Loïc Varnet : « J’ai tourné la page »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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L’issue semblait irrémédiable depuis quelques mois et n’a pas surpris grand monde. Après 22 ans de partenariat, AG2R La Mondiale a choisi d’arrêter de soutenir à partir de 2024 le Chambéry Cyclisme Formation, préférant lancer sa propre équipe Continentale. Faute d’avoir retrouvé un partenaire majeur pour la saison prochaine, le conseil d'administration du club savoyard a choisi en mai dernier de suspendre ses activités pour 2024. Ce dimanche, le CCF disputera donc à l'occasion de Paris-Tours Espoirs sa dernière course avant peut-être de repartir en 2025 comme l’espère bien Loïc Varnet. Pour DirectVelo, le manager du Chambéry CF, qui a eu l’idée de lancer ce projet fou en 2002, fait le point sur la situation et évoque le futur de sa structure.

DirectVelo : Le Chambéry CF va disputer sa dernière course ce dimanche. Il y a de l’émotion ?
Loïc Varnet : C’est un peu particulier. Je suis pressé que la saison se termine, elle a été très longue, laborieuse et pas amusante. Il n’y a pas vraiment d’émotion. On est tourné vers d’autres horizons. Quand il y a un changement, il y a toujours une phase d'abattement, puis une rébellion et enfin une reconstruction. Me concernant, la période de la rentrée des classes a été très compliquée. Il y a eu les retours à l’école sans pouvoir bénéficier des aménagements d’horaires dont les coureurs bénéficiaient avant. Finalement, on a eu une dérogation pour conserver notre statut de Centre de formation. Il a fallu se battre pour qu’ils gardent les accompagnements puissants dont ils disposent ici et qui ont permis en 20 ans d’être à 80% de réussite scolaire, avec un niveau d’études à Bac+2. Ça, c’était une période difficile. J’ai tourné la page aujourd’hui, je suis tourné vers d’autres projets.

Avec une seule victoire, la saison 2023 a été particulièrement compliquée…
C’est notre moins bonne saison. Depuis 22 ans, on fait statistiquement 22 victoires par an. On en est très loin… Tout est une question de dynamique. Dans tout groupe, il faut un leader qui donne la direction et qui transmet l’énergie pour avancer. Le jour où notre partenaire nous a dit qu’il n’avait plus confiance et voulait faire sans nous, on a perdu le leadership dans l’équipe. Il n’y avait plus de patron. J’ai perdu la confiance des coureurs quand je leur ai annoncé l'arrêt du partenariat. Par ricochet, le staff a perdu la confiance des coureurs et eux ont perdu la confiance les uns envers les autres. À force d’être l’ombre de ce qu’ils auraient pu être, ils ont perdu confiance en eux-mêmes… C’est un engrenage dont le point de départ est le fait de ne plus avoir confiance en l'équipe, une confiance construite sur la légitimité de ce qu’on a fait pendant plus de 20 ans. Tout est parti en feu d'artifice. Quand il y en a un qui part à droite et l’autre à gauche, c’est difficile d’aller tout droit. Ça n'a pas fonctionné du tout. Ce qui m’embête, c’est que ce contexte de défiance a rebondi sur le parcours scolaire, avec trois coureurs qui n’ont pas validé leur année ou leur diplôme. il y a longtemps que ça ne nous était pas arrivé… Aujourd’hui, tout le monde se bat pour aller chercher des talents mais cette expérience nous conduit à réaffirmer qu’il vaut mieux s’engager dans un investissement serein.

Dans ce contexte, qu’a représenté cette victoire d’Henry Lawton en septembre au Tour de Moselle à quelques semaines de la fin de saison ?
On m’a témoigné du plaisir que ça a apporté à tout le groupe sur place, notamment aux Espoirs 1ère année plutôt talentueux et qui n’avaient jamais connu le CCF victorieux. On a eu dans la continuité des belles performances, comme Melvin Crommelinck à la Ruota d’Oro (5e) ou celles de Victor Loulergue. Je suis reconnaissant envers le staff et les coureurs qui ont su rester mobilisés. Ce bien sûr pour deux choses, honorer le statut qu’ils avaient mais aussi pour retrouver un club. Ça ne fait que renforcer l’idée que l’environnement a péché. Ça ne vient pas de la qualité des coureurs.

Comment ont réagi les coureurs, en mai dernier, à l’annonce de la fin du partenariat ?
Excepté Maël Soranzo qui est savoyard, il n’y a pas de Chambérien dans l’équipe. Ils ont donc quitté leur région ou leur pays pour faire des études et espérer passer pro ici. Ils l’ont fait car ils nous ont accordé leur confiance après une quinzaine d’années avec des résultats flatteurs. Il y a eu une rupture dans la confiance comme je le disais, ça a généré une situation forte de frustration et d’incompréhension.

« QUAND TU VEUX TE DÉFAIRE D’UN TEL BILAN… »

On imagine que tu n'as pas été surpris par l’arrêt du partenariat…
On a passé beaucoup de temps à palabrer avec notre partenaire, les nouveaux dirigeants de l’équipe cycliste (Vincent Lavenu a vendu la société France Cyclisme à AG2R La Mondiale, NDLR), l’équipe pro, son staff… Ça a été un cheminement long et douloureux. On a créé ensemble le concept du Centre de formation, on en a profité ensemble et il a conduit à 80% de réussite scolaire et 48 coureurs qui ont rejoint la première ou deuxième division pro, et au bout du compte il y a 19 victoires en WorldTour. Quand tu veux te défaire d’un tel bilan, il faut être assez imaginatif et un peu probablement de mauvaise foi.

Concrètement, que t’a-t-on dit ?
Il a été dit que ce bilan-là n'était pas suffisant. Ils partent sur autre chose qui est légitime. On constate que le choix fait par l’équipe pro n’est pas isolé. L’environnement pousse à penser que la formation sera meilleure quand elle est faite en interne. L’avenir dira ce qu’il en est…

Ce partenariat ne s’est-il pas arrêté encore plus vite que tu pouvais l’imaginer ?
Mon interlocuteur depuis 24 ans, c’est Vincent Lavenu. C’est lui qui a validé le concept, convaincu ses partenaires… Il a fait le dos rond quand on a mis du temps à atteindre le haut niveau puis il a tiré bénéfice des coureurs qu’on lui a envoyés. Ils ont été porteurs de l’équipe pro ces dix dernières années. J'estime que c’est un grand privilège de l’avoir côtoyé pendant quasiment 25 ans. Il m’a enrichi de ses valeurs humaines qui sont hors du commun. Il a soutenu le Centre quand il y avait des vents contraires en interne. Ils ne datent pas d’aujourd’hui mais il a tenu le cap. Mais tout s’est accéléré quand il y a eu une restructuration de l’équipe pro. À partir du moment où Vincent n’était plus là pour accorder sa confiance, nos jours étaient comptés.

Il y a un an, que te disais-tu au moment de la fête des 30 ans de l’équipe pro, alors qu’il devenait quasi certain que la Continentale allait voir le jour en 2024 ?
C’est difficile d'assumer la fermeture du Centre de formation qui a été un argument très fort pour dire qu’on ne laissait pas les coureurs sur le bas-côté. On aurait pu participer à la nouvelle organisation à condition que le statut de Centre de formation, qui implique un certain nombre de coureurs et d’engagements dans des diplômes reconnus par l'État français, soit possible. Ce n’était pas le cas avec la nouvelle organisation d’avoir ce statut-là… Ils diront probablement qu'ils laisseront les coureurs poursuivre leur scolarité, je répondrai qu’aucun ne validera un quelconque diplôme.

« IL Y A UNE VOLONTÉ DE BRILLER EN TANT QU’ORGANE DE FORMATION »

L'intérêt d’une équipe de vélo qui met 20 millions d’euros par saison n’est-il pas avant tout d’être performant sur le plan sportif ?
Une filière de formation, elle a pour finalité de retrouver des coureurs qui vont gagner des courses quand ils seront dans le WorldTour. Que nos concurrents présentent le bilan des victoires WorldTour initiées par leur propre filière de formation… Il y a une très grande confusion liée à la précipitation. Il y a une volonté de briller en tant qu’organe de formation. Pour le coup, je continue à penser que cette précipitation n’est pas vertueuse pour une filière susceptible de conduire vers le haut niveau. On ne peut pas occulter que les choses changent, que la concurrence est énorme, mais l’argument de dire que le cyclisme a changé à travers (Remco) Evenepoel, ça conduit à pas mal de mauvaise foi… À côté de lui, il y a des coureurs qui brillent et qui ne faisaient pas de vélo à 20 ans mais on ne parle jamais d’eux. Les vainqueurs des trois derniers Grands Tours (Primoz Roglic, Jonas Vingegaard et Sepp Kuss, NDLR) n’auraient peut-être pas eu leur place dans les Continentales qui se montent aujourd’hui.

Le départ vers la Groupama-FDJ de Romain Grégoire a-t-il été un tournant dans l’histoire entre AG2R et le CCF, alors qu’il était dans l’équipe U19 ?
Ça a été douloureux, probablement plus pour l’équipe pro que pour nous. Concrètement, je n’ai jamais discuté avec Romain Grégoire mais beaucoup de monde a parlé pour nous. Certains ont dit que le CCF n’était pas assez bien pour lui. D’autres ont parlé en mon nom en disant que c’était dommage qu’il ne soit pas là. Je veux retenir que Romain Grégoire est de Besançon, il a sa famille là-bas, son club (l’AC Bisontine, NDLR), son école… Il y a là-bas une équipe parfaitement structurée pour accompagner son développement. J'estime très légitime qu’il ait poursuivi sa formation à Besançon. Quelle aurait été notre réaction si Marc Madiot était venu chercher Bastien Tronchon qui est chambérien ? On aurait crié au loup. Il ne faut pas être plus royaliste que le roi. Le soleil brille pour tout le monde. Et je crois qu’aujourd’hui, Romain Grégoire ne le regrette pas.

Il n’y a jamais vraiment eu de lien entre le Chambéry CF et l’équipe U19. Pourquoi ?
J’ai toujours dit ouvertement que je ne partageais pas l’approche de l’équipe U19. Ça m'embête parce que c’est largement supporté par Vincent Lavenu qui aime les jeunes coureurs, ceux du Centre et ceux de la U19. Le fait qu’il n’y ait pas cette complémentarité l’a forcément blessé et le fait que je le dise peut-être encore davantage. Néanmoins, la réalité est que le modèle de la U19 ne fonctionne pas. C’est une équipe qui brille à l'instant-T, à très haut niveau. Mais là encore en tant que filière si on regarde les coureurs issus de la U19 victorieux en WorldTour, le bilan est soporifique.

Qu’est-ce qui ne te plaît pas dans la philosophie de la U19 ?
Il y a une surenchère de moyens qui fait que le pouvoir est donné aux coureurs et ça affaiblit l'institution. Les coureurs décident de ce qu’ils veulent faire. À partir du moment où tu te mets à poil, tu n’as plus rien à offrir. Ils vont ensuite vers d’autres qui ont davantage à te donner. Ce n’est pas efficace en tant que filière. Je suis obligé de dire que ça participe à déstabiliser le cyclisme… Quand un club, structuré depuis des années avec des dirigeants bénévoles et qui tient avec des bouts de ficelle a un talent, il en est dépossédé. Le coureur a une dotation qui devient presque indécente au regard des autres jeunes du club et ça conduit inévitablement à du découragement pour des dirigeants qui sont là toutes les semaines. C’est une analyse que j’ai partagée en interne.

Mais ça peut permettre de garder tout de même certains de ses meilleurs éléments…
C’est l’une des motivations premières de conserver dans la filière les talents de la U19. Face au CCF qui était perçu comme inadéquat, ils ont maintenant une offre différente et probablement plus attractive. Je me réjouis par avance s’ils n’ont plus de difficultés à retenir les jeunes talents de la U19…

« OFFRIR UN CHOIX »

En veux-tu à quelqu’un ?
Non. Comme je l’ai dit, j’ai tourné la page. Il y a eu une période compliquée pendant l’hiver et le printemps. Aujourd’hui, on a pris la décision lourde de conséquences de suspendre l’activité sportive. On a choisi de poursuivre l'accompagnement avec les services de proximité et dans la scolarité. C’est plus complexe qu’imaginé mais on le fait avec plein de bonne volonté. On souhaite maintenir un choix pour les coureurs. On a annoncé en mai l’arrêt avec notre partenaire-titre et on a quand même reçu 108 candidatures pour rentrer dans l’équipe… La motivation n’était donc pas d’intégrer l’équipe pro. Je me dis qu’à partir de là, il y a de la place pour des jeunes qui veulent poursuivre leur scolarité. L’idée n’est pas d’aller contre le système mais d’offrir un choix à des jeunes talentueux sur le plan sportif mais qui veulent poursuivre un projet universitaire.

L'association va donc continuer d'exister en 2024 même sans coureur…
Une partie du personnel est gardée et va assurer les services de proximité avec les coureurs encore scolarisés ici. On va développer les activités commerciales que nous faisons depuis pas mal de temps, ça ne se voit pas car on ne retient que ce qu’on fait sur les courses mais avant le Covid, on a généré jusqu’à 100 000 euros de chiffre d'affaires. Ça, on va le développer. On va aussi mettre en location nos véhicules et faire des conventions pour mettre du personnel à disposition pour d’autres clubs. Certains vont aussi m’aider à travailler sur le projet qu’on espère mettre en place pour 2025.

Que peux-tu dire aujourd’hui sur ce projet ?
Pas grand-chose. Sans trahir de secret, l’idée comme je le disais, c’est que le coureur n’ait pas à choisir entre une carrière sportive et sa scolarité. Il y a des coureurs qui ont gagné en WorldTour diplômés de l'enseignement supérieur car en venant ici, ils n’ont pas eu à choisir entre ces deux parcours. On veut poursuivre ça. On ne peut pas recopier ce qu’on faisait avant à cause de la modification de l'environnement et de la montée en puissance de la concurrence. Il faut recalibrer le service proposé par le CCF pour mener à bien cette bi-qualification. On y passe du temps et c’est sincère, mais c’est aussi une œuvre d'intérêt général. Et pour le coup, ce n’est pas facile à faire financer par le secteur privé….

Pourquoi ?
La fédération s’occupe de la bi-qualification des vététistes, des pistards et bi-crosseurs mais pour la route, ce n’est pas délégué. Il y a un secteur pro donc elle considère qu’elle ne peut pas mettre son nez dedans. Si la FFC gère cette tranche d'âge qui correspond à l'obtention d’une filière courte post-bac, c’est bien car c’est une mission d'intérêt général. C’est le code du sport qui demande aux fédérations délégataires de ne pas négliger l'insertion sociale de leurs athlètes. C’est donc cohérent que la fédération s’en occupe et au final là ça ne l’est pas, car elle ne s’occupe pas des routiers… Nous, on a occupé un créneau qu’on savait miné. Le concept du Centre de formation n’existait pas. Pendant son mandat, Michel Callot, associé à son DTN Christophe Manin, a fait plus que ses prédécesseurs depuis 20 ans. J’ai de la reconnaissance pour ça mais je ne peux pas garantir qu’on va aboutir. Tout le monde considère que c’est noble et nécessaire de proposer ça mais beaucoup s'interrogent sur le fait que ce soit le secteur privé qui doive le financer.

As-tu une date butoire ?
C’est assez simple. Notre saison 2025 débute pour la rentrée des classes 2024 et notre recrutement se fera en mai-juin. On a six mois devant nous pour convaincre, obtenir le financement et adapter le service qu’on propose.

Es-tu optimiste ?
Bien sûr. Si je ne l’étais pas, j’aurais quitté le navire depuis un petit moment. J’ai confiance parce que c’est nécessaire. En 2002, quand on a créé le concept, beaucoup ont convenu que ça ne fonctionnerait pas car c’était trop éloigné des us et coutume du cyclisme… Les coureurs passés par le Centre ont eu la bonne idée de me faire un cadeau sur le dernier Tour de France, au départ d’une étape. Ils se sont regroupés sur le podium pour une photo. Il y avait dix coureurs présents, sept Français tous diplômés et trois étrangers tous polyglottes. C’est une belle fierté pour nous de voir ça. J’ai la faiblesse de penser que cette photo a une grande valeur. J’ai été touché par cette spontanéité de leur part.

« TOUCHANT DE VOIR LA RECONNAISSANCE DE NOS PAIRS »

Te sens-tu soutenu depuis l’annonce du départ d’AG2R ?
On a beaucoup d’encouragements, y compris de nos concurrents. C’est surprenant et salutaire. Je crois qu’on a une identité forte dans une niche. On n’a jamais prétendu vouloir être meilleur que les autres sportivement mais on a toujours prétendu vouloir accompagner des jeunes coureurs engagés dans un cursus bi-qualifiant. Et pour ce faire, on a mis à leur disposition des services de proximité qui rendaient compatibles ce parcours. On n’a jamais dérogé à ça. C’est donc touchant de voir la reconnaissance de nos pairs qui sont aussi nos concurrents.

Certains clubs, qui ont souvent été critiques envers le CCF, semblent déjà vous regretter…
Je suis sensible à toutes les marques de soutien, qui sont multiples et visiblement sincères. Il ne faut pas se mentir. Les clubs de N1 se reconnaissent aussi en nous. Leur avenir est compromis d’une manière générale. La fédé pense que les N1 assurent la formation des coureurs, et les équipes pros considèrent que les N1 ne font pas un travail de formation suffisant… Ce n’est pas nouveau. On verra ce que donne le modèle désormais en place, avec les Continentales. J’observe que c’est un sujet très franco-français. Je constate que le Champion de France Espoirs (Alexy Faure-Prost) est en Belgique, que le leader de l’équipe de France au Tour de l’Avenir (Mathys Rondel) est en Suisse, que le leader au Championnat d’Europe U23 (Paul Magnier) court en Angleterre, que le Champion d’Europe (Christophe Laporte) est aux Pays-Bas et que le dernier Champion du Monde (Julian Alaphilippe) est en Belgique… La guéguerre que se mènent les équipes françaises laisse pas mal de place aux équipes étrangères.

Pourquoi continues-tu de te battre pour un concept que certains trouvent dépassé aujourd’hui ?
Je sais par expérience que les performances acquises chez les jeunes ne prédisent en rien ce que le coureur fera dans sa carrière. Il y a eu en 2022 des coureurs qui ont brillé au plus haut niveau chez les Juniors et qui ont déjà arrêté le vélo, alors qu’ils auraient rejoint des équipes Continentales si elles avaient déjà existé à ce moment-là. J’ai toujours considéré que les années du Centre de formation étaient utiles. Ces années Espoirs permettent d’apprendre un métier, d’acquérir de l'expérience, accessoirement de valider un diplôme et surtout gagner en maturité en tant qu’homme. Et aussi de savoir vers quelle voie on veut s'engager et savoir si on est prêt pour les sacrifices. Le vélo est la passion des jeunes et ça devient aujourd’hui très vite leur métier, et ce n’est plus la même chose… Ils ont des attentes complètement différentes. Tous les coureurs n’y sont pas prêts. Les trois-quarts de nos coureurs ne sont pas passés en WorldTour ou ProTeam, mais ils auront au moins un diplôme à faire valoir pour mener leur carrière professionnelle. J’espère qu’ils n’auront pas de frustration sportive car je pense qu’ils ont atteint, ici, leur plein potentiel. Dans le nouveau format, on a des coureurs qui auront un statut pro précaire et qui seront déscolarisés. Les enjeux sont bien différents.

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