Julien Pinot : « C’est un grand professionnel »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Arnaud Démare s'est offert ce dimanche un troisième titre de Champion de France. Grand favori après sa victoire en début de semaine au Tour de Walllonie, le coureur de la Groupama-FDJ s'est imposé en costaud après avoir accompagné Julian Alaphilippe dans le final (voir classement). Pour DirectVelo, Julien Pinot, son entraîneur, évoque la grande forme du Picard.

DirectVelo : Arnaud Démare a fait la course parfaite !
Julien Pinot : Il a fait preuve de beaucoup de sang froid pour bien gérer le final. Il y avait deux solutions quand (Julian) Alaphilippe est sorti. Soit attendre et rester avec les coéquipiers, il restait Valentin (Madouas), Anthony (Roux) et Rudy (Molard), ou alors essayer de suivre. Il a opté pour la deuxième. Heureusement, il y avait (Bryan) Coquard avec lui. Car il a vraiment fait un gros, gros effort. De toute façon, on sait depuis la reprise qu’il est dans une excellente condition. C'est vrai qu'il était fort et qu'il pouvait y avoir battle dans ce format-là. Sur la giclette, Alaphilippe est imbattable, c'est le meilleur du monde. Mais on sait qu'Arnaud marche très fort en ce moment. On l'a vu au Tour de Wallonie, à Milan-San Remo…

Il y avait de quoi être optimiste avant la course…
On était confiant, serein. On avait un plan dicté par les DS sur lequel tout le monde adhérait à 200%. C'était tout pour lui. Il avait cette pression à supporter mais je crois que cette confiance lui a donné aussi beaucoup d'énergie pour aborder le final.

Il a très bien géré les derniers mois…
On avait fait de très bons entraînements pour la reprise, tout le mois de juillet. Physiquement, depuis juillet, on sent qu'il a passé un gros cran. Mais c'était déjà le cas en début de saison. Malheureusement, il n'a pas pu le démontrer avec tout ce qui s'est passé. Mais déjà, à sa reprise sur l'UAE Tour, et les semaines qui devaient suivre, il aurait été très performant. C'est une grande satisfaction de le voir décrocher ce titre. Trois titres, ça rentre un peu dans les records aussi. Ça faisait très longtemps qu'il n'y avait pas eu un triple champion de France (depuis Jean Stablinski et ses quatre titres entre 1960 et 1964, NDLR). C'est mérité. 

PAS UNIQUEMENT UN SPRINTEUR

Que peut-il encore améliorer ?
Il arrive à un âge où on ne va pas le transformer. Mais quand il marche comme ça, c'est sûr que son registre est plus large qu'uniquement sprinteur. On sait que c'est un sprinteur qui aime les courses dures et usantes. Dans ce registre, il est de plus en plus fort. Il suffit de regarder sa victoire au Tour de Wallonie devant (Philippe) Gilbert et (Greg) Van Avermaet. Le classement veut dire beaucoup.

Comment est-il au quotidien pour un entraîneur ?
C'est quelqu'un qui est impliqué à 200% et qui pense à sa préparation, à la récupération, 24 heures sur 24. C'est un grand professionnel. Nous avons mis pas mal de choses en place cet hiver aussi pour innover dans le modèle d'accompagnement. Le travail paie et ça se voit. Il est hyper confiant par rapport à ça.

Comment vis-tu cette victoire à titre personnel ?
Un nouveau titre, c'est beaucoup de fierté, et c'est aussi le fruit d'un gros travail collectif de l'équipe. À chaque fois qu'on vient sur un Championnat de France, on sait qu'on va encore vivre de grandes aventures (revivez la joie du clan Groupama-FDJ en photos ici). C'est encore une très belle page d'écrite, car cette année les équipes adverses ne nous ont pas fait de cadeaux en essayant de nous déstabiliser très tôt dans la course. Mais on a toujours su rester groupé, et cadenasser la course. Et être maître de notre destin. C'est vraiment très fort.

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