Aloïs Charrin : « Une victoire qui compte »

Crédit photo Giro d'Italia U23

Crédit photo Giro d'Italia U23

Victoire de prestige pour Aloïs Charrin à San Pellegrino Terme. En Lombardie, le Drômois s’est offert ce mardi la 6e étape du Tour d’Italie Espoirs (2.2 - voir classements), l'une des épreuves les plus prestigieuses chez les moins de 23 ans. Sur le trajet vers l’hôtel, le coureur de 20 ans est revenu pour DirectVelo sur cette journée qui restera longtemps dans sa mémoire.

DirectVelo : Te voilà vainqueur d’étape sur le Tour d’Italie Espoirs !
Aloïs Charrin : Ça fait plaisir. C’est bien pour tout le monde, l’équipe, moi… Nous avions eu un début de Tour d’Italie compliqué. Depuis trois jours, nous pesons sur la course. Andrea (Mifsud) a fait un numéro samedi (lire ici). Yannis (Voisard) a fini 8e hier (lundi). On voit qu’on monte crescendo. Aujourd’hui (mardi), c’était une étape atypique. Il y avait 140 kilomètres plats, puis un col, une descente et un final en faux-plat descendant. 

Avais-tu coché cette étape ?
Je savais que c’était une étape qui pouvait me correspondre. Je ne suis pas un pur grimpeur mais je passe bien les bosses. Il y avait ce final en descente qui m’allait bien, et en plus il s’est mis à pleuvoir. J’étais content de voir que la route était mouillée. J’arrive dans ces cas-là à virer rapidement. Mais je n’étais pas “ouf” en début d’étape. Il faisait chaud et ça me pesait…

« ANDREA (MIFSUD) M’A FAIT LA CASSURE »

Le début de course a été très rapide...
Nous avions 52 km/h de moyenne après deux heures de course. Un groupe d’une quinzaine de coureurs s’est ensuite détaché mais il a été repris au pied du col. C’est monté rapidement, par à-coups. Au sommet, nous étions encore une trentaine dans le peloton. J’ai eu un peu de mal à me placer au début de la descente puis j’ai pu remonter des coureurs. En bas, on est sorti à cinq avec notamment le maillot rose (Juan Ayuso), Henri Vandenabeele (Development Team DSM) et un de ses coéquipiers. Mais ça ne roulait pas vraiment. Nous avons été repris. Derrière, il y a eu plusieurs petites attaques. Andrea (Mifsud) a essayé à trois-quatre bornes de l’arrivée. Il a été repris à 1500 mètres de la ligne, et là j’attaque et il me fait la cassure. Il y avait deux virages à angle droit dans les 300 derniers mètres. C’est passé ! 

Comment as-tu vécu les minutes qui ont suivi l’arrivée ?
C’était particulier sur le coup. C’est une grosse course, les Italiens vivent le truc à fond. C’est un pays de vélo. Tout le monde te félicite dans la ville. Les gens voulaient faire des photos avec moi. Par ailleurs, j’ai reçu énormément de messages, ça fait plaisir. Tu réalises que ce n’est pas un petit succès. C’est une victoire qui compte. J’ai eu mes parents au téléphone. C’est mon oncle, qui suit à fond le vélo, qui a prévenu mon père. Ils sont heureux bien sûr, ils sont investis depuis hyper longtemps. Dès qu'ils le peuvent, ils viennent me voir sur les courses. C’est une chance pour moi. 

« J’AI FAIT LE BON CHOIX »

Ce succès montre aussi que tu as trouvé ce que tu voulais chez Swiss Racing Academy…
Je ne suis pas venu dans cette équipe car elle a le statut Continental mais car le projet m’intéressait. Je ne progressais plus à Chambéry. Je ne prenais plus de plaisir à l’entraînement. J’ai fait le bon choix. Physiquement, je me sens mieux. Je me concentre sur des objectifs. Je peux faire une semaine de 10h à l’entraînement, et la suivante de 20h. C’est ce qui me va le mieux. 

Comment vas-tu fêter cette victoire ?
On verra ce soir ce qu’on fait mais il reste quatre étapes. Il y a encore un long transfert pour rejoindre l’hôtel. On va en profiter un peu mais on ne va pas trop se lâcher ! Il faut continuer comme ça. Je vais essayer d’aider au mieux l’équipe ces prochains jours. Maintenant pour moi, ça ne sera que du bonus. On va s’accrocher au maximum et faire du mieux possible.

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