Guillaume Van Keirsbulck : « Faire un gros résultat »

Crédit photo Bingoal-WB

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Guillaume Van Keirsbulck est un maillon incontournable de Bingoal-WB lors de la période des Classiques flandriennes. Depuis l’Omloop Het Nieuwsblad fin février jusqu’au Grand Prix de l’Escaut mercredi dernier, le Belge a été au départ de quatorze d’entre elles dont le Grand Prix de Denain en France (voir sa fiche DirectVelo). Sur trois épreuves majeures, Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Gand-Wevelgem et le Tour des Flandres, il s’est échappé. “À Gand, il a fallu 60 kilomètres pour que le bon coup se forme. Au Tour des Flandres, ça a été 100 bornes. Les échappées matinales partent très tard“, décrit au micro de DirectVelo l’athlète de 32 ans.

« NOTRE ÉQUIPE NE REÇOIT PAS BEAUCOUP DE RESPECT »

Cette saison, l’ancien pensionnaire de Quick-Step, Wanty-Groupe Gobert, CCC et Alpecin-Fenix a davantage de libertés. “Il s’agit d’une toute autre manière de courir. J’ai eu l’habitude pendant des années de protéger un leader. Maintenant, je peux faire comme je l’entends. Christophe Brandt (le manager de Bingoal-WB, NDLR) m’a offert une belle opportunité de pouvoir rouler pour moi-même“. Mais sa formation est moins reconnue que les précédentes où il a évolué. “J’observe que notre équipe ne reçoit pas beaucoup de respect de la part des autres. Parfois, on me reconnaît et on me laisse passer. Mais certains de mes équipiers n’ont pas le droit de passer et ce n’est donc pas simple pour eux de me placer. Je dois trouver mon propre chemin et ça me coûte des efforts“. C’est aussi pour cette raison qu’il part à l’avant. “Dans les échappées, on n’a pas ce problème, on prend la meilleure partie de la route“.

Avec ses treize années de professionnalisme, le doyen de la ProTeam wallonne apporte toute son expérience au groupe. “J’essaye d’apporter des conseils à mes jeunes coéquipiers. Ils sont à l’écoute, ça fait plaisir. Je suis content de partager ce que j’ai appris“. Avec le recul, il estime qu’il n’aurait pas dû directement rejoindre une grosse structure comme Quick-Step à ses débuts chez les pros. “J’ai réalisé mon rêve car j’admirais cette équipe. Mais maintenant, j’estime que ce n’était pas la meilleure chose à faire. J'aurais peut-être dû choisir une équipe d'un niveau intermédiaire comme Sport Vlaanderen. De cette manière, j'aurais pu jouer ma carte très souvent. Chez Quick-Step, nous avions de grands leaders et je devais les protéger. Ça m'a un peu enfermé dans ce rôle d'équipier, plutôt que de m'ouvrir au statut de futur leader“. Il note aussi une forte évolution du peloton. “Tout le monde roule fort et énormément de grands talents ne cessent d’arriver“.

« JE RESTE TRÈS MOTIVÉ »

Ce dimanche, Guillaume Van Keirsbulck prend part à son dixième Paris-Roubaix. L’an passé, il a obtenu son meilleur résultat dans l’Enfer du Nord. “J’étais bien. J’accompagnais le groupe où se trouvaient Wout van Aert et Mathieu Van der Poel (qui était à l’époque son leader chez Alpecin-Fenix, NDLR). Puis, j’ai bloqué ma chaîne entre les plateaux. J’ai changé de vélo, mais j’ai réussi à rentrer sur le deuxième groupe. C’est la preuve que j’avais un gros niveau ce jour-là“. Il espère avoir les mêmes jambes lors de cette édition. “Je veux vraiment être au top. La condition est bonne, je l’ai montré lors des courses précédentes. J’ai envie de faire un gros résultat. Je ne sais pas encore si je prendrai l’échappée ou non. Il faudra peut-être attendre jusqu’à l’entrée des pavés au bout de 100 kilomètres“.

Ensuite, l’ancien vainqueur des Trois Jours de la Panne, du Samyn et d’une étape au Tour du Benelux pourra enfin souffler. “J’aurai une semaine sans rien. Puis, je reprendrai l’entraînement en partant dans le sud de la France avec ma famille“. Son retour à la compétition est prévu en mai à l’occasion des 4 Jours de Dunkerque. “J’aurai le temps de reconstruire ma condition physique pour la deuxième partie de saison. Je reste très motivé, je continuerai à courir de manière offensive“. Le petit-fils de Benoni Beheyt, Champion du Monde en 1963, et cousin de Cériel Desal, son coéquipier chez Bingoal-WB, n’a pas l’intention de se reposer sur ses lauriers.

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