Perrine Clauzel : « J’avais les boules »

Crédit photo AS Bike Cross Team

Crédit photo AS Bike Cross Team

Sur une bonne dynamique depuis sa 5e place au Championnat d’Europe de cyclo-cross, Perrine Clauzel reste sur sa faim, ce dimanche, sur la première manche de la Coupe du Monde, à Tabor. "Je suis déçue, c'était la dernière course d'un bloc, j'espérais rester sur ma lancée et accrocher le Top 10, ou m'en approcher". Seulement 16(voir classement), elle avait pourtant pris tous les risques au départ. Occupant même la tête durant plusieurs minutes. "Ce n’est pas forcément ce qu’il faudrait faire, il faudrait plutôt rester dans les roues. Mais c’est tellement rapide qu’on n’a pas le temps de se retourner et réfléchir à l’endroit où on veut se mettre".

Des départs canons qui deviennent habituels pour la sociétaire de l’AS Bike Cross Team. "Je l’avais déjà fait à Leuven, j’y prends goût, c’est agréable, sourit-elle. Je pensais que les favorites allaient passer plus vite, mais finalement ça me va bien d’être seule dans le technique, je ne suis pas gênée. Il n’y a de toute façon pas le choix, pour ne pas être enfermée dans les piquets ou prise dans une chute".

« JE PRENAIS UN COUP QUAND LES GROUPES REVENAIENT »

Maintenant qu’elle sait occuper la tête de la course grâce à ses départs, le plus dur reste à faire. Perrine Clauzel espère être capable d’accrocher les meilleures plus longtemps. "J’aimerais y arriver d’ici la fin de l'année, pour préparer la suivante". Car dès lors que la concurrence est passée devant, la spécialiste du cyclo-cross de 26 ans n’a fait que reculer, jusqu’à l’arrivée. "C’était plus moral et mental que physique je crois. Je ne pense pas en avoir trop mis, même si je piochais au fur et à mesure, je prenais surtout un coup quand les groupes revenaient".

Reprise d’abord par un premier groupe, l’ancienne vainqueure à La Mézière essaye d’abord de tenir le choc. "J’essayais de me caler derrière, mais quand le deuxième est revenu, j’ai perdu la motivation. Je n’étais pas ridicule, j’avais de la vitesse, ça allait techniquement. Mais quand je voyais tout le monde me doubler je me disais « mais quand est-ce que ça va s’arrêter ». Tu te dis que ça va tenir, mais le groupe revient à une vitesse folle. Je me disais « bah nan je veux pas », s’amuse-t-elle. Même en remettant ça rentrait. J’avais les boules".

UN PARCOURS DÉFAVORABLE

Ce petit coup d’arrêt après une série de Tops 10 contre les meilleures est aussi dû à un parcours qui lui convenait moins que ses dernières sorties en compétition. "Je commence à prendre de la caisse sur les bouts droits, mais il y avait les bosses et il fallait de la puissance. J’en ai peut-être moins en fin de bloc. Notamment sur les enchaînements de bosses après les passages techniques. Les escaliers et les planches, n’en parlons pas. Les marches étaient beaucoup trop hautes pour moi, c’était horrible. Ce n’était même plus un escalier là, rigole à nouveau Perrine Clauzel. Les planches dans les bosses, ça donne l’impression qu’elles sont plus hautes. Les petits gabarits comme moi ont galéré".

En somme, la portion autour de la ligne d’arrivée convenait beaucoup plus à ses qualités. "Mais l’autre côté, je n’ai pas du tout aimé avec les répétitions de bosses raides. Je devais me mettre en danseuse et relancer. Il fallait aussi composer avec le froid puisqu’il faisait 0 degré, et que je souffre des pieds". Avec toujours une dose d’humour malgré son dimanche moyen.

LE DÉCLIC DE ROSMALEN

Régulièrement parmi les meilleures, derrière les intouchables hollandaises, Perrine Clauzel pense avoir eu un déclic au Championnat d’Europe de Rosmalen (lire ici). "J’ai repris confiance en moi. Chaque week-end je me dis que c’est possible. Que je peux réussir partout. Je n’ai pas le niveau des Hollandaises devant, mais derrière c’est ouvert. Ça fait déclic et j’aurais aimé rester sur cette lancée, c’est aussi pour ça que je suis déçue".

Notamment du fait de l’adversité, qui est la même depuis plusieurs semaines. "16e en Coupe du Monde c’est bien, mais je sais que je peux accrocher devant, c’est dommage. Rochette fait 11, je peux être avec elle, comme la semaine dernière (à Merksplas, NDLR)". Sans objectif particulier sur la Coupe du Monde, le rendez-vous de Namur sera néanmoins très important pour elle. "J’affectionne particulièrement ce parcours. Je veux faire mieux que 16, bien sûr. Et essayer d’avoir une courbe régulière sur la saison". En espérant que Tabor soit le pic le plus bas de cette courbe.

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