Hélène Clauzel : « À un mètre près… »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Arrivée cocasse pour Hélène Clauzel, ce samedi, au Championnat du Monde de cyclo-cross de Tabor. La Championne de France a fait le nécessaire pour assurer son Top 10, en tout cas jusqu’à quelques centimètres de la ligne… Alors qu’elle avait coupé son effort, Maghalie Rochette a mis tout ce qui lui restait dans son sprint pour aller sauter la coureuse de l’AS Bike Racing sur la ligne, à son grand dam, et sa grande surprise (voir classement). À froid, Hélène Clauzel préférait rigoler de cet accident auprès de DirectVelo, elle qui n’a pas à rougir de sa course du jour malgré cette fin malheureuse.

DirectVelo : Tu loupes le Top 10 de façon… originale…
Hélène Clauzel : Oui, un peu bêtement, mais est-ce qu’on peut essayer d’oublier un peu ça (rires) ?

Ta course a commencé avec un départ moyen…
Je me suis trouvée derrière la mauvaise personne au départ, elle a loupé sa pédale devant moi et je suis restée peut-être 3” de plus que les autres sur la ligne. Alors forcément avec un départ aussi rapide, on perd vite des places. J’ai essayé de faire un premier tour un peu hargneux. Je n’ai pas trop regardé le compte-tours. Avant de franchir la ligne d’arrivée, je ne savais pas du tout combien j’étais, j’étais vraiment focus dans ma course à me dire que c’était les jambes qui parlaient. Donc me stresser à regarder le compte-tours, ce n’était vraiment pas mon truc. J’ai couru avec la tête et les jambes du début à la fin, sans me soucier du résultat et au final je fais 11e.

Tu as été longtemps à la bataille avec plusieurs filles, es-tu contente de ta course ?
On se bataillait vraiment. On était à plusieurs pour le Top 8. C’était vraiment une course intense et c’était vraiment à celle qui passait la première dans le virage. C’était la guerre. Il n’y avait pas de cadeau. C’était vraiment intense et chouette car je n’ai vraiment pas vu la course passer. Les places sont chères donc se battre pour un Top 8, c’est vraiment beau. La semaine dernière je fais 24e de la Coupe du Monde, donc au final je suis contente de ma course en elle-même. Avant de franchir la ligne d’arrivée, j’étais vraiment satisfaite. J’étais dans le match, j’étais à la bataille toute la course. Mais bon, à un mètre près…

« CONTENTE, MAIS PAS HYPER CONTENTE »

Tu as réussi à trouver tes repères par rapport à la course d’hier ?
Ça avait encore totalement changé. Je préfère une course comme ça plutôt qu'une autoroute que j’aurais moins aimée, car ça aurait roulé beaucoup plus vite. Au final, en tant que vététiste et pas routière, c’est sûr que ça va mieux les courses chantier, les courses de guerrière, plutôt que les courses où ça roule vraiment très, très vite. Du coup j’étais contente ce matin, même si ça a totalement changé du relais.

Quel bilan fais-tu de cette saison ?
C’est sûr que courir avec les meilleures, ça aide. On tient 5, 10, 15 minutes et au bout d’un moment ça paie, c’est certain. Je suis contente de ma saison mais je ne suis pas HYPER contente. La saison dernière, elle était plus belle. J’avais fait plus de Top 10 en Coupe du Monde, des plus gros résultats avec des 6e places, cette année moins. J’ai eu un début de saison plus compliqué, même si j’ai gagné en Suisse. Quand les manches de Coupe du Monde sont arrivées en Belgique, je sentais que je n’étais pas là où je voulais. Mais je sais que je revenais de loin, je ne paniquais pas et au moment où il fallait être bien, je pouvais être là. Au final je fais 11e de l’Europe, 11e du Mondial, Championne de France, deux Top 10 en Coupe du Monde... On peut dire que c’est une belle saison.

« CE SONT DES FILLES QUI ONT LA CAISSE, ET MOI C’EST VRAIMENT CE QU’IL ME MANQUE »

Quelles sont les pistes pour progresser maintenant ?
Je vais essayer maintenant de me concentrer vraiment sur la route. On sait que devant ce ne sont que des routières. Ce sont des filles qui ont la caisse. Et moi c’est vraiment ça qu’il me manque. Je suis passée à la DN de Troyes. Avec les filles, ça va me permettre de progresser, de mettre des tactiques de course en place, de prendre de la caisse, de savoir sprinter. Je pense que ça va être vraiment bénéfique. Même si une seule saison ne suffira peut-être pas, ça va être un bon cap pour moi.

Tu vas continuer à faire un peu de VTT en parallèle ?
C’est quelque chose que je ne vais pas supprimer. C’est impossible. Je vais au moins en faire une fois par semaine à l’entraînement à la maison. Il faut que je garde quand même cette technicité, je n’ai pas le choix. Et en même temps, c‘est de là où je viens donc je ne pourrai pas m’en passer. Pourquoi pas essayer une ou deux Coupe de France durant la saison, ça pourrait être chouette.

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