Dillon Corkery le bâtisseur

Crédit photo DirectVelo

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Dillon Corkery sait ce qu’il a à faire quand il est en France. Chez lui, durant l’hiver, l’Irlandais du Team Elite Restauration-Louault 89 construit des maisons. “Je travaille à temps plein pour l’affaire de mon oncle. Je m’occupe notamment de l’isolation et des gouttières. C’est très dur pour moi de m’entraîner à cette période“, explique-t-il à DirectVelo. Lorsque son équipe N2 n’a pas pu courir jusqu’à début mai, il n’est retourné qu’une semaine là-bas. “C’est plus facile de m’entraîner à Toucy même si j’ai apprécié de retrouver ma famille et mes amis“.

Au lendemain de son arrivée en Irlande à la mi-avril, le pays au trèfle a instauré une quarantaine obligatoire de quinze jours à l’hôtel. “Il y avait plein de gens dans mon avion. C’était fou“. D'ailleurs, cette situation empêche l'équipe nationale irlandaise de prendre part aux deux prochaines manches de la Coupe des Nations Espoirs à l’Orlen Grand Prix à la fin du mois et à la Course de la Paix début juin. “C’est vraiment dommage. On n’a pas la possibilité d’obtenir des points pour une éventuelle sélection au Tour de l’Avenir. J’ai fait beaucoup de courses UCI, mais je n’ai jamais eu l’occasion de disputer cette épreuve. Ce sera dur d’y être“, regrette l’Espoir 4 qui espère au moins participer au Championnat du Monde en Belgique.

« UN BON ENDROIT »

Le coureur de 21 ans a conscience que 2021 est une année charnière pour lui. “Dans la tête de mes parents, si je n’obtiens pas un contrat l’année prochaine, je dois retourner bosser ou faire des études. J’ai beaucoup de pression. J’espère intégrer une équipe en Continental ou au moins une bonne N1“. Après une première année au Team Elite Restauration-Louault 89, il a fait le choix de rester dans le club bourguignon. “Pour tout coureur qui veut venir en France, c’est un bon endroit qui est en plus central géographiquement. Je voulais faire une saison complète avec l’équipe“. Chez les Juniors et pour sa première année Espoir, il a souvent couru en Belgique. “Le niveau amateur français est le plus élevé au monde. C’est pourquoi j’ai décidé de rejoindre une équipe française plutôt que belge. Je me suis dit que ce serait plus facile de passer pro si j’obtiens de bons résultats plutôt qu’en Belgique où c’est plus difficile pour un étranger“.

Dillon Corkery s’est mis au cyclisme à l’âge de 11 ans après une blessure à la hanche. “Mon physiothérapeute me l’a conseillé“. Jusqu’à ses 16-17 ans, il pratiquait de nombreux sports. “J’ai fait du badminton, de la gymnastique où j’ai été quatre fois champion national, du basket et des sports gaéliques. J’étais très actif. Mes parents m’emmenaient partout dans le pays. J’ai fait le choix de me consacrer exclusivement au vélo en Junior“.

« LA PREMIÈRE ÉTAPE EST UN GROS OBJECTIF »

Depuis, le 3e du Grand Prix Christian Fenioux en 2020 apprécie les sprints en peloton réduit ne dépassant pas les 50-60 coureurs. Jusqu’à présent, il a obtenu deux Top 10 depuis le début de la saison. “J’espère beaucoup plus. À Dijon-Auxonne-Dijon (dimanche dernier), j’ai malheureusement chuté en haut de la bosse à 7-8 kilomètres de l’arrivée. J’ai réussi à revenir à deux kilomètres du terme, mais je n’étais pas bien placé pour le sprint“

L'Irlandais va participer à partir de ce jeudi au Tour de la Manche, sa première course par étapes depuis le Kreiz Breizh (2.2) en 2019. “La première étape est un gros objectif. Je vais surtout me focaliser sur les étapes car je ne suis pas un spécialiste du contre-la-montre. Mais si je réalise un bon contre-la-montre, pourquoi pas obtenir un bon classement général“. Après le Tour de la Manche, viendra le tour des Boucles Nationales du Printemps, le premier rendez-vous de la Coupe de France N2. C'est un objectif majeur du club, et le coureur de 22 ans pourra compter cette fois sur l’appui de deux coureurs expérimentés, Eric Voigt et Léo Bouvier. “La saison dernière, nous étions plusieurs jeunes étrangers, ce n’était pas simple de prendre le contrôle de la course et de savoir qui surveiller“. Le maçon irlandais sait qu'il faut de bonnes fondations pour continuer d'aller plus haut.

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