Lotte Kopecky : « Je ne sais pas ce qui me fait avancer »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Moment historique pour le cyclisme belge. Lotte Kopecky a offert à la Belgique son premier titre mondial depuis 50 ans sur la course Élites Femmes. La Belge de 27 ans a réussi à s'extirper dans le dernier tour et finir en solitaire (voir classement). En conférence de presse, l’habituelle sociétaire de SD Worx-ProTime est revenue sur sa victoire au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Tu es Championne du Monde ! Réalises-tu ce qui t'arrive ?
Lotte Kopecky : C'était un gros objectif déjà depuis l'an passé. C'est incroyable de le faire. J'ai toujours tâché de faire attention à mon placement. C'était super important. Il y avait du monde à surveiller, ce n'était pas facile. Je suis heureuse d'avoir eu une superbe journée. C'est une année tellement difficile pour moi (elle s'est séparée de son entraineur/petit ami et elle a perdu son frère, NDLR). Je ne sais pas ce qui me fait avancer. Ce titre signifie tellement pour moi. Je vais en profiter à fond l'an prochain.

« JE NE COMPRENAIS PAS CE QU’IL SE PASSAIT »

Quelle était la stratégie ?
Il n'y avait pas vraiment de plan. En fait, j’étais très relax avant la course, je savais que j’étais la favorite N°1 mais ça, on ne peut rien y faire. Il était inutile de se rajouter de la pression, ça n’a rien changé pour moi. Elise Chabbey a résisté pendant un long moment. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. On courait pour la 2e place en restant derrière. On connaît toutes (Elise) Chabbey, elle était capable de le faire… Il fallait rouler. Ça attaquait puis ça ne roulait plus, c’était assez énervant et frustrant.

Comment as-tu géré le final avec tes coéquipières de SD Worx, Demi Vollering et Marlen Reusser ?
Ce n’est pas facile. Mais on y était préparé, on le savait déjà avant, on se doutait qu’on serait devant à se battre pour le titre. Demi était parfois assez énervante à ne pas vouloir rouler mais c’est la course (rires). Marlen avait Elise devant, je comprends aussi. J’ai compris que j’allais gagner après avoir passé la bosse de Montrose Street pour la dernière fois. Avant ça, je n’étais pas sûre de tenir. Mais une fois là, à 1,6 km de l’arrivée, j’ai su que c’était bon.

As-tu eu peur de perdre la course comme l'an dernier ?
Le scénario de l’an passé, je n’y pensais pas trop. Je me suis retrouvée devant grâce aux circonstances mais je n’étais pas la plus forte ce jour-là. Là, c’était très différent.

« J’ESPÈRE POUVOIR INSPIRER CERTAINES FILLES »

Tu conclus ces Championnats avec trois médailles d'or et une de bronze. Tu es la femme de ce Mondial !
J’ai essayé de gérer tout ça au mieux. J’ai trouvé le bon équilibre, je pense, entre le fait de continuer de travailler sérieusement mais aussi m’offrir des moments de relâchement.

Tu écris ainsi l'histoire du cyclisme féminin belge !
Le vélo belge féminin part de loin, mais on progresse. Je suis fière de la façon dont l’équipe a couru ici. Sanne Cant a bien bossé sur les premiers tours du circuit local et Justine Ghekiere a bouché des trous. Nous sommes une grande nation du vélo, mais nous étions toujours en retrait chez les filles. Nous avons prouvé le contraire. Peut-être que ce sera encore mieux à l’avenir, d’ici cinq ans. J’espère pouvoir inspirer certaines filles.

Où pourra-t-on te voir avec ton maillot arc-en-ciel ?
Demain (lundi), j'ai un mariage en Angleterre. Ensuite, j'espère avoir une semaine de repos. Je me demande si ça va marcher. Il y a déjà un groupe Whatsapp pour ce soir. Je ne sais pas ce que ça va donner. Pour le reste, je serai au Grand Prix de Plouay. Peut-être sur une autre course avant, je ne sais pas, ça reste à caler. Mais normalement, ma prochaine course devrait être Plouay.


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