Eri Yonamine rêve d’en gagner une

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’est une coureuse de l’ombre qui rêve d’être récompensée, rien qu’une fois, de son travail et de son sacrifice pour les autres. Bien qu’elle ait décroché pas moins de douze titres nationaux au Japon - six contre-la-montre et autant sur la route -, Eri Yonamine n’a encore jamais connu le bonheur de lever les bras sur une épreuve européenne, à 32 ans et après six expériences professionnelles différentes ces dernières années. Après Hagens Berman, la FDJ, la Wiggle High5, Alé BTC puis la Team Tibco-SVB, la Nipponne évolue depuis l’an dernier chez Human Powered Health. Une expérience qui touche à sa fin puisqu'elle s'est engagée avec la Conti espagnole Laboral Kutxa Fundacion Euskadi pour 2024. 

“J’aimerais vraiment gagner une belle course en Europe avant d’arrêter. Mais quand tu n’es pas leader, tu ne peux pas gagner. C’est pour ça que je veux voir ailleurs. Je ne sais pas si j’ai les jambes pour ça, je ne prétends pas être capable de gagner plein de courses, d’autant que je n’ai pas une pointe de vitesse. Mais je veux essayer”, expliquait-elle au cœur du Tour féminin de l’Ardèche (2.1) pour DirectVelo. Tout au long de la saison, Eri Yonamine a fait le boulot pour les autres, sans ne jamais penser à elle. À l’image du Tour de l’Ardèche. Échappée le premier jour, elle n’a pas donné un coup de pédale à l’avant, sacrifiant ses chances pour favoriser une arrivée massive et la victoire de la sprinteuse polonaise Daria Pikulik. “On a gagné plusieurs étapes, c’est bien. Le travail a été fait pour l’équipe, c’est le plus important”.

UNE APPLICATION ET IMPLICATION TOTALE JUSQU’AU BOUT

Dans la peau d’une porteuse de bidons, la Japonaise a disputé les plus belles courses du calendrier, à commencer par le Tour d’Italie et le Tour de France. “Quand j’ai signé dans l’équipe l’an passé, je n’avais pas vraiment imaginé cette situation. Je n’ai jamais ma carte. Mais bon, c’est comme ça. Il faut respecter les consignes du staff, je me suis toujours appliquée pour faire du mieux possible”, sourit-elle, sans rancune mais avec la ferme intention de ne pas arrêter sa carrière là-dessus. À l’horizon : les Jeux Olympiques de Paris 2024, “même si je ne sais pas encore s’il y aura une place pour une coureuse japonaise là-bas”.

Quoi qu’il en soit, Eri Yonamine se lancera donc dans une énième expérience l’an prochain. “J’ai quand même pris du plaisir à bosser sérieusement pour le groupe, pour les filles, et je continuerai de le faire avec une totale implication jusqu’à la toute fin de saison. Le groupe peut compter sur moi. Mais oui, j’ai aussi envie de jouer ma carte. Si je veux espérer gagner rien qu’une fois en Europe, ce sera sûrement en attaquant. Je vais continuer de me battre sur chaque course comme je l’ai toujours fait et, un jour peut-être, ça le fera avant que je n’arrête ma carrière”.

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