Jean Goubert : « Ce n’est pas impossible »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Dû à un retard de paiement auprès de l’UCI pour participer aux ProSeries (lire ici), Nice Métropole Côte d’Azur a un calendrier à trous sur ces premières semaines de la saison. Absent du groupe actuellement présent sur le Tour d'Algérie, Jean Goubert ne va retrouver le peloton professionnel que ce week-end, pour la Classic Loire-Atlantique et Cholet-Pays de la Loire. Entre-temps, il a occupé son manque de courses en participant au Grand Prix Pierre Pinel, chez les Amateurs, il y a maintenant dix jours. Jean Goubert est revenu avec DirectVelo sur ce début de saison et le manque de courses qu’il préfère voir comme un avantage pour la suite, sans oublier d'évoquer ses ambitions pour cette nouvelle année en Continental.

DirectVelo : Tu étais à Montastruc chez les Amateurs il y a dix jours, comment s’est passée ta course ?
Jean Goubert : Ce n'est pas le résultat qu'on attend d'un pro (8e, NDLR), mais je n'y allais pas vraiment pour ça. C’était surtout pour remettre un dossard, et bosser. Ce n'est pas du tout le même format de course. À Montastruc c'était explosif tout le long, j'ai travaillé des choses que je ne travaille qu’à l'entrainement et on voit que c'est autre chose en course. L'AVC Aix-en-Provence a super bien manœuvré, ils m'ont isolé, et après ils ont attaqué à tour de rôle. Ça a duré très longtemps, ils ne m'ont pas fait de cadeau. Mais franchement chapeau, ils ne devaient pas se louper.

Quelles sont ces choses que tu as travaillées ?
Des efforts un peu lactiques, que je n'ai pas l'occasion de travailler en course. C'est tellement rouleau compresseur chez les professionnels que ça se fait par l'arrière. Et depuis le début de saison il n’y a pas eu de final vraiment explosif, donc je voulais me tester sur des efforts courts et intenses. C’était le but recherché.

L’année dernière, tu n’avais disputé aucune Élite. Pourquoi le faire cette année dès le mois de mars ?
C'était à cause du trou dans le calendrier. Le fait de ne pas courir le week-end Drôme-Ardèche ni Denain, ça fait un gros trou. Et s’entrainer pour ne pas courir... J'ai donc préféré remettre un dossard. Mais pour la suite je ne sais pas trop, s'il y a des gros trous pourquoi pas en refaire, mais ce n'est pas ce sur quoi j'ai envie de tendre. Je préfère être en Classe 1 ou 2. Même si ça a été un super entrainement. 

« JE NE JETTE PAS LA PIERRE »

Comment vis-tu cette période sans courses, en raison du retard de paiement de Nice Métropole Côte d’Azur pour participer aux ProSeries ?
On est nouveau chez les pros donc c’est très compliqué de tout connaitre sur les deux premières années. Si ça faisait déjà dix ans, l'erreur serait moins pardonnable. Là on ne maitrise pas encore tout, je n'en veux pas au staff, on fait tous notre maximum, je ne jette pas la pierre. Il y a des trous par rapport à cette faute, on la paie et il n'y en aura pas d'autres. À partir d'avril on devrait reprendre les ProSeries donc il y aura moins de trous. À part en juillet où ce sera plus light, comme chaque année. Mais je pense que le trou de juillet fera plaisir après avoir bien enchainé.

Pour l'instant, tu n'as donc que quatre petits jours de course chez les pros au compteur cette année…
Arriver en mars avec quatre jours, ça fait râler mais c'est comme ça. Il faut accepter la situation et continuer à s'entrainer sérieusement, à manger sérieusement. Je le vois positivement. Peut-être que quand les autres seront fatigués, on sera plus frais mentalement et physiquement et ça va marcher. Ce n'est pas grave, ce sont les aléas et il faut accepter.

Comment s’est passée ta reprise jusque-là ?
On a fait pas mal de rassemblements cet hiver, j'étais bien en forme au GP La Marseillaise. Je pense que la forme commençait à augmenter avec le Tour 06-83, j'aime bien les courses à étapes. Mais il y a ce trou donc on va prendre de la force au max, prendre les échappées, faire des maillots et aller autant que possible à l'avant. J'aiderai le groupe quand je ne serai pas devant.

« ON VOIT CE QUE FAIT NANTES, IL FAUT S’INSPIRER D’EUX »

Qu’attends-tu de cette saison ?
Je me plais à être devant, faire les maillots. Après on a eu la chance sur la bordure au Tour de la Provence d'être avec les meilleurs au monde et on a tenu leurs roues (l'année dernière, NDLR). Des fois il ne suffit pas de grand-chose pour se trouver dans des situations intéressantes, j'espère qu'on va reproduire ça. Je me sens capable de faire des résultats, mais il faut que la course soit décousue et moins calculée. Quand c'est calculé on voit qu'on est à la peine, entre les WorldTeams et les Conti il y a un gouffre. Le fait que tout soit cadenassé pour les WorldTeams, c'est compliqué. Mais on voit ce que fait Nantes, il faut s'inspirer d'eux. Ils ont des résultats et ils vont de l’avant, ce n'est pas impossible.

As-tu coché des courses en particulier ?
On espère être bien placé sur les manches de Coupe de France. Je pense aussi à la Route d'Occitanie mais ce ne sera qu'en juin, et ce sera à la fin d'un très gros bloc. Donc on verra si j'aurai la fraîcheur et le physique à ce moment-là. À court terme, je compte surtout faire le boulot pour l'équipe en Coupe de France.

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