Enzo Wouters doit « attendre son heure »

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo

Dans la caste très relevée des sprinteurs de Lotto-Soudal, Enzo Wouters fait figure de novice. De son statut de leader incontesté chez les Espoirs, l'Anversois se retrouve entouré de pointures internationales tels André Greipel, Kris Boeckmans ou Moreno Hofland. "Je pourrai progresser dans l'ombre, pas comme dans une équipe avec un ou deux sprinteurs où j'aurais été obligé de rapporter des résultats", soulève-t-il pour DirectVelo.

Lors des sorties collectives sur les routes ensoleillées de Palma de Majorque, Wouters pédale encore timidement aux côtés de son idole André Greipel. "Je lui ai parlé quelques fois mais je ne lui parle pas trop des courses, je ne veux pas l'ennuyer", estime le véloce routier de 20 ans, qui a grandi avec Tom Boonen comme exemple. "J'ai commencé le vélo en 2005 quand Boonen est devenu Champion du Monde. A l'époque, c'était l'idole du peuple. Mais petit à petit, j'ai suivi André car il était plus de mon type, un vrai sprinter."

LA PISTE COMME ECOLE

C'est précisément sa pointe de vitesse qui a convaincu Marc Sergeant de l'intégrer immédiatement en Division un. Reste désormais à gagner en force et en expérience pour être capable de se faufiler lors des arrivées massives. "En Espoirs, toutes les arrivées me convenaient, que ce soit avec un virage dans les 300 derniers mètres ou en faux plat montant. Je m'appuie aussi sur mon expérience de la piste chez les jeunes. Mais je reste conscient de ma jeunesse, du nombre d'années qui me séparent de mes collègues. Je n'ai que vingt ans, je peux attendre mon heure."

Normalement, Wouters devait découvrir le WorldTour avec son compagnon de chambre James Shaw au Tour Down Under. Mais il n'en sera rien, puisque le vice-Champion de Belgique Espoirs se retrouve ralenti par une inflammation au genou. "Ca a commencé deux semaines avant le stage", détaille-t-il. "Je suis allé chez le docteur Claes qui a décelé une différence de longueur entre mes jambes. Malheureusement, je devrai y retourner en rentrant de stage car la situation ne s'améliore pas vraiment malgré les traitements suivis."

DANS L'EXPECTATIVE

Son entrée en compétition dépend donc des tests qui seront réalisés ce lundi à Herentals. En attendant, il assure un volume d'entraînement minimum pour travailler son endurance. "Je roule trois heures à trois heures et demi mais je n'accompagne pas le groupe jusqu'au bout. Je suis déjà content vu mes soucis. Alors je vais devoir attendre avant de connaître mon programme", s'impatiente le quadruple Champion de Belgique chez les jeunes.

N'était-il pas trop tôt, au vu de la tournure des événements, pour franchir le Rubicon qui le séparait encore du World Tour alors qu'il pouvait s'aguerrir une année supplémentaire chez les Espoirs ? "On ne sait jamais ce qui peut arriver", rétorque Wouters. "J'ai reçu cette chance que je ne pouvais pas laisser passer. Ici, je suis victime de problèmes et peut-être que je n'aurais plus reçu d'offre. Maintenant, je suis serein et je me sens bien dans l'équipe."

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