Les Juniors français « peuvent répondre à différents scénarios »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Depuis un mois, ils ne se quittent plus. Stage début juillet à Mende, participation à l’Ain Bugey Valromey Tour avec leurs différentes structures et présence avec l’équipe de France la semaine passée au Watersley Challenge comme ultime préparation, les Juniors tricolores ne se sont pas lâchés sur la route du Mondial de Glasgow. “Ça fait plusieurs semaines qu’ils vivent ensemble. C'est hyper important. Ils se connaissent très, très bien. C’est important en dehors du vélo. C’est un groupe qui fonctionne très bien. Ce qui est plutôt intéressant ces derniers temps, c’est qu’on a vu des vraies performances”, indique Julien Thollet, auprès de DirectVelo, à la veille de la course en ligne du Championnat du Monde.

« ILS ARRIVENT À SE FAIRE CONFIANCE »

Comme à son habitude, le sélectionneur laisse les coureurs gérer le briefing entre eux. “Je veux que ce soit eux qui s'approprient cette course. Autant en début de saison, lorsque je constituais un groupe ils ne se connaissaient pas, mais ils étaient tous ambitieux avec ce maillot de l’équipe de France. Là, la hiérarchie se détermine dans le groupe et ils arrivent à se faire confiance les uns les autres par rapport au niveau qu’ils ont et leurs qualités physiques”. Chacun est prêt à se sacrifier pour le groupe. “Ce n’est pas forcément le parcours que j’aurais aimé avoir. Je ne pense pas que j’aurai les jambes pour aller chercher le titre, mais si je peux aider l’équipe au mieux, c’est bien”, promet Maxime Decomble.

Du côté des Français, le premier nom qui ressort est celui de Matys Grisel. Le parcours semble correspondre aux qualités du leader du Challenge S1neo-DirectVelo. Le Picard est en grande forme comme il l’a démontré la semaine passée en s’imposant sur une étape du Watersley Challenge. “Ce n’est pas un circuit où tout le monde peut jouer sa carte. Si on arrive dans un petit groupe avec Matys (Grisel), il y en a peu qui pourront le battre. On a répété le train pour Matys”, rapporte son coéquipier Arthur Blaise.

La France pourra aussi compter sur Paul Seixas, récent 2e de l’Ain Bugey Valromey Tour et du Wasterley Challenge. “Il n’y a pas de leader désigné même si on sait que ça sera sans doute Matys (Grisel) si ça arrive au sprint ou même Paul (Seixas)”, confirme Maxime Decomble. “Matys (Grisel) on le voit, à chaque fois qu’il a mis le maillot France il a claqué, rappelle le sélectionneur. Paul (Seixas) marque de son empreinte la saison. Pour les bookmakers, ça doit être la grosse côte”. Ses qualités de cyclo-crossman seront un avantage sur un tel parcours. 

« PAS D’OGRE » EN 2023

Le circuit aux 48 virages a beaucoup fait causer ces dernières semaines. Le placement sera sans surprise déterminant. “Si tu es dans la file, ça va être usant. Avec 125 bornes, neuf tours et 450 virages, ça va être dur”, imagine Julien Thollet. “On s’attendait à ce type de parcours. Les murs sont vraiment impressionnants, c’est très raide. On n’a jamais fait de course comme ça, même à la Watersley, où c’était plein de virages, ça reste différent. C’est le genre de parcours qu'on n'aura pas forcément la chance de faire plusieurs fois dans notre vie”, pense Maxime Decomble.

Le parcours plaît à Arthur Blaise. “Ça change. Il y a pas mal de virages, ça peut faire l’écrémage vite fait. Ça va être un chantier. Il faudra faire attention. Ca va se faire à la pédale. Il y aura des chutes et des cassures. Être devant est important et avoir un coup d’avance pourrait être pas mal”. Pour Matys Grisel, il sera impossible de remonter en raison du nombre important de virages. “On revient d’une course, le Watersley, où c’était des petites routes, ça tournait autant. Ça s’est écrémé à l’arrière et on s’est retrouvé à 15-20, mais je pense qu’il peut y avoir un petit sprint à la fin”. Ce qui ne serait bien sûr pas pour lui déplaire.

Le Norvégien Jorgen Nordhagen et le Belge Jarno Widar feront eux la course pour avoir une autre issue. “Ils n’ont aucune chance au sprint et vont tenter dans Montrose Street mais je pense qu’ils peuvent nous lâcher”, dit Matys Grisel. Le Picard se méfie des Italiens. “Ils seront forts, ils ont toujours un gars devant”. Pour Julien Thollet, dans le peloton 2023 des Juniors, “il n’y a pas un ogre qui a tout mangé donc c’est ouvert”. Grâce à la présence de Matys Grisel et Paul Seixas, la France peut jouer peu importe le déroulement. “Cette équipe peut répondre à différents scénarios. Avec ces deux profils, Matys et Paul qui ne sont pas dans le même registre, on sera capable de répondre aux différents types de scénarios”.

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