Sten Van Gucht : « C’était compliqué de faire mieux »

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Sten Van Gucht commence à prendre goût aux Classe 2. Du haut de ses 30 ans, le coureur de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme n’avait jamais connu la victoire à ce niveau jusqu’au début de cette année 2023. Mais après un premier succès sur une étape du Tour de la Mirabelle, le Belge a remis ça, cette fois au Tour du Pays de Montbéliard (voir classement). Encore une fois, sa pointe de vitesse lui a été utile, puisqu’il a réglé au sprint un petit groupe d’échappés qui a piégé le reste de la meute. Sten Van Gucht est revenu sur ce nouveau succès UCI avec DirectVelo, lui qui ne semble pas baisser en cadence avec les années.

DirectVelo : Que représente ce nouveau succès en Classe 2 ?
C'est la deuxième fois que je gagne en Classe 2. Je n'en ai jamais beaucoup fait. Surtout les années où je marchais le plus, je n'en faisais aucune. Cette année on a un calendrier avec plus de Classe 2 et surtout je suis là. L'année dernière je n'avais pas pu faire la Mirabelle parce que je revenais de maladie. Je n'avais pas fait Montbéliard non plus après le décès de ma grand-mère. C'était une année sans Classe 2. Il restait ce petit doute dans la tête, de savoir si je peux le faire ou pas. Ça fait du bien mentalement de gagner, d'abord à la Mirabelle et maintenant une deuxième fois. Maintenant il faut aller chercher ce classement général.

La différence s’est faite assez tard…
Je voyais qu'avec la chaleur tout le monde souffrait un peu. Je me sentais de mieux en mieux dans les bosses. Quand je voyais que les mecs tiraient la langue, je me disais que je n'étais peut-être pas trop mal. Quand Martin (Tjotta) est sorti, Morichon bougeait, j'ai sauté dans la roue. Les autres avaient du mal à revenir, donc j'en ai remis une couche alors que Martin était devant. Je pensais qu'on aurait pu sortir avec Morichon et rentrer devant, c'est ce qu'il s'est passé. Aujourd'hui il fallait être patient mais ça ne dérange pas. Au final, 30 bornes à fond, ça suffit pour faire la différence avec cette chaleur.

« IL Y AURA DES ALLIÉS À TROUVER »

Vous étiez à deux avec Martin Tjotta. Comme ça s’est passé ?
À deux on devait assumer, on était les mieux classés. On a fait beaucoup plus de boulot mais c'est normal puisque les autres jouaient l'étape. Martin était super fort, il a fait tempo presque toute la bosse. Ça a attaqué mais tout le monde était un peu sec, c'était difficile de faire la différence sur la dernière montée. Dans la descente j'ai failli tomber. C'est de ma faute, j'ai fait un dérapage, mais j'ai pu corriger. Ça m'a mis en dernière position. J'ai dit à Martin de continuer à rouler, il a gardé l'allure. J'étais en 5e position, comme je voulais être. J'ai lancé d'assez loin comme je fais d'habitude. Ils étaient dans ma roue mais ils n'ont pas pu passer.

L’arrivée te convenait bien ?
Je ne pensais pas que c'était idéal, après une descente ce n'est pas forcément ce que j'aime. Je préfère des derniers kilomètres en prise, avec un faux plat montant. Je pense que tout le monde était cuit, je lance assez tôt après le virage, il restait 400 mètres. J'ai lancé à 300-350 mètres, je les avais dans les jambes pour aller jusqu'à l'arrivée. C'est ce qu'il faut faire sur un sprint comme ça. Si tu as les 300 mètres dans les jambes, il faut les faire. Pas beaucoup ont encore ce jus-là. J'ai profité de mes qualités sur la force, en sprint long. C'est comme ça que j'aime sprinter.

Maintenant il va falloir défendre le maillot…
L'idée est de ne pas sacrifier Martin, je pense. On va devoir trouver des alliés, mais ça se passe souvent comme ça en Classe 2. Il y a 25 équipes qui n'ont pas gagné donc 25 équipes qui vont vouloir jouer l'étape. Ils ne seront pas tous devant, il y aura des alliés à trouver, c'est à nous de gérer qui sort et ne sort pas au début pour trouver de l'aide derrière. On a tout intérêt à ce que ça arrive groupé demain. Mais je ne connais pas assez bien le parcours, on va regarder ça et adapter la stratégie. C'est une journée idéale pour l'équipe, pour moi aussi personnellement. C'était compliqué de faire mieux. Mais on va essayer de faire aussi bien demain.

« UNE PETITE MARGE DE PROGRESSION SUR LA RÉGULARITÉ »

Est-ce que c’est cette recherche de victoires en Classe 2 qui t’a motivé à continuer une année encore ?
Non, pas du tout. On avait dit avec Christian (Milesi, directeur sportif, NDLR) en début d'année : que je gagne cinq ou quinze courses, peu importe. Il y a des cases à cocher, notamment en Classe 2, essayer d'aller gagner en montagne, ce genre de choses que je n'avais pas encore faites et qui me motivent. Gagner un Tour du Pays Roannais, un Tour de Côte d'Or... je l'ai déjà fait. Même si ce sont des courses très motivantes. Mais c'est bien d'avoir des défis sur ce genre de course où c'est plutôt nouveau pour moi. Même à 30 ans, je ne les ai jamais faites avec l'esprit de gagner. Chez Verandas Willems, j'avais des leaders, des coureurs plus forts que moi à mes côtés. C'est probablement quelque chose qui m'a poussé, mais ce n'est pas ça qui me fait continuer. C'est juste parce que je prends beaucoup de plaisir, et je m'étais dit que j'allais regretter d'arrêter. En plus avec le groupe, le projet, j'aime bien travailler avec ces jeunes et ça me fait autant plaisir de faire gagner Martin qui était plus fort, qu'aujourd'hui où lui m'aide.

Tu as l’impression d’être à ton meilleur niveau ?
Je ne pense pas. Sur le Beaujolais j'étais bien à la première étape et vraiment pas bien sur la dernière. Je n'ai pas encore cette régularité de l'été dernier. Sur 13 courses je faisais 11 fois podium alors que j'avais tout le monde sur le porte-bagages. C'était dur de courir comme ça mais j'étais peut-être un peu plus fort. J'ai des journées comme aujourd'hui, comme à la Mirabelle, où si tout va bien je suis aussi fort que l'été dernier. Mais en général j'ai une petite marge de progression sur la régularité.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Sten VAN GUCHT