Remco Evenepoel : « C’était le bon choix »

Crédit photo Billy Ceusters / A.S.O

Crédit photo Billy Ceusters / A.S.O

C’était attendu et il n’a pas déçu : Remco Evenepoel a terminé Paris-Nice avec panache. Offensif durant toute la dernière heure de course ce dimanche, il a été le principal animateur de l'habituelle ultime bataille des favoris et a été logiquement récompensé par la victoire d’étape. En revanche, le leader de la formation Soudal Quick-Step n’a pas réussi à faire craquer l’Américain Matteo Jorgenson (Visma-Lease a Bike), lequel remporte « la Course au Soleil » (voir classements). DirectVelo était présent à la conférence de presse du Belge, 2e de Paris-Nice, après l’épreuve.

DirectVelo : On a le sentiment qu’en fin de course, tu as joué exclusivement la victoire d’étape sans espérer pouvoir lâcher Matteo Jorgenson et remporter Paris-Nice. Était-ce bien le cas ?
Remco Evenepoel : Ce matin on s’est dit que si c’était encore jouable, j’allais tenter de renverser le général. Mais j’ai vite compris que (Matteo) Jorgenson serait difficile à lâcher. Une fois à trois devant, je me suis dit que j’allais rouler le plus vite possible pour lâcher (Aleksandr) Vlasov puis battre Jorgenson au sprint. Si Jorgenson ne lâchait pas, le plan devenait de jouer à 100% l’étape. C’est ce que j’ai eu en tête dans les 30-40 derniers kilomètres. C’était un choix à faire et il s’avère que c’était le bon choix. On a fait ce qu’on voulait faire.

Avec le recul, et en repensant à l’ensemble de la semaine, as-tu le sentiment qu’il était possible de gagner Paris-Nice malgré tout ?
Oui, c’était possible. Honnêtement, Matteo et moi étions les deux plus forts. Est-ce que j’aurais pu le battre, on n’aura jamais la réponse. Si j’avais été devant vendredi, j’aurais gagné Paris-Nice mais c’est comme ça… Il faut toujours être concentré. C’est la seule erreur que j’ai faite cette semaine, celle de laisser partir trois gars dangereux vendredi… Je l’aurai à l’esprit pour quelques temps mais ça n’enlève rien à ma motivation pour la suite. Ça restera une très bonne semaine. Ne pas gagner le général est dommage mais c’est la course, ça fait partie du jeu. Je reviendrai. On termine avec une victoire d’étape et c’était plus que mérité. J’aurais peut-être pu gagner aussi l’étape de mercredi si on avait couru pour la victoire d’étape uniquement ce jour-là et pas pour le général, mais c’est toujours facile à dire après coup.

On attend toujours de toi que tu gagnes partout mais le bilan reste très positif !
Je termine avec une victoire d’étape, après avoir déjà fait 2 et deux fois 4. Je pense pouvoir dire que c’était une très bonne semaine, oui. Ça donne beaucoup de confiance et de moral pour les prochaines échéances en France, avec bien sûr surtout en tête le Tour de France.

« AVOIR JULIAN (ALAPHILIPPE) AVEC MOI SUR LE TOUR »

Tu as décidé de disputer Paris-Nice et le Dauphiné pour la première fois, histoire de t’habituer aux routes françaises avant de participer à ton premier Tour de France. Quelles sont les spécificités de ces routes françaises que tu as pu découvrir cette semaine ?
Il va falloir que je fasse attention à ce que je vais dire (rire). En montagne, surtout ici, les routes glissent beaucoup. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai mis les pneus de pluie aujourd’hui pour cette étape. Je ne voulais pas prendre de risques. Sur les premières étapes, j’ai aussi remarqué qu’il y a beaucoup d’aménagements urbains. Ce qui m’a marqué, c’est qu’il y a encore des “extra” après les rond-points, contrairement à la Belgique. Maintenant, je sais qu’il faut faire attention à tout ça. En course, c’est toujours nerveux. Les routes ne sont pas hyper larges. La France a ses caractéristiques et on ne les trouve qu’ici. C’est pour ça que je voulais venir. Je me suis amusé. 

As-tu été rassuré par le niveau de tes coéquipiers ?
L’équipe a vraiment fait du gros boulot, sachant qu’on était venu avec une équipe pour le contre-la-montre. Mais on a été malheureux avec le vent qui a tourné. On espérait prendre beaucoup de temps sur ce chrono. On avait des gars pour me guider les premiers jours, puis les autres étaient là pour m’épauler sur les étapes les plus dures. L’équipe ne sera pas forcément la même non plus sur le Tour de France, bien sûr. On ajoutera peut-être un Mikel Landa, ou aussi un Julian Alaphilippe. J’aimerais l’avoir avec moi sur le Tour de France.

Tu as annoncé rester encore à Nice et ses environs après la course…
Oui, on va rester ici encore deux jours. Je vais reconnaître le chrono final du Tour demain, puis je reconnaîtrai la dernière étape en ligne mardi. Ensuite, j’irai en Espagne, en espérant y avoir le beau temps. Je disputerai le Tour du Pays Basque avant d’enchaîner avec les Classiques belges. 

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