Canicule : Les coureurs du Cerami dans un four

Crédit photo Martine Lainé

Crédit photo Martine Lainé

Le Grand Prix Cerami de ce jeudi marquait le début de la seconde partie de saison en Belgique. Pour cette course de rentrée, beaucoup de coureurs étaient anxieux avant le départ. Les conditions climatiques n'incitaient pas à l'optimisme : 36 degrés, pas de vent, une température de 40-41 degrés dans le corps. Alors qu'en période de canicule, les consignes sont d'éviter les efforts violents, les coureurs ont donc fait tout le contraire. 

« LA SANTE DES COUREURS EN DANGER »

"La santé des coureurs était en danger", s'inquiète le directeur sportif de T.Palm-Pôle Continental Wallon Pascal Pieterarens. "J'espère qu'aucun coureur n'aura de malaise pendant la course", déclarait son homologue de Wanty-Groupe Gobert Jean-Marc Rossignon avant le départ à Saint-Ghislain. Finalement, la course s'est déroulée sans problème. L'averse orageuse survenue à 50 kilomètres de l'arrivée aura eu l'effet de rafraîchir et de calmer les coureurs. Toutefois, le sujet n'était pas clos à l'arrivée. « C’était à la limite du supportable », déclarait Maxime Monfort sur son site à l'issue de la course.

Depuis 2016, l'UCI a mis un protocole en cas de conditions météos jugées extrêmes (lire ici). Les températures très élevées font parti des cas prévus mais  les organisateurs du GP Cerami ont tout de même maintenu le parcours en état, soit 202,3 kilomètres. Cette décision ne faisait pas l'unanimité dans le peloton. "Le protocole en cas de conditions extrêmes, il ne sert que l'hiver? Nous sommes à cheval dessus lors des courses du début de saison. Pourquoi pas maintenant? Ce sont des conditions tout aussi dangereuses que le froid polaire", s'énerve le coureur Robin Stenuit (Sovac-Natura4ever).

2 LITRES A L'HEURE ET SERVIETTE GLACEE

Le peloton aurait apprécié une réduction du nombre de kilomètres. "Annuler la course aurait été excessif. C'est un travail d'un an et des sponsors ont payé pour voir plusieurs passages des coureurs. Mais je pense qu'on aurait pu enlever un tour de circuit local pour soulager les organismes", soutient Jean-Marc Rossignon. Pascal Pieterarens aurait enlevé une autre partie de parcours. "J'aurai supprimé les portions extrêmes où l'effort est intense comme le Mur de Grammont.''

"J'ai préparé deux fois plus de bidons que d'habitude, mais je trouve que ces conditions sont exagérées", précise le soigneur d'AGO-Aqua Service Axel Durvaux. Chez WB-Aqua Protect-Veranclassic, toutes les techniques étaient bonnes pour se rafraîchir: "les gilets de glace, la serviette que le directeur sportif garde dans la glacière et que le coureur met un peu autour du cou quand il descend à la voiture. En ce qui concerne l'hydratation, il faut environ compter environ 2 litres d'eau par heure et par coureur", expliquait l'entraineur de l'équipe Alexandre Abel au quotidien La Province« J'ai encore acheté ce matin pour 70 euros de crème solaire », précisait le coureur de Wanty-Groupe Gobert Frederik Backaert à Sporza jeudi matin au départ.

UN EFFORT DIFFICILE A DIGERER

Avec le départ du Tour de Wallonie samedi à La Louvière, certains organismes seront encore fatigués des efforts consentis ce jeudi dans le Borinage. "J'en ai parlé avec plusieurs coureurs de Marlux - Bingoal à l'arrivée. Certains redoutent le jour-sans au Tour de Wallonie ou au Kreiz Breizh Elites qui débutent ce samedi. Rouler 200 kilomètres, c'est une chose mais dans ces conditions, c'est autre chose. Contre le froid, tu sais te protéger mais contre la chaleur, tu ne sais rien faire. Pour une reprise, c'est un peu trop exigeant pour le corps", conclut Xandro Meurisse.

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