Ils ont adoré la Chartreuse

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Un panneau met dans l’ambiance. “Col du Coq : fermé”. Mais fausse-joie pour les poids-lourds du peloton, l'hiver est passé et l'ascension permettant de rejoindre la vallée du Guiers-Mort au Grésivaudan est bien ouverte ce dimanche pour la dernière étape de l’Alpes Isère Tour (2.2). Cette journée marque le retour sur une course cycliste de cette difficulté, empruntée à deux reprises par le Tour de France dans les années 80 et par le Critérium du Dauphiné jusqu’aux années 90. “Beaucoup vont être surpris par le col du Coq. Ça sera pour poids-plumes”, prévenait le voisin savoyard Jocelyn Guillot (Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme). “Honnêtement, je ne connaissais pas du tout ce col, c'était une découverte !”, admet Stefan Bennett (Team Pro Immo Nicolas Roux). Mais comme bon nombre de concurrents, il avait pris le temps de reconnaître cette ultime étape qui comprenait près de 4000 mètres de dénivelé.

« UNE ÉTAPE QUI FAIT RÊVER »

En soutenant encore davantage l’épreuve l’an passé, le département de l’Isère avait demandé à l’organisation d’élargir le terrain de jeu d’une épreuve ancrée en Nord-Isère. Et c’est la Chartreuse, avec les montées du Cucheron, du Coq et de Marcieu, qui a inauguré cette première loin des bases. Traditionnellement, le massif du Pilat était le théâtre de l’étape-reine, souvent placée la veille de l’arrivée finale. Cette année, il aura fallu attendre le dernier jour pour avoir l’étape de montagne. Ce qui n’a pas empêché les favoris de faire la course les jours précédents même si l'ultime journée était omniprésente dans les pensées toute la semaine. “On a hâte d’y être, reconnaissait la veille Valentin Paret-Peintre. Le plus fort gagnera ce jour-là. C’est une étape qui fait rêver. Gagner vu le niveau présent ici serait super mais ça sera très difficile”.

La grande bagarre se déclenche sans surprise dans le Coq où le revêtement gravillonné accroît encore davantage la difficulté. Au sommet, ils ne sont qu’une douzaine en tête alors que le public est venu nombreux profiter du spectacle. “Il y avait un monde de folie, apprécie Stefan Bennett. C'était impressionnant et sympa à la fois même si quand tu es dans la course, tu ne fais pas trop attention au monde qui t'entoure. Tu entends juste les encouragements”. Malgré la difficulté, les coureurs se sont régalés. “J’ai adoré, c’était vraiment top”, s'enthousiasme Alexandre Balmer (Groupama-FDJ Continental). “J'ai déjà fait plus dur que ça, mais c'était quand même une très belle étape et une très belle organisation”, apprécie Laurens Huys (Bingoal-Pauwels Sauces-WB).

« LES PAYSAGES ÉTAIENT MAGNIFIQUES »

De quoi donner des regrets à l’organisateur de ne pas être venu auparavant sur ce terrain ? “Non, les choses se font au fil du temps. On aimerait être vite reconnu, que les gens voient le travail effectué et que ça aille plus vite mais on est sur des bons rails”, sourit Michel Baup. Lui aussi s’est régalé au cours de cette dernière étape. “Il serait difficile de ne pas être content de cette journée. Les paysages étaient magnifiques. Les coureurs nous ont fait plaisir”. Le grand gabarit Sjoerd Bax (Metec-SolarWatt p/b Mantel) n’était pas le coureur le plus attendu pour s’offrir le doublé après une telle journée (voir classements). “Il a été pugnace”, estime Michel Baup.

Dès l’an prochain, la course reviendra en Chartreuse puisqu’un partenariat a été annoncé pour les cinq prochaines années. “L’idée était qu’on puisse aller dans chacun des massifs qu’on a la chance d’avoir dans l’Isère : la Chartreuse, les Belledonnes, l’Oisans, la Matheysine, le Trièves et le Vercors. Mais il faut que les élus de ces massifs nous fassent signe et qu’on mette des choses en place”. Mais qu’ils fassent vite tant l’épreuve est demandée par les communes. 56 des 60 prochaines villes-étapes ont déjà trouvé preneur. Au plus grand plaisir des coureurs.

Mots-clés