Remco Evenepoel : « Voilà une case en plus de cochée »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Après le titre sur la course en ligne l’an dernier à Wollongong, Remco Evenepoel se pare à nouveau d’un maillot irisé. Le Belge a été le plus rapide, ce vendredi, sur le chrono de 47,8 kilomètres tracé autour de Stirling (voir classement). Il est revenu sur sa performance après ce sacre, en conférence de presse.

DirectVelo : Quel sentiment te procure ce nouveau sacre ?
Remco Evenepoel : C'est génial. C'était un de mes grands objectifs de la saison. Quand tu y arrives sur un parcours difficile, qui n'est pas taillé pour ta corpulence, c’est encore plus beau. Mais j'étais dans une superbe journée et j'ai pu tenir jusqu'au bout. Le chrono était la priorité de ce Mondial. Toutes les heures passées sur mon vélo de chrono portent leurs fruits.

Comment as-tu géré tes forces ?
Je pouvais aller plus vite que prévu honnêtement. Je pouvais pousser 10 à 15 watts de plus que le schéma de base. Quand tu n'es pas encore à la limite après 30 minutes et que tu ne sens pas tes jambes, tu sais que tu as ce genre de journée que tu n'as qu'une ou deux fois dans la saison. J’étais quand même surpris d’être derrière au premier point intermédiaire car j’envoyais déjà du lourd. Peu après, j'étais plus rapide que Filippo Ganna. Je savais que la partie vallonnée devait encore arriver, c’était là que je voulais en mettre. J’ai perdu du temps avant la montée finale car je voulais un peu relâcher la pression avant l’ultime rampe. La dernière ascension pavée est brutale. Ça te met un couteau dans les jambes.

« J’AVAIS DU MAL À GARDER LE CONTRÔLE »

On te voit faire des gestes en début d’épreuve. Que voulais-tu faire passer comme message ?
J’avais juste du mal à garder le contrôle du vélo avec ce vent. Je ne pèse que 63 kilos et ce n’est pas simple de maintenir les lignes. La roue avant sur laquelle je m’entraine depuis le début de la semaine est lourde, mais je n’ai pas voulu changer. Par ailleurs, j’ai également fait des signes vers la voiture pour ne pas m’envoyer trop d’instructions car je sentais que j'étais dans une grande journée.

Ton palmarès ne fait que s’enrichir. Où vas-tu t’arrêter ?
Ce titre mondial sur le chrono était un objectif de la saison et aussi de ma carrière. Voilà une case en plus de cochée. Maintenant, je vais pouvoir me concentrer sur les Grands Tours et les épreuves par étapes, même si la concurrence sera très rude.

« IL FAUT EN PASSER PAR LÀ »

Comment vas-tu te remettre dans le coup pour le Tour d’Espagne qui débute dans deux semaines ?
Ce soir, on va pouvoir faire la fête avec l’équipe. Demain, je rentre en Belgique. Je vais passer un peu de temps avec ma famille car elle ne me voit pas beaucoup. De plus, je vais repartir en stage en altitude dès dimanche. Ensuite, je serai sur le Tour d’Espagne. Donc, j’ai besoin de deux jours pour recharger les batteries et ensuite, ce sera bon. Derrière, ce ne sera pas les deux semaines les plus chouettes de ma vie mais il faut en passer par là si je veux briller au Tour d’Espagne.

Quand on regarde les résultats des Mondiaux, les coureurs sortant du Tour de France ont été à leur avantage sur la course en ligne et plus dans le dur sur ce chrono. Un hasard ?
Ce n’est pas un secret que sur la course en ligne, tu puisses profiter de la base acquise lors d’un Grand Tour pour être performant tandis que sur un chrono, il vaut mieux avoir un maximum de fraîcheur. Cela s’est vérifié à maintes reprises. Stefan Küng n’a eu que deux jours de récupération après le relais mixte. Peut-être qu’il a payé la note aujourd’hui. Aux Jeux Olympiques de Tokyo 2021, le Top 10 de la course en ligne arrivait en droite ligne du Tour tandis qu’au chrono, on avait des gars qui avaient fait l’impasse. L’an dernier à Wollongong, je suis moins bon au chrono tandis que sur la course en ligne, j’avais la Vuelta dans les jambes et ça m’a aidé.





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