Victor Papon : « Il ne faut pas avoir peur »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Il avait fait sensation en tout début de saison en enlevant une manche du Circuit des Plages Vendéennes. Trois semaines plus tard, Victor Papon a confirmé qu’il était décidément bien en jambes en ce début d'exercice 2024 en jouant avec les meilleurs lors du Grand Prix de Lillers, en Classe 2 (voir classement). Parti en contre avec l’un de ses habituels compagnons d’entraînement, Henri-François Renard-Haquin (CC Etupes), le sociétaire du Paris CO a bien failli rentrer sur le groupe de tête qui s’est joué la victoire, sans succès. Mais il s’est tout de même fait plaisir. Entretien avec l’athlète de 23 ans.

DirectVelo : Tu as fait la course ce dimanche à Lillers !
Victor Papon : Avec Henri, on se connait bien. On roule quelques fois ensemble à l’entraînement comme on vit dans le même coin. On s’est concertés avant d’y aller, c’était prémédité. On savait qu’on était parti pour un massif et ça ne nous arrangeait pas vraiment. Tanguy Turgis m’avait dit d’être offensif, je me suis tenu au plan de l’équipe. Comme j’ai loupé l’échappée, je voulais relancer. On était en train de se faire endormir par le train des Wanty et des FDJ. On s’est donc retrouvés en contre-attaque. Ce n’était pas la place la plus marrante mais on y a cru. On a bouché une bonne partie du trou assez vite comme ils ne s’entendaient pas devant, à ce moment-là. On a ramassé les trois qui avaient sauté de l’échappée puis on a vite voulu s’en débarrasser.

Puis il n’a pas manqué grand-chose pour rentrer sur le trio de tête…
On a essayé de rentrer au plus vite en restant malgré tout à une allure soutenue mais tempo. C’est peut-être l’erreur que l’on a faite car à un moment, on est revenu à six-sept secondes. Il aurait sans doute fallu mettre un gros coup d’accélérateur à ce moment-là, quitte à se mettre minable, pour faire la jonction. On pensait qu’ils allaient nous attendre mais pas du tout. Ils ont même relancé. Ils ne voulaient visiblement pas nous voir revenir. De mon côté, j’avoue que j’étais quasiment à bloc. Je crois que ça s’est joué aussi mentalement. On voulait à tout prix rentrer et pendant quelques minutes, j’ai cru que ça allait le faire. On était tout près… Ils se sont à nouveau un peu éloignés et là, ça m’a mis un coup au moral.

« FRANCHEMENT, BRAVO À EUX »

Ce qui laisse forcément des regrets ?
C’est dommage car si on était rentrés, en prenant le temps de souffler un peu en sautant deux-trois relais, tout était possible et on aurait pu repartir de plus belle, peut-être jusqu’au bout avec eux. Mais franchement, bravo à eux, ils ont bien joué le coup et ils méritent d’aller au bout. Emmanuel Morin était très, très fort ce weekend. De notre côté, on a eu le mauvais rôle mais on a été offensifs et on a passé un beau tour en contre. On s’est fait plaisir avec Henri, même si ça reste frustrant.

Tu prouves également que tu es capable de jouer devant, y compris en Classe 2, face aux pros !
Je me dis qu’il ne faut pas avoir peur. Ils ont tous deux bras et deux jambes comme nous. Si on joue nos cartes, avec nos qualités, on peut les battre. Il ne faut pas attendre après les autres, il ne faut pas les regarder. Il faut être acteur des courses, c’est comme ça que l’on progresse. On a réussi à faire un beau truc et ça aurait pu être encore mieux. On a appris et on va continuer d’apprendre. 

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