 4e, il n'y a pas trop à se plaindre", synthétise-t-elle pour DirectVelo. 

Il n’a manqué qu’un petit détail pour accrocher les deux Italiennes, et ainsi pouvoir jouer une première victoire sous ses nouvelles couleurs. "Je me suis fait surprendre par Marta qui est sortie de derrière. Avec le temps de réaction, le trou était fait. Après ça, j'étais la seule à pousser à l'arrière, il n'y avait personne qui pouvait vraiment passer à la sortie du secteur et ça s'est fait là. Les équipes ont mis du temps à réagir, et moi je ne pouvais pas faire beaucoup plus qu'attendre que ça rentre car j'étais toute seule".

« JE N'AVAIS JAMAIS VRAIMENT L'OPPORTUNITÉ DE SPRINTER »

Depuis le début de saison, l’ancienne athlète de la Trek-Segafredo fait valoir ses qualités de sprinteuse. "J'ai toujours eu cette pointe de vitesse, mais avec les années, à force de travailler pour les équipes, de rouler toute la course, je n'avais jamais vraiment l'opportunité de sprinter donc je n'ai pas trop pu travailler ça. Maintenant, ça va bien du coup", sourit-elle.

Avec la Continentale espagnole, elle peut démontrer son potentiel de leader. "Je savais qu'avec ce rôle que j'ai cette année, je devais retravailler ça. Je l'avais dans les jambes, mais il fallait juste le retravailler un peu". Néanmoins, ses quatre saisons passées avec Trek-Segafredo ne lui laissent aucun goût amer. "Je pense qu'il ne faut pas avoir de regrets, j'ai eu la chance de rouler avec les meilleures mondiales. Je pense aussi en être une. Aujourd'hui il me reste deux ans pour m'exprimer, je vais les croquer à pleines dents. J'ai un peu oublié comment on jouait la leader, il faut que ça revienne. Il y a des automatismes à prendre avec l'équipe, on n'a jamais couru ensemble avec les filles, il faut apprendre et ça va venir petit à petit". Entre les déboires de B&B Hôtels-KTM, qu’elle devait rejoindre, et ses problèmes de santé personnels, Audrey Cordon-Ragot n’est plus la même. "Je pense que c'est aussi très mental, tout ce qui est arrivé a changé la femme que j'étais".