Rémi Lelandais : « Triste que ça se finisse comme ça »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Pour son dernier Championnat du Monde Espoirs, Rémi Lelandais espérait un meilleur départ mais dès la première minute de course, il est pris dans une chute. "Il y a eu un accrochage, je pense qu’un coureur a pris une mauvaise ornière, il est tombé et je me suis pris un vélo. Ça allait trop vite pour l'éviter. J’ai fait un soleil, ma manette a bougé, j’ai essayé de la remettre. Mes lunettes ont volé trois mètres plus loin et j'ai déraillé", raconte-t-il à DirectVelo. L'incident lui fait perdre une trentaine de secondes mais surtout le contact avec les locomotives de tête dont Tibor Del Grosso, le futur Champion du Monde. "Avec les costauds qu’il y avait devant, c’était plié. J’ai continué la course pour ne pas finir sur un abandon. Je n’ai pas fait tout ça pour abandonner au bout de 300 mètres. Je n’ai pas fait tout ça pour ça... Il fallait finir. Un Mondial, ça ne s’abandonne pas, alors il faut continuer à rouler". Membre de l'équipe Championne du Monde de relais vendredi, médaillé de bronze à Pontchâteau pour le Championnat d'Europe, deux fois 2e en Coupe du Monde, le coureur de 21 ans avait de l'ambition samedi à Tabor. "Je jouais la victoire ou le podium".

Motivation en berne, il remonte petit à petit en ramassant les morts, même sans puiser dans ses réserves. "Je sentais que je n’étais pas à fond. Je sentais que dès que j’avais un peu trop mal aux jambes, je me relevais. Je n’allais pas aussi loin dans la douleur. Je savais que c’était plié, que c’était mort pour le podium". Mais avec sa condition, sans aller au bout de lui-même, il termine dans le Top 5 du Championnat du Monde (voir classement), de quoi attiser ses regrets. "Ce qui est le plus dur à accepter c’est que j’étais en forme. J’ai tout fait pour être en forme. Ça a marché. Et c’est sur un fait de course comme ça que ça se finit…"

« FIER DE MA PROGRESSION »

Dans son infortune, Rémi Lelandais a trouvé un compagnon de route en la personne de Martin Groslambert. "Sur la route, on roulait l’un pour l’autre. J’ai roulé pour lui un tour. Je lui dis « non Martin je roule pour toi ! » et il me dit « non c’est moi qui roule ! ». C’était bien franchement. On s’entend super bien, tous. Je suis triste de partir de l’équipe de France Espoirs mais franchement j’ai passé une superbe année avec eux". L'équipe de France Espoirs a aussi placé trois coureurs dans les dix premiers, avec Léo Bisiaux, 4e. "Je suis fier de ma progression durant ces années Espoirs, ajoute le coureur de l'Ain. J’arrive dans les meilleurs du niveau mondial. Donc c’est satisfaisant. On rêve tous d’être le premier, de dominer la concurrence mais c’est compliqué. Mais je suis aussi triste que ça se finisse comme ça".

Le néo-pro d'Arkéa-B&B Hôtels va maintenant entamer sa saison sur route avec l'équipe Continentale. Il a déjà découvert les bons côtés d'une formation structurée. "Les stages en Espagne, le matériel… On n'a plus qu’à pédaler, on est aux petits oignons pour nous. C’est sûr que ça ne peut qu’être bénéfique d’avoir un beau programme de course, de jouer les avant-postes dans les courses, d’aller courir, pourquoi pas, avec la WorldTour aussi". Et l'hiver prochain, il sera de retour dans les sous-bois pour sa première saison Élite. "Je ne sais pas si je recommencerai aussi tôt. J’aimerais bien profiter un peu de mes dernières courses sur route Espoir. Mais dans tous les cas, je ferai la saison de cyclo-cross à bloc". La question se posera aussi de sa participation aux quatre week-ends de Coupe de France (voir le calendrier). "On verra, c’est dur de tout enchaîner. J'habite dans le Valromey et parfois c’est plus loin d’aller faire une Coupe de France qu’une Coupe du Monde. Je vise le niveau mondial donc c‘est important de courir à ce niveau le plus souvent possible". Pour garder le contact avec les meilleurs Espoirs de sa génération.

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