François Trarieux : « Les mentalités changent »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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L’équipe de France avait commencé de la meilleure des manières son Championnat d’Europe à domicile, avec un succès vendredi sur le relais mixte (lire ici). “J’espère que dimanche ça va nous sourire aussi”, confiait François Trarieux après le sacre tricolore. Le sélectionneur national a été servi avec deux titres chez les Juniors, pour Célia Gery et Aubin Sparfel, deux médailles en bronze pour Jules Simon et Rémi Lelandais, ainsi que quelques belles places d’honneur. Avant de quitter Pontchâteau, François Trarieux dresse le bilan de l'événement au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Quel bilan fais-tu de ce Championnat d’Europe ?
François Trarieux : On est la meilleure nation au tableau des médailles. Le bilan est exceptionnel. On a rarement eu autant de réussite sur les différentes courses. Les coureurs ont beaucoup travaillé pour préparer ce rendez-vous. Il n’y pas de mots pour décrire ce qu’on a vécu aujourd'hui (dimanche). J’espère que les gens ont pris du plaisir à nous voir autant performer.

« CRÉER UN ÉTAT D’ESPRIT DE GAGNEUR »

Les coureurs saluent beaucoup ton travail…
Ils parlent de moi oui car ils ne vont pas citer toutes les personnes qui sont là pour eux. Je tire un coup de chapeau à tout le staff de l’équipe de France. Avec le changement de programme, nous avons dû tout réadapter nos plans. On s’est levé à cinq heures pour partir sur le terrain, ça fait partie du boulot. Je dédie vraiment les résultats de cette journée à ceux qui nous aident et permettent aux coureurs de performer. J'espère que ça va renforcer la dynamique qu’on essaie de mettre en place. Aujourd’hui, tout s’est bien passé alors il faut savourer car on n’aura pas la même réussite à chaque Championnat même si l’idée est de créer un état d’esprit de gagneur. J’espère qu’on va pouvoir continuer à entretenir cette génération et la faire grandir. Les résultats des Juniors et des Espoirs laissent envisager de belles choses même si on ne va pas s’enflammer. Il faut toujours rester prudent et humble, c’est le haut niveau… En tous les cas, c’est une satisfaction pour tout le groupe. Je pense que ça va créer une belle dynamique.

Ça a été plus compliqué chez les Élites…
Joshua (Dubau) était en reprise. Il était là avant tout pour le relais. On savait très bien que ça serait dur de rivaliser avec les meilleurs. David (Menut) a fait une très grosse remontée après avoir eu un problème dans le premier tour, avant de serrer un peu le moteur. Il est à sa place. Devant, ça reste le top niveau mondial. Amandine (Fouquenet) fait un Top 10. Hélène (Clauzel) a eu un zona cet été, avec derrière forcément une préparation très light. On la retrouvera plus tard dans la saison. Il faut aussi mettre en parallèle avec les moyens des équipes belges et néerlandaises. Ce sont les meilleurs au Monde. On sait très bien que chez Élites, tous les ans, il faut faire des vraies saisons ou compter sur des coureurs du WorldTour. On espère que le Mondial de Liévin permettra aux coureurs Élites d’avoir une préparation plus importante.

« ON A BESOIN DE TOUT LE MONDE »

Une nouvelles fois, on risque de dire que les Français ont des résultats chez les jeunes mais que c’est plus compliqué derrière quand ils passent chez les Élites…
C’est la route ou le VTT qui paient les coureurs Élites. On sait que les salaires sont plus importants. Les coureurs doivent faire des choix de carrière. En 2025, il y a ce Mondial en France. Les équipes françaises et les teams VTT vont jouer le jeu je pense. Une fois les Jeux Olympiques de Paris passés, il y aura la place pour ce Championnat du Monde. Je compte sur elles, on a besoin de tout le monde même si chacun a ses impératifs. On a des générations qui poussent et qui veulent faire du cyclo-cross à haut niveau. Faire du cyclo-cross n’empêche pas d'être un potentiel vainqueur d'un Grand Tour ou d'une Classique...

On sent que certaines formations pourraient enfin faire confiance aux cyclo-crossmen…
Des équipes l’ont compris et ont monté des projets pour eux. Rémi (Lelandais) a signé chez Arkéa-B&B Hôtels pour l’an prochain et la priorité pour lui reste de faire du cyclo-cross. On voit aujourd’hui que ça paie avec cette médaille de bronze. Son recrutement est validé. Léo (Bisiaux) est aussi dans un projet cyclo-cross avec AG2R. Les équipes évoluent. C’est également le cas chez les filles. On avait Evita (Muzic), qui est dans la plus grande équipe française, la FDJ-Suez. Les mentalités changent. Il n’y a pas que l’équipe de France, on est bien entouré avec les structures qui sont autour des coureurs. Il ne faut pas s'approprier ce qui est fait, c’est un travail collectif. Ce n'est pas une phrase bateau, c’est vraiment la réalité. Je suis content de voir que tout ce qu’on a pu faire paie sur ce week-end. 

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