Sam Bennett : « Je peux encore progresser »

Sam Bennett (An Post-ChainReaction), 23 ans, a fait parler de lui en remportant une étape, le 19 septembre dernier, sur le très relevé Tour de Grande-Bretagne (2.1). De quoi lui donner un maximum de confiance et le faire passer, sans doute, un nouveau palier. L'Irlandais, ancien coureur du VC La Pomme Marseille et stagiaire de la Française des Jeux - bien qu'il n'ait pas couru avec la formation française -, revient sur sa victoire mais également sur sa saison, pour DirectVelo

DirectVelo : On ne te voit plus beaucoup depuis ta victoire en septembre dernier. As-tu stoppé ta saison ?
Sam Bennett : Non, je n'ai pas encore arrêté ma saison. Elle a été longue, je me repose juste un petit peu. Le Tour de Grande-Bretagne a été assez éprouvant pour moi. Je n'ai plus vraiment d'objectif cette saison, je veux juste encore rouler quelques courses dans l'optique, déjà, de préparer la prochaine saison.

Quel bilan tires-tu de cette saison ?
Je pense avoir réalisé une bonne saison même si je manque de régularité, je ne suis pas assez constant. Je souhaite travailler cet aspect dans les prochaines saisons, pour être plus constant. Je peuxquand même être satisfait avec les résultats obtenus. J'ai vraiment eu un très mauvais hiver et ma préparation n'a pas été optimale. Il m'a fallu beaucoup de temps pour être en bonne forme. Mais le bilan est plutôt positif, j'ai souvent été bien placé. Je ne peux être que content après cette saison.

« JE SAVAIS QUE JE POUVAIS FAIRE MIEUX »

Décrocher une étape sur le Tour de Grande-Bretagne, c'était un objectif pour toi ?
Ce n'était pas vraiment l'objectif une victoire. Cette course était importante pour moi, je voulais bien y figurer et j'y visais un podium sur une étape. Quand j'ai pris la deuxième place derrière Ciolek (MTN-Qhubeka) sur la deuxième étape j'étais heureux c'est vrai, mais je n'étais pas satisfait au plus profond de moi. J'étais si proche de la victoire... J'ai pris conscience que je pouvais en gagner une.

Tu remportes la cinquième étape...
C'était quelque peu une surprise pour moi. L'étape était difficile et assez vallonnée, il y a eu une grosse bagarre sur le circuit final. Les coureurs qui jouaient le classement général faisaient tout pour se détacher. Je pense qu'essayer de les suivre était une mauvaise idée, j'aurais perdu de l'énergie. Ça allait très vite dans la bosse, mais je me suis accroché. Sky faisait le tempo et j'étais un peu en difficulté dans la bosse, mais je ne me suis pas affolé. J'ai pris mon rythme et je ne me suis pas mis dans le rouge. Je suis revenu tout de suite dans la descente il fallait récupérer avant le sprint. Le dernier virage était assez sec et il fallait être bien placé. J'étais dans la roue de Golas (Omega Pharma-Quick Step) et je savais que je si je le suivais je pouvais gagner. C'est c'est ce qui s'est passé !

« PAS EU LE TEMPS DE LEVER LES BRAS »

Qu'est-ce qui t'est passé par la tête au moment de ta victoire ?
C'était une grande surprise, je n'ai même pas levé les bras tellement tout a été vite (rires). Je n’y ai pas cru tout de suite, mais ça a enlevé beaucoup de pression en moi, car je courrais derrière un bon résultat depuis longtemps. C'est la plus belle victoire de ma carrière, surtout quand on voit les coureurs présent sur cette épreuve.

Que penses-tu de ta progression en tant que coureur ?
Je pense que j'ai pris de la confiance avec les années, j'ai plus confiance en moi. En plus, il y a les entraîneurs, les proches qui donnent des conseils, cela me motive et me fait progresser. Mais je peux encore progresser dans les années à venir, je suis encore jeune. Il faut aussi avoir un peu de chance, je pense que je pouvais être plus fort avec une bonne préparation, je croise les doigts pour l'an prochain.

Tu es plus un pur sprinteur comme Cavendish ou un peu comme Ciolek ou Sagan, un coureur rapide qui passe bien les bosses ?
Je ne sais pas pour être honnête... Le jour où j'ai fini juste derrière Ciolek, je ne croyais pas que je pouvais y arriver, mais il y avait quand même un écart entre nous. C'est vrai que j'ai aussi été très proche de Cavendish sur les sprints, mais tout cela dépend aussi du niveau de forme. Je suis un bon sprinteur et je passe bien les bosses, c'est un avantage pour moi, on va dire. 

« MON REVE EST DE GAGNER SUR LES CHAMPS-ELYSEES »

Tu es né en Belgique. Que penses-tu des Classiques flandriennes ?
C'est quelque chose de particulier, tout le monde veut y briller, mais elles sont très difficiles. Il y a beaucoup de kilomètres, du vent... pourquoi ne pas les découvrir dans les années à venir.

Quelle course rêves-tu de gagner ?
Oh man ! (rires). Je pense que je voudrais un jour gagner une grande Cassique. Mais mon rêve ultime, c'est de gagner sur les Champs-Elysées ou d'être Champion du Monde. J'aimerais gagner des sprints massifs pour commencer.

Pour 2014, tu as été approché par d'autres équipes ?
Oui j'ai quelques contacts pour l'année prochaine, mais c'est assez difficile avec toutes ces équipes qui disparaissent. J'ai la chance d'avoir un contrat dans une bonne équipe pour l'instant et je ne veux pas perdre cette chance.

Crédit Photo : Marc Van Hecke - www.sportfoto.be
 

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