Il va assurément s’en rappeler longtemps, très longtemps. Ce dimanche, Rune Herregodts a bien failli créer la sensation lors de la première étape du Critérium du Dauphiné (2.UWT). Parti dès les tout premiers kilomètres de cette étape inaugurale de 158 km, en compagnie de quatre autres coureurs, le Belge s’en est allé seul sur le circuit final pour résister au peloton jusque dans les… 20 derniers mètres. Durant l'emballage final, seuls le vainqueur d’étape Christophe Laporte (Jumbo-Visma) et Matteo Trentin (UAE Team Emirates) ont d’ailleurs repris le malheureux coureur d’Intermarché-Circus-Wanty, finalement 3e de l’étape (voir classement).

“Je savais que l’échappée avait une chance d’aller au bout aujourd’hui (dimanche). Je suis sorti dans un bon groupe”, relatait-il après coup auprès de DirectVelo, encore transi de froid et le visage marqué par l’effort intense qu’il venait de fournir. Dans des conditions difficiles et sur les routes escarpées du Puy-de-Dôme, le coureur de 24 ans voulait y croire. “La pluie m’a aidé, c’est sûr. Sur les portions délicates comme les descentes, tu es plus à l’aise seul à l’avant ou dans un petit groupe qu’en peloton. Ce n’est jamais agréable de rouler sous la pluie et dans le froid. Encore moins sous la grêle… Mais d’un autre côté, ça nous a été favorable”, insiste-t-il.

« CE N'ÉTAIT PAS SI MAL D’ÊTRE SEUL »

Problème : alors que la Jumbo-Visma avait clairement décidé de donner l’opportunité au Varois Christophe Laporte de jouer la victoire d’étape lors de cette étape inaugurale, l’écart n’a jamais été très important en faveur des attaquants. “On n’a pas eu beaucoup de marge de manœuvre. Malheureusement, il a fallu vraiment s’employer dès le premier tour du petit circuit. Un par un, mes compagnons d’échappée ont cédé. Tout le monde s’est battu à 100%, c’était de toute façon la seule façon d’espérer aller au bout. Ensuite, j’ai monté la dernière ascension à bloc”. Et il s’est ainsi isolé. Un choix qu’il imaginait nécessaire. “On aurait peut-être pu aller au bout à deux (avec Dorian Godon, le dernier à résister, NDLR) mais d’un autre côté, peut-être qu’on se serait regardés dans les derniers kilomètres alors ce n’était pas si mal d’être seul, je n’avais pas à me poser de questions”.

Puis le Belge a donc failli jouer un bien drôle de tour au peloton. “Au panneau des deux derniers kilomètres, on m’a annoncé quinze secondes d’avance et je me suis dit que c’était possible. Pourtant, jusque-là, je n’y croyais pas vraiment. Je voulais simplement basculer en haut de la dernière difficulté devant pour être dans le premier peloton à l’arrivée et jouer un Top 10 au sprint. Mais vu l’écart, j’ai tout donné”. Avant d’être débordé au tout dernier moment, à un rien de la victoire. “Je ne peux pas être déçu car j’ai fait tout ce que je pouvais. Ce n’était simplement pas suffisant”.