Cédrine Kerbaol : « J’avais peur que ce soit terrible »

Crédit photo Xavier Pereyron

Crédit photo Xavier Pereyron

C’est à peine croyable et pourtant, comme l’an passé, le Tour de Normandie s’est joué pour une seconde. De quoi rappeler de bons souvenirs à Cédrine Kerbaol, qui l’avait emporté par cette marge infime l’an passé face à Gladys Verhulst-Wild. Cette fois-ci, c’est la Norvégienne Mie Ottestad (Uno-X Mobility) qui a renversé la table lors de l’ultime étape. Légèrement diminuée physiquement et plus en retrait, la Bretonne de Ceratizit-WNT n’a jamais été en mesure de jouer les tous premiers rôles durant les quatre jours de compétition de l’épreuve de Classe 1. Mais elle termine tout de même aux portes du Top 10 (voir classements). DirectVelo a fait le point avec la meilleure jeune du dernier Tour de France.

DirectVelo : Comment ce Tour de Normandie s’est-il déroulé pour toi ?
Cédrine Kerbaol : J’arrivais là sans savoir si j’allais être capable de finir la première étape en ligne… J’ai chopé une infection il y a quatre semaines et je n’étais pas au top, surtout en début de course. Finalement, j’ai pu me débrouiller et le bilan est plutôt positif étant donné les conditions dans lesquelles je me suis présentée ici.

« ÇA ME DONNE LE SOURIRE »

Le chrono inaugural aurait pu te permettre de te retrouver dans une situation favorable d’emblée mais tu t’es contentée d’une 6e place ce jour-là…
Franchement, j’étais contente de mon chrono. 6e, ce n’est pas mauvais. Vu la situation, encore une fois, je me suis plutôt étonnée. (Ellen) Van Dijk, c’est un autre monde. Je suis arrivée sur ce chrono sans véritablement d’objectif, je savais que ça allait être compliqué avec les pattes du moment et je me suis retrouvée placée malgré tout. C’était bien. Après ce qu’il s’est passé aux Strade Bianche, où je n’étais pas au top alors que j’en avais fait un objectif, j’avais peur que ce soit terrible ici mais ça a été.

Que retiendras-tu de l’ensemble de la semaine ?
Je n’ai pas de regrets. On a tenté. Le scénario de cette dernière étape a été surprenant. Lorsque c’est sorti, je n’ai pas du tout imaginé que ça allait être la bonne car il n’y avait quasiment aucune fille du Top 10 devant et finalement… En fin de course, dans le groupe maillot jaune, ce n’était pas à nous de faire le boulot (la Bretonne était accompagnée de deux coéquipières, l’Ardéchoise Laura Asencio et la Polonaise Marta Jaskulska, NDLR). On a laissé bosser les Visma de Riejanne Markus qui étaient piégées. Ce n’est pas rentré, tant pis. Au-delà de ma situation personnelle, ça me donne le sourire de voir qu’il y a eu une belle course toute la semaine. Ce n’est pas aussi stéréotypé que parfois chez les garçons, où même que chez les filles quand il y a la SD Worx. C’était du beau vélo et un super Tour de Normandie.

« J’AI LIÈGE-BASTOGNE-LIÈGE EN TÊTE »

Plus généralement, la saison avait parfaitement débuté pour toi avec ce succès au Tour de Valence !
A ce moment-là, tout allait pour le mieux. Je n’étais pas encore embêtée par cette infection. C’est un drôle de truc qui a touché pas mal de filles, y compris dans l’équipe. Je ne sais pas si c’est une épidémie ou autre… Ça a rendu notre Tour de Normandie galère même si la belle victoire d’étape de Sandra (Alonso) nous a bien redonné le sourire. Mais c’est dommage car j’étais parfaitement lancée.

Et maintenant ? En espérant que cette gêne physique soit derrière toi… Après quoi vas-tu courir prochainement ?
J’ai Liège-Bastogne-Liège en tête. C’est clairement une course que j’attends (16e l’an passé, NDLR). J’espère y être prête, sans aucun autre pépin d’ici-là. Ca devrait aller, je me sentais déjà mieux sur cette dernière étape, j’étais bien dans les bosses, j’ai pu accompagner l’accélération des meilleures quand c’est sorti avec Victoire (Berteau), (Ellen) Van Dijk, Thalita De Jong et Riejanne Markus. Si j’ai mes meilleures jambes à Liège, je peux espérer un petit quelque chose.

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