Ylber Sefa, le petit poucet du Mur de Grammont

Crédit photo Joeri De Coninck

Crédit photo Joeri De Coninck

L'Albanais Ylber Sefa connait actuellement un pic de forme. Depuis le 20 mai, il termine systématiquement parmi les quinze premiers de la course à laquelle il participe, soit à treize reprises. Outre ses bons résultats, c'est son tempérament offensif qui tape à l'oeil. Le coureur d'Asfra Racing Team est pratiquement l'animateur de chaque épreuve. Illustration ce mardi sur le Championnat du Pays de Waes. "Ce n'est pas en restant dans un peloton qu'on peut gagner des courses", assure-t-il à DirectVelo. Et cela a presque failli payer puisqu'il a dû s'incliner de justesse au sprint face à l'expérimenté Brecht Dhaene. "Cela s'est joué à peu de choses. J'étais peut-être moins frais que lui dans la dernière ligne droite."

Sur A Travers les Ardennes Flamandes (1.2) samedi dernier, remportée par l'Australien Cameron Meyer, il est sorti en tête du Mur de Grammont avec des valeurs sûres comme Xandro Meurisse, Lawrence Naesen ou encore Rob Ruijgh. "Je me sentais bien sur les ascensions. J'ai un peu payé mes efforts sur les circuits locaux. Ce n'était pas n'importe qui devant non plus. J'étais le petit poucet parmi les grands. Je termine 15e, ce qui n'est pas mal en soi."

Au milieu de cette collection de places d'honneur en 25 jours trône un succès sur l'épreuve régionale de Oosterzele. "Ce n'est pas une grande course mais c'est la première sur le sol belge en trois ans", commente-t-il.

DESSINER L'ALBANIE SUR LA CARTE DU CYCLISME

Cette condition, Ylber Sefa l'a travaillée chez lui, au Tour d'Albanie, qui s'est déroulé du 20 au 24 mai. Pour la première fois classé au niveau UCI en 2.2, le niveau était largement plus élevé que les éditions précédentes."Il suffit de voir qui remporte le général: Francesco Manuel Bongiorno qui a remporté par le passé une étape sur le Giro. Il y avait plusieurs équipes continentales italiennes, GM Europa Ovini, Amore et Vita, Sangemini - MG.Kvis. Je n'étais pas au top de ma forme durant les cinq jours. Sur la dernière étape, j'ai même senti une petite contracture. Le plus important était de finir car je savais que je ressortirai meilleur de cette course. En plus, chaque étape était vallonnée avec des cols de 7 à 12 kilomètres, une superbe épreuve de préparation en fin de compte."

Le tour national grandit dans un pays où le cyclisme n'est pas le sport-roi. "Je pense que seulement 10% de la population savait qu'il y avait une course chez nous. Le dispositif mis en place était plus imposant que par le passé. Il y avait plus de médias. Les gens sortaient de leur voiture pour prendre des photos. L'intérêt pour le cyclisme évolue petit à petit. C'est sûr que j'ai un rôle très important à jouer, tout comme Eugert Zhupa, mon ami chez Willier-Selle Italia : dessiner la place de l'Albanie sur la carte du cyclisme mondial."

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