Relais mixte : Sans pépins, tout va bien pour les Bleus

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Les Français pensaient pouvoir prétendre à une médaille, ils sont finalement passés tout près du titre mondial. Ce mardi, lors du relais mixte, Bruno Armirail, Rémi Cavagna et Bryan Coquard ont d’abord réalisé un temps très solide avant qu’Audrey Cordon-Ragot, Cédrine Kerbaol et Juliette Labous ne confirment la bonne dynamique des tricolores. Archi-favoris avant le départ et nettement en tête après le passage des hommes, les Suisses ont failli tout perdre sur une chute de l’actuelle meilleure rouleuse du monde, en la personne de Marlen Reusser. Mais les Helvètes devancent tout de même les Bleus de… sept secondes (voir classement). Après l’arrivée, toutes et tous se voulaient très satisfaits. “Sept secondes, ce n’est pas beaucoup mais on ne voit pas trop où on les aurait perdues alors on n’a pas vraiment de regrets. On est vraiment super contents. Ce matin, on s’était dit que ce serait super d’être sur le podium, donc je suis ravie de cette deuxième place”, promet Juliette Labous.

PAS ÉPARGNÉS PAR LA MALCHANCE LORS DES ÉDITIONS PRÉCÉDENTES

Même sentiment pour Bruno Armirail, tout heureux de monter sur le podium protocolaire du Championnat du Monde. “Ça fait plaisir. Je suis dans l’équipe du relais mixte depuis un petit moment. J’avais fait le premier en 2019 et on avait terminé assez loin. L’an dernier aussi, on a fini à vingt secondes du podium, sans avoir la meilleure équipe féminine possible. Coralie Demay était arrivée la veille, elle n’avait même pas son propre vélo. C’était dommage. Mais cette fois-ci, l’objectif était de décrocher la troisième place. Faire 2 est encore mieux. C’est cool pour nous. Le travail est récompensé”. Des propos qu’a tenu à appuyer le sélectionneur national des Femmes, Paul Brousse. “Quand ce relais mixte a vu le jour, on a tout de suite mis des choses en place. On a voulu prendre le taureau par les cornes pour ne pas se faire dépasser. C’est un exercice que l’on a travaillé, notamment avec Julien Thollet qui est responsable des chronos. On avait toujours eu de la malchance jusque-là. L’an passé, il y avait eu l’AVC d’Audrey (Cordon-Ragot) et le souci de Covid de Marie Le Net en même temps. C’était ma troisième remplaçante qui avait été alignée, comme à Plouay. On avait toujours eu des merdes. Cette fois-ci, on avait nos six coureurs en forme, avec du bon matos et sans soucis. On a fait le taff”.

Ce résultat est donc tout sauf dû au hasard, pour une équipe de France qui promet travailler cet exercice sérieusement depuis maintenant plusieurs années. Surtout, rien n’a été laissé au hasard. “Les filles ont fait l’effort de venir ici dès le jeudi, seulement quatre jours après la fin du Tour de France. La seule reco officielle était vendredi, quatre jours avant l’épreuve. Mais pour faire le taff, il fallait venir avant. On avait appréhendé cette épreuve de la meilleure des manières et je pense que l’on ne pouvait pas faire mieux comme approche”, enchaîne le sélectionneur. L’émotion était très forte pour Audrey Cordon-Ragot. Après l’arrivée et sur le podium protocolaire, l’expérimentée bretonne a laissé couler quelques larmes sur ses joues. “Si on m’avait dit, il y a un an, que je serais sur le podium du Mondial, je ne l’aurais pas cru. C’est pour ça qu’il y avait de l’émotion. Je repense au travail qu’il a fallu effectuer pour revenir ici, à ce niveau… Je ne suis plus très jeune alors c’est peut-être en même temps la première et dernière fois que je me retrouve là, sur un podium du Mondial. Ça signifie beaucoup pour moi”.

UNE SITUATION AUSSI AGRÉABLE QU’INHABITUELLE POUR BRYAN COQUARD

Longtemps sur les Hot Seats synonyme de meilleur temps provisoire, les Bleus ont tout de même eu le temps de se voir gagner. “On s’est dit pourquoi pas, on pouvait toujours y croire vu le scénario, raconte Bruno Armirail. On s’est dit qu’on allait faire 3, puis peut-être 2. Et ensuite, Marlen Reusser est tombée. Mais on a vu qu’elle est vite remontée sur le vélo avant de repasser de gros relais. On savait que ça allait être compliqué de gagner”. Juliette Labous ajoute : “au début, on n’y croyait pas du tout. On se disait que les Suisses allaient être largement devant. Puis il y a eu la chute… On savait que c’était serré, qu’on n’était plus qu’à douze secondes à l’intermédiaire. Mais je n’y croyais quand même pas trop car leurs trois filles sont vraiment très fortes”.

Sélectionné “parce que c’était un parcours hyper technique”, Bryan Coquard s’est amusé de se retrouver en position de leader virtuel. “On a bien rigolé avec ça ! Je n’ai pas l’habitude de faire de belles perf’ en chrono. C’était même la première fois de ma carrière que je me retrouvais sur les Hot Seats. C’était génial !”. Alors oui, les Bleus sont passés à sept secondes du grand bonheur. “Sur le podium, quand on voit passer le maillot, on se dit que c’est quand même dommage…”, lâche Juliette Labous. Mais l’ensemble du collectif tricolore présent sur l’épreuve et dans le staff ce mardi a quitté Glasgow avant de repartir pour l’hôtel de Stirling avec de grands sourires et la satisfaction du travail accompli. Mais également avec la conviction que ce n’est peut-être que le début d'une belle histoire dans cet exercice si spécifique : “ça donne envie de continuer dans cette discipline !”, lâche-t-on ici et là. Voilà en tout cas six belles médailles d’argent pour la France.


Remerciements à Tiffany Derouet.   

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Portrait de Bruno ARMIRAIL
Portrait de Bryan COQUARD
Portrait de Audrey CORDON RAGOT
Portrait de Juliette LABOUS