Laurent Goglione : « L’histoire se fait comme ça »

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Alors qu’il reste encore quelques mois dans la saison 2023, la N2 du Team Macadam’s Cowboys est dans la tourmente après l’annonce de sa mise en sommeil à la fin de l’exercice en cours. Après cette décision, Valéry Vermion avait souhaité apporter quelques précisions sur les causes, et la suite à donner à l’équipe du Grand Est (lire ici). Après avoir émis des réserves sur le rôle de son président, Laurent Goglione, celui-ci a souhaité faire valoir son droit de réponse pour éclaircir quelques points évoqués par son directeur sportif. "Mais je n'ai rien contre lui, on a passé 25 ans ensemble à faire grandir le club et le construire. On n'est plus en phase, mais lui est sur de l'émotion, moi je veux rester dans le factuel". Il insiste, l’idée n’est pas de jeter au feu son acolyte ou d’alimenter de nouvelles polémiques, mais simplement d’éclaircir les dernières lignes de l’histoire avant de refermer le livre, lui qui est également à la tête du Team Grand Est-Komugi-La Fabrique. DirectVelo s’est entretenu avec Laurent Goglione sur les points évoqués par Valéry Vermion, leur relation dégradée depuis de nombreux mois, la difficulté de faire survivre une équipe masculine amateur dans la période actuelle, la double casquette entre les hommes et les femmes mais aussi le projet parallèle mené par Valéry Vermion pour recréer une équipe.

DirectVelo : Que t’inspire l’interview donnée par Valéry Vermion ?
Laurent Goglione : Il y a plusieurs choses. La première, en ce qui me concerne et le club, c’est que je me désolidarise des propos sur le vélo féminin, je ne partage pas son opinion. Ça a évolué énormément sur 20 ans. Je ne suis pas du tout d'accord sur le spectacle, que le peloton est moins fort, va moins vite... On ne peut pas comparer les deux. Il faut regarder les téléspectateurs sur le Tour, sur les grandes courses. Il y a des chaines s'y intéressent, il y a du business évidemment, mais c’est aussi parce qu’il y a une audience. Quand je regarde Paris-Roubaix, je ne sais pas si ça roule à 35 ou 40 km/h. Kopecky qui met en file indienne et explose tout, ça me fait la même chose que chez les mecs. Il faut dépasser ces préjugés conservateurs, on aime tous le vélo, que ce soit la piste, la route, le cyclo-cross, femmes et hommes. Sur une course, je prends mon pied, j'aime le vélo. Cette dérive sur le côté « dans quelques années c'est fini, c'est mort », c'est se mettre des œillères et ne pas comprendre le monde. Ça n'a rien à faire là et c'est hors propos.

Quant aux hommes du Team Macadam’s Cowboys, qu’as-tu à lui répondre ?
C’est la deuxième chose. Pour moi c’est le plus important dans le fond de l'interview. On a l'impression que le Team est mort. On le met en sommeil mais je veux le crier haut et fort : depuis 25 ans, c'est une équipe N2, une équipe pro, et trois grandes organisations. Le Tour de la Mirabelle est à sa 21e édition, la Mirabelle Classic est la finale de Coupe de France depuis trois ans, il y a la cyclosportive, un cross où on est à la 30e édition. Cette décision est impactante sur la vie du club, mais c'est une des deux jambes. En rien le club ne disparait. Il ne change pas de nom, et jusqu'aux prochaines élections il ne change pas de président. On travaille, on construit le Tour de la Mirabelle 2024, on va organiser la Mirabelle Classic et la cyclo l'une après l'autre. On a repostulé auprès de la Fédé et l'UCI pour avoir les dates du calendrier. Il restera une équipe Pass' aussi qui est là. C'est mensonger de dire que le club arrête. Plein de gens l’ont dit, mais il n'y a pas que ça, donc. Même si je ne nie pas que c'est important... Ce sont deux choses sur un pied d'égalité. Et financièrement, les organisations pèsent plus lourdes que l'équipe de N2. Le club ne meurt pas !

« IL N’Y A QUE MOI QUI RAMÈNE DE L’ARGENT »

Avez-vous discuté entre vous, depuis les premières alertes il y a un an ?
Ça a été compliqué l'été dernier. Les rapports se sont tendus. À l'AG on a annoncé qu'on continuait la N2, votée à l'unanimité. Humainement, entre l'été 2022 jusqu'à la rentrée, je me suis fait un peu défoncer par des énergumènes qui m'ont traité de tous les noms sur les réseaux. C'est passé, mais ça a été compliqué, il y avait des gens du club, pas là depuis très longtemps, qui hurlaient au scandale sans avoir toute l'histoire. Ça avait tendu l'atmosphère à l'intérieur du club. On a basculé dans la nouvelle saison, et j'ai essayé de remettre une pièce pour faire abstraction de nos différends, j'ai essayé de l'appeler mais il n’y a eu aucun retour. Il me reprochait de ne pas venir sur les courses des gars, mais je n'allais pas plus chez les filles. J'ai un poste de directeur dans une boite à Lyon, ça demande beaucoup de temps, j’ai une famille, un fils qui joue en National en tennis de table. J'ai des à-côtés. Il alimentait bien que je négligeais les gars, auprès des coureurs. On a crevé l'abcès un soir, je pensais que c'était bien de se dire nos vérités, on avait fait ça bien. Je pensais que ça repartirait mais ce n'est jamais reparti. Le peu de conversations qu’on a eues, il a répété que le ressort était cassé.

Cette recherche d’argent entre les femmes et les hommes est au cœur de la mésentente…
Là où j'en veux à Valery, c’est qu’il se sent victime et que moi je serais le responsable de tous les maux, mais il n'y a que moi qui ramène de l'argent. Sur les dix dernières années, j'ai ramené plus de trois millions tout seul. Aujourd'hui je n'y arrive plus au local. Pour conclure l'histoire, ce sont deux sujets différents. Les sponsors intéressés par les filles sont nationaux, ils cherchent de la visibilité via la télé, les médias etc, pour promouvoir des messages sur le sport féminin, l'égalité etc. Beaucoup de boites s'y intéressent car le rapport coût/investissement et visibilité est bon chez les femmes. J'ai discuté avec deux sponsors, la région et Komugi. J'avais une obligation de confidentialité, je ne pouvais en parler à personne. Il me reproche d'avoir menti ou lui avoir fait à l'envers, mais c'est la confidentialité. Je ne pouvais pas le dire, pas même à mon bureau, car on me l'avait demandé. Ça se passe comme ça partout. Les mecs qui négocient le font discrètement et c’est normal.

« J’AVAIS RETENU LA LEÇON »

Tu refuses donc d’assumer les responsabilités de cet arrêt ?
Encore une fois, il n’y a que moi qui ramène de l'argent et je n’ai pas de coup de main, et pas par Valéry. Mais attention, je ne lui en veux pas. Il est resté dans son rôle de DS, il est dans la gestion des hommes et du staff, il ne veut pas s'impliquer dans l'argent et c'est son droit. De plus, la mise en sommeil a été votée à l'unanimité moins lui, au sein du bureau. Ce n'est pas moi qui ai pris la décision, on est neuf au bureau, huit ont voté pour et je comprends qu’il ait voté contre. Ce n'est pas ma décision personnelle, c’est un bureau. On était bien d’accord que si au 30 juin on n'avait pas le budget, on libérait les coureurs. Il y a des centaines de témoins. L’année dernière, j’avais annoncé qu'on était dans le dur, tout le monde m'avait sauté à la gorge que je n'avais prévenu personne, que les coureurs allaient être dans la merde. J'avais peut-être tiré la sonnette d'alarme un peu tard, mais ça n'a pas eu de conséquences outre quelques départs. L'histoire avait continué et j'avais retenu la leçon. C'est pour ça qu'on l’a annoncé aussi tôt cette fois. Je ne voulais pas la faire à l’envers aux coureurs. On est passé de 150 000€ à 75 000€ cette année. On savait qu'on faisait une année avec des bouts de ficelle, mais on était sur des choses acquises depuis longtemps. On pouvait se permettre de faire une année dans le dur. Mais il fallait les nouveaux sponsors.

Finalement, c’est la conjoncture qui a condamné les Cowboys…
Avec les Cowboys on a dix gars dans le staff, on a tout comme les pros et personne n'est rémunéré sauf les DS, globalement. Tout le monde vit avec du bénévolat. C'est pour ça que c'est purement économique et pas stratégique, j'ai rêvé des années d'avoir une Conti chez les hommes. J'ai même rêvé qu'on ne perdrait jamais notre nom, qu’il y ait une équipe des Cowboys chez les pros. On fête nos 25 ans cette année, on se dit qu'on va réussir un jour à y aller, mais ça ne marche pas. Si tu veux être un peu visible, un peu serein, en dessous de deux millions chez les pros... tu es léger. Le billet d'entrée chez les filles devient plus intéressant chez les sponsors. Au lieu de mettre 400-500 000 dans une N1 hommes, peut-être que tu peux avoir une Conti chez les femmes avec une visibilité parce qu'elles vont aller faire des courses télévisées. Au Tour de Suisse, les deux derniers jours, on a des filles dans l'échappée, on est à la télé, on a pu communiquer, emmener nos sponsors etc. Tu vois les yeux qui pétillent, ils sont tous contents et ils voient le retour sur investissement. Avant d'avoir ça chez les hommes, il faut beaucoup d'argent sur la table.

« J’AI VENTILÉ LES BUDGETS »

Justement tu évoques les filles et l’équipe lancée cette année. Valéry Vermion parle d’une décision plus stratégique qu’économique…
Ce n’est en rien stratégique. Si j'avais pu continuer les hommes, j'aurais continué, il n'y avait pas débat. Que j'ai eu une opportunité de grandir plus vite que prévu avec les filles, c'est une certitude. J'ai demandé à la région après le chrono de N1, ils ont dit qu’effectivement ça rentrait dans l'égalité, la politique globale, de supporter une équipe femmes pros, qu'il n'y avait pas dans le Grand Est.... On est assez pauvre niveau cyclisme dû à une culture du sport collectif très marquée. Il y a beaucoup de petites entreprises, on est dans le dur dans ces régions économiquement. Monter les Cowboys avec de l'argent local, c'est pas mal. Ça n'a rien à voir avec le projet femmes. Ça reste des sponsors locaux et on a du mal à en trouver. Souvent j'offrais la possibilité aux sponsors d'être sponsor de la Mirabelle, des hommes, des femmes… À l'époque, j'ai ventilé les budgets. Mais quand tu en perds, tu en perds partout. Depuis deux ans c'était très compliqué. Cet hiver, c’était chaud et on est reparti grâce aux aides et à la générosité. J'avais alerté à l'AG, et il manque 50 000€ pour boucler le budget.

Valéry Vermion parle même d’abandon, penses-tu avoir, même inconsciemment, donné moins d’attention à l’équipe masculine qu’au nouveau projet féminin ?
Quand tu crées un nouveau projet, tu te mets à fond dedans, ça prend du temps, c'est une certitude. Quand le projet est né, alors qu'il était confidentiel, il devient chronophage. Mais le mode de fonctionnement a toujours été le même. Je trouve l'argent et on ventile sur les sections du club. C'est ce qu'on a fait en créant la Mirabelle Classic, on a dit aux sponsors qu’ils auraient une course de plus pour le même prix, une course hommes et une course filles. Quand on a crée la N2 femmes c’était pareil. Viande du Terroir lorrain est une marque locale, ils nous ont donné plus et on a ventilé. Quand le projet pointe son nez, j'y passe beaucoup de temps mais avec une idée en tête, c’est de faire un mélange avec les sponsors qu'on va trouver.

« UN JOUR ON REVIENDRA EN FAISANT QUELQUE CHOSE AVEC LES GARÇONS »

Quant au budget, Valéry Vermion explique que 100 000€ pouvaient suffire pour repartir, mais que tu as un budget proche du million chez les femmes. Qu’en penses-tu ?
C'est vrai et c'est faux. Niveau chiffre, l'équipe femmes vit avec 450 000€, avec dotations c’est 600 000. Pour l'année prochaine, avec les conditions mises en place et l'obligation de payer les coureuses et encadrants plein temps, ça coute 25 000€ en moyenne par tête, tu multiplies par douze, et tu as 300 000€ minimum de masse salariale, en plus des déplacements, assurances etc. Autant cette année c'est 450 000-600 000, autant l'année prochaine on sera à 550 000-850 000. On va tout monter d'un cran. Mais on n'est pas du tout dans le même business. C'est une vraie entreprise, ce n'est plus une association de loi 1901, on ne peut pas comparer. D'un côté on a une région qui suit le projet parce que ça rentre dans sa politique, et Komugi qui est là pour avoir un retour sur investissement. De l’autre, en N2, dans 80% des cas tu as des patrons passionnés ou des villes qui veulent mettre, mais le retour est faible pour un sponsor privé. Les seuls qui trouvent leur compte ce sont les villes. Que ce soit le SCO Dijon, Aix, Schwenheim… Tu as le nom de la ville, c'est transmis partout aux quatre coins de la France. Ça t'aide à faire vivre ta ville à l'extérieur. Il faut être lucide, la N2 et la N1 ont une visibilité faible pour un sponsor privé. On a des frais monstrueux et ce n'est pas simple sans rentrée d'argent. On ne fait que dépenser, les sports co rentrent de l'argent avec la billetterie, des droits télé. Le monde se divise, soit tu as beaucoup d'argent, soit tu es un petit club local. Le ventre mou qui essaye de s'en sortir à du mal. La N3, c'est la seule catégorie qui reste vraiment amateur. Tu peux avec 40-50 000€ faire la Coupe de France et avoir une visibilité locale, c'est le top pour un petit sponsor.

Y avait-il un modèle idéal à trouver ?
Je dis souvent que j'aimerais faire St Michel à l'envers. Ils ont commencé par une petite équipe gars, ils sont passés pros, avec une belle Conti, de la formation etc. Et ils ont toujours réussi avec des petits budgets. Stéphane Javalet est impressionnant là-dessus, il a donné de la visibilité dans un monde restreint. Stephen Delcourt est aussi impressionnant dans la gestion, c'est un mec que je regarde avec beaucoup d'admiration, dans les choix, il est posé, intelligent. Ces gens là, avec une Marie-Françoise Potereau à la Fédé qui ne sort pas de sa ligne, ça fait des gens qui font beaucoup progresser. Pour revenir à Stephane Javalet , un jour ses gars ont eu du mal, il y a eu des rumeurs sur l'arrêt. Et un jour il a cru en sa N1 femmes, il les a fait monter. Toute la bande, elles ont gagné la Coupe de France quand nous on fait 3 et elles deviennent « bankables » parce qu'elles communiquent bien, elles sont intelligentes sur les réseaux etc. Maintenant Stéphane fait deux super trucs, chapeau bas. Je me rêve en Javalet dans la recherche d'argent et de sponsoring. Un jour j'arriverai à faire ça mais à l'envers, les filles feront vivre les garçons. Un jour, on reviendra en faisant quelque chose avec les garçons.

« ON N’EST PLUS À S’EMBRASSER ET SE PRENDRE DANS LES BRAS »

Comment as-tu vécu ces derniers mois ?
Que de l'extérieur on pense que j'ai passé trop de temps, que je ne m'occupe plus d'eux, je peux le comprendre, mais j'espère qu'ils comprendront que sur un tel projet on passe beaucoup de temps. Si j'ai blessé ou choqué, ce n'était pas intentionnel. C'était dans la quête de quelque chose pour continuer à grandir et faire vivre le club. Que j'y sois allé à fond sur l’équipe femmes, c'est une réalité. Quand on rentre dans le monde pro avec des salariés, on a des obligations plus importantes que ce que j'avais avant. Quand tu fais le Tour de Suisse, tu ne vas pas au Grand Prix du coin. Il y a toujours des gens qui se sentent abandonner, mais j'aime bien dire que « les conseilleurs ne sont pas les payeurs ». Beaucoup donnent des conseils, critiquent, disent des choses, insultent etc. Ça m'a piqué et ma famille aussi. Mais dans tous ces gens, il n'y en a pas un qui met une pièce dans la machine. Et je ne parle pas de Valéry, là. On a tout construit depuis 25 ans, je sais ce que je lui dois, sans lui le club ne serait pas où il est. Mais au club il y a dix ou quinze Valéry Vermion. Mais il y a un grain de sable et tu te fais insulter par tout le monde. Certains oublient vite ces 25 dernières années.

On imagine que l’ambiance n’est pas idéale pour écrire les derniers chapitres de l’histoire…
C'est très compliqué, eux montent leur club de leur côté, donc ils sont attelés à trouver les budgets, voitures, les dossiers de candidatures, et il y a la fin de saison qui va être difficile car on a dépensé quasi tout le budget. On va essayer de terminer, mais ça va être compliqué financièrement. On en est tous un peu là. L'été, on le passe et après c'est compliqué. Ce sera tendu financièrement, humainement, et sportivement. Il y a de la dissidence, on n'est plus à s'embrasser et se prendre dans les bras. C'est difficile pour tout le monde, d'un côté comme de l'autre. Je me mets à leur place aussi. La seule chose que je souhaite, c'est qu'ils gagent la Coupe de France N2. Ça leur permettra d'aller chercher l'argent nécessaire pour avoir un autre club. L'histoire continuera à vivre sous un autre nom et un autre club. Il y a des très bons coureurs, Edward Ouellet est formé par le club et par Valéry. C'était un triathlète, Valéry lui a fait deux ans d'apprentissage fort. Je suis reconnaissant de ce qu'il a fait, sincèrement. J'ai de la colère sur certains propos mais aucune sur ce qu'il a apporté et tout ce qu'il a fait pour former. Il a fait le taff. J'espère qu'ils vont réussir. Ils  vont rentrer dans un monde qui est le mien et il n'est pas marrant (rires). Tu as la lumière quand tu t’en sors, mais tu en chies. J'ai dû rencontrer 130-140 sociétés depuis le début de l'année, autant pour les organisations que pour les équipes. En général tu en as 10% qui t'écoutent. J'ai 52 ans et tu te retrouves face à des mecs qui te prennent pour un gamin pour te donner une petite piécette. Il faut mettre l'égo de côté. Mais c’est pour vivre une belle aventure.

« JE DIRAIS BALLE AU CENTRE FINALEMENT »

Si le lien était rompu, il est plutôt logique qu’il ait cherché à créer quelque chose de son côté…
Il n'était plus dans la philosophie et il n'avait plus envie, il avait basculé dans sa tête, je pense. Dans la vie en général, on dit toujours « je me barre de cette boite, j’en ai marre ». Tu l'entends des mois, et un jour la personne bascule et envoie sa démission, ou passe un entretien etc. Là c'est la même chose. Ça fait longtemps qu'il avait basculé, il ne voulait plus travailler avec moi, il avait son équipe à lui. Il me reproche de ne pas avoir été beaucoup avec eux, mais il avait aussi son truc et son mode de fonctionnement. Il le faisait très bien, je reconnais son professionnalisme, sa qualité de manager de coureurs, je ne remets rien en cause de ses compétences et qualités. Mais il a son monde et sa bulle. Plus le temps a passé, plus il s’y engouffrait et pas grand monde n'y rentrait. Tu ne peux pas dire que tu vas te battre pour le club et faire ton projet de l'autre côté. Je n'ai cherché de l'argent que pour le Team Macadam's. Les filles en font partie. Le nom est celui du sponsor, mais les filles sont sous le chapeau du Team Macadam's, donc ça a toujours été pour le Team.

As-tu néanmoins été blessé que tout cela se fasse sans toi et dans ton dos ?
Il a commencé à monter son projet il y a un certain temps. J'entendais des rumeurs en janvier/février, donc j'ai un sourire en coin de passer pour le fossoyeur de la N2 pendant qu'il montait déjà l'équipe, mais je leur souhaite bonne chance, que ça se passe bien. J'aurai un pincement si il trouve le budget alors que je me suis battu des années pour de l’argent et que personne n'a bougé pour trouver avec moi. S'ils en trouvent, ça veut dire qu’on aurait pu sauver quelque chose pour le club. Comme nos rapports étaient très tendus, je ne lui en veux pas, il a voulu trouver des solutions etc. Globalement, outre nos relations, je dirais que ce n'est pas bête, tu prévois un plan B. Là où je l'ai mauvaise c'est que dans le même temps je crie qu'il faut de l'argent pour continuer le club. S'il me fait le reproche d'avoir passé du temps sur les filles et de les avoir abandonnés, lui menait son projet parallèle, et il va bien chercher de l’argent en passant énormément de temps. Il aurait pu aussi le consacrer aux Cowboys. Mais l'histoire se fait comme ça. Je dirais balle au centre finalement.

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