Confinement : Rudy Barbier « contrôlé à 12h08 »

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

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Rudy Barbier le souligne lui-même de manière très précise et avec le sourire. C’est à 12h08 exactement, ce mardi, soit huit minutes seulement après l’entrée en vigueur des nouvelles mesures de confinement mises en place dans tout l'Hexagone, que le sprinteur a été contrôlé dans sa commune de Grandvilliers, dans l’Oise, alors qu’il rentrait d'une sortie d’entraînement. “Je respecte les règles et je suis pour qu’on en finisse le plus vite possible avec ce virus. Malgré tout, ce matin, je suis allé rouler pendant 2h30”, résume le coureur d’Israël Start-Up Nation auprès de DirectVelo, tout juste de retour à la maison.

« JE NE VEUX METTRE PERSONNE EN DANGER »

L'athlète de 27 ans a tenté de s’adapter à la situation actuelle et aux dernières directives du gouvernement. “La nouvelle règle prenait effet aujourd’hui (mardi) à midi. Donc j'ai essayé de finir la sortie pour cette heure-ci, au cas où. On verra comment ça évolue par la suite. Je ne veux mettre personne en danger. Ces derniers temps, quand je voyais mon frère pour rouler, on se faisait une tape dans le dos et c’est tout”, tient à préciser le vainqueur d’étape sur le dernier Tour de San Juan.

Bien décidé à rouler ce matin, Rudy Barbier admet tout de même avoir été chagriné à l’idée de potentiellement pouvoir être victime d’une mauvaise chute. “C’est ce qui m’embête vraiment. S’il m’arrive quelque chose et que je dois me rendre à l’hôpital, je sais que je vais prendre un temps précieux aux hospitaliers. D’un autre côté, je me dis que je peux aussi me couper en faisant de la cuisine chez moi, ça revient au même. Mais ça m’embête quand même. Alors je fais très attention sur la route car que l'on soit pro comme moi ou amateur, il peut toujours nous arriver un truc. On n’est pas à l’abri”.

« J’AI TOUT FAIT POUR ÊTRE EN RÈGLE »

Et puis, juste avant de mettre un terme à sa sortie, Rudy Barbier a donc été contrôlé par les forces de l’ordre, au détour d’un rond-point, dans sa commune. “J’avais préparé le document d'attestation qui justifie que je sors de chez moi pour une raison professionnelle, ici pour m’entraîner en tant que coureur cycliste. J’avais aussi ma licence sur moi. J’ai tout fait pour être en règles”. Il a ainsi rapidement pu reprendre sa route. “Les gendarmes ont visiblement bien compris que c’était mon métier. Tout s’est bien passé”.

Dans les faits, Sibeth Ndiaye - porte-parole du gouvernement - et Christophe Castaner - Ministre de l’Intérieur - ont précisé ce midi qu’aucune verbalisation n’aurait lieu dès ce mardi, mais que des amendes de 38 ou de 135 euros seront toutefois rapidement mises en place en cas d’infraction. Rudy Barbier était-il en situation d’infraction dans ce cas précis ? “Je vais quand même attendre de voir ce qu’il se passe dans les prochains jours. En France, c’est tout nouveau et nous n’avons sans doute pas encore assez de recul. Peut-être qu’ils ont été indulgents avec moi aujourd’hui mais que ça ne durera pas. On va voir. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut traiter ce problème sanitaire en priorité et je me plierai à ce qui nous sera demandé”. 

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