Laura Asencio : « Je ne perds pas espoir »

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Ce n’est pas facile, mais elle s’accroche. Après son titre de Championne de France Espoirs sur route acquis l’automne dernier, Laura Asencio comptait bien passer un nouveau cap en 2021. Mais la Drômoise a beaucoup souffert et a eu du mal à peser sur les courses depuis le début de saison. “Je n’ai pas trop eu de résultats. J’ai eu du mal sur les courses mais je relativise en me disant qu’en général, je suis rarement très forte sur les débuts de saison. Je suis plus à l’aise à partir de l’été. C’est le cas depuis que je fais du vélo. J’ai besoin de temps et d’enchaîner les courses pour être en grande forme”, précise-t-elle auprès de DirectVelo. Ce début de saison timide a quand même poussé l’athlète et son entourage à s’interroger. “On a compris que je ne pouvais plus me permettre de prendre le temps d’arriver en forme et d’utiliser les premières courses pour retrouver la forme. On voit bien que les filles arrivent en très grande condition dès les toutes premières courses de l’année. Ce n’était pas mon cas. J’ai fait pas mal d’intensités cet hiver, malgré tout, j’ai bien travaillé, mais il faudra réfléchir à tout ça et voir quoi changer pour la saison prochaine”.

Pour autant, à 23 ans, Laura Asencio est encore jeune et sait qu’elle a le temps de progresser. Surtout, elle tient à rappeler qu’avec son équipe Ceratizit-WNT, elle ne dispute que les plus grosses épreuves du calendrier. “Sur toutes les courses, il y a un très gros niveau. Même quand ce n’est pas en WorldTour, tu te retrouves face à des filles comme Annemiek van Vleuten ou Anna van der Breggen. Pour des filles comme moi, de mon niveau, c'est compliqué de se faire une place au milieu de ces championnes. Elles sont sur une autre planète. C'est compliqué, mais c'est le choix que j'ai fait. J'ai la chance d'être dans une « team » qui fait les plus belles courses du calendrier. Je n'ai pas beaucoup de courses d'un niveau moindre au calendrier”.

« J’ESSAIE DE NE PAS ME FAIRE DE FAUX ESPOIRS »

Laura Asencio se veut ainsi lucide, mais ambitieuse, le regard pointé vers un horizon plus ou moins lointain. “Dans ma tête, je suis aussi dans une perspective de développement. C'est une bonne chose de se rendre compte du niveau qui me sépare encore des meilleures, et de pouvoir me confronter à elles. Quand je rentre à la maison après avoir galéré sur les courses, j'ai la motivation de bosser encore plus pour combler ce déficit. Je ne vais pas mentir : je sens bien que mon niveau est très en-dessous de celui des toutes meilleures. Jouer devant, avec elles, me semble quelque chose de très lointain... Mais je ne perds pas espoir, j'ai envie de croire que je peux y arriver à terme, sinon j'arrêterais le vélo”, se marre-t-elle avant d’évoquer des motifs d’espoir pour l’avenir. “J'ai une bonne petite pointe de vitesse, je peux me débrouiller dans les montées... Sur le papier, je me dis que j'ai le profil pour espérer gagner des courses un jour. Je ne sais pas si j'arriverai à atteindre ce niveau un jour, mais je l'espère et je vais tout faire pour”.

Et si, après le titre acquis l’an dernier à Gray (Haute-Saône), elle réalisait l’exploit d’aller décrocher un nouveau maillot bleu-blanc-rouge mais cette fois-ci chez les grandes, à Epinal (Vosges), une centaine de kilomètres plus au nord ? “J'irai pour gagner, il faut y aller avec cette ambition-là. Mais pour être honnête, je ne me fais pas trop d'illusions. Je ne me projette pas et j'essaie de ne pas me faire de faux espoirs. Au-delà de l'aspect physique, où il m'en manque certainement encore un peu par rapport aux toutes meilleures, j'ai aussi conscience qu'un Championnat se joue beaucoup sur l'aspect tactique. Or, quand tu es seule face à un gros collectif de la FDJ ou d'Arkéa, c'est compliqué”

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