Mathilde Gros : « On verra qui ira le plus loin »

Crédit photo DirectVelo

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Mathilde Gros va traverser la Manche pour aller disputer le Championnat du Monde dans un vélodrome qu'elle connaît bien puisque c'est là qu'elle était devenue Championne d'Europe de keirin en 2018.  Il y a moins d'un an, en octobre 2022, elle a conquis son premier titre de Championne du Monde chez les Elites, dans la vitesse individuelle. Depuis qu'elle a endossé le maillot arc-en-ciel, elle a continué de gagner, en Ligues des Champions et en Coupe des Nations. Mais Mathilde Gros refuse de se présenter comme la tenante du titre en Ecosse, "tout le monde part sur la même ligne", insiste-t-elle. Avant le seul Championnat du Monde qui comptera pour la qualification olympique, Mathilde Gros dévoile son état d'esprit avant le rendez-vous arc-en-ciel.

DirectVelo : Quel sera ton objectif dans ce Championnat du Monde ?
Mathilde Gros : Premièrement, prendre du plaisir comme celui que j'ai pris à Paris l'an dernier, et aussi acquérir encore de l'expérience. En plus, le Championnat durera sept jours, comme un petit format olympique, ça permet d'apprendre à gérer les imprévus qui pourraient se passer aux Jeux. Je le prends comme une grosse préparation pour l'année prochaine, avec la pression médiatique, la longueur de la compétition. J'espère aller le plus loin possible dans tous les tournois.

PRÉPARATION AXÉE SUR LE MENTAL

Comment as-tu préparé ce Championnat ?
J'ai axé ma préparation sur le côté mental. Ça va être très long, comme aux Jeux. Le but, c'est que mentalement, j'arrive à gérer cette énergie et que je ne bouffe pas du jus pour rien. Il y aura aussi beaucoup de monde en centre piste, sachant qu'il y aura les paracyclistes avec nous. Il y aura une grosse pression médiatique puisque c'est qualificatif pour les Jeux. Il faudra essayer de se détacher de tout ça, bien vivre le Championnat sans pression négative, puisqu'il y a toujours de la pression, c'est logique. Je veux bien vivre ce Championnat et prendre plein de repères pour Paris.

Défendre ton titre, est-ce que ça te donne plus de pression ?
Je ne le vois pas comme un titre à défendre. Chaque année, c'est un renouvellement. En 2022, je l'ai gagné mais à Glasgow, tout sera remis à zéro. Des filles qui n'étaient pas présentes à Paris seront sûrement à Glasgow. Ce maillot, je l'aurai toute ma vie. Ce n'est pas à défendre mais aller en chercher un nouveau. On va chercher un nouveau maillot comme toutes les autres filles. Même si l'Allemande est je ne sais combien de fois Championne du Monde, tout le monde part sur la même ligne et on verra qui ira le plus loin.

« AUX JEUX, ON AURA TOUS LA DALLE »

En vitesse par équipes, vous avez obtenu un podium en Coupe des Nations, au Caire, cette année. Comment juges-tu la progression de votre équipe ?
On a commencé ce trio hyper tardivement, comparé aux autres nations. Ça nous met une pression supplémentaire car les Jeux c'est l'année prochaine. Quand on voit les chronos pour monter sur le podium, il y a encore beaucoup de marge mais nous n'avons rien à perdre. Ce serait déjà incroyable un Top 4 à la maison l'année prochaine. J'ai énormément aimé les médailles qu'on a gagnées par équipes, car je viens d'un sport collectif. Ce ne sont pas du tout les mêmes émotions que quand on gagne de manière individuelle. Le but à Glasgow, c'est de voir de combien on s'est amélioré par rapport à Paris, et comparer l'évolution des écarts par rapport aux autres nations. Les filles de l'équipe de France ont déjà montré qu'on était là au Caire, à Jakarta et même aux Europe (4e, NDLR). Le but au Championnat du Monde, c'est qu'on ne remette plus en cause notre participation et qu'on puisse avancer sereinement pour tenter de nouvelles choses. Glasgow sera un point d'étape.

Est-ce important de marquer les esprits un an avant les Jeux ?
Au Championnat du Monde de Berlin 2020 (le dernier avant les Jeux de Tokyo, NDLR), le podium n'avait rien à voir avec celui des Jeux olympiques 2021. Certains veulent peut-être marquer les esprits à chaque fois, ce n'est pas du tout mon objectif. Imaginons, si je gagne cette année, ça ne veut absolument pas dire que je serai Championne olympique à Paris. Je tiens plus à prendre des repères car quand on arrivera aux Jeux, on aura tous la dalle, on ne calculera pas qui est qui. Dans ces Mondiaux, je me concentrerai sur moi et j'essaierai d'aller le plus loin possible dans les tournois.

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