Clément Berthet : « Pas loin du niveau des tous meilleurs »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Ce n'est sans doute pas celui qui a été le plus remarqué ou observé au moment des différentes attaques des favoris. Et pourtant, Clément Berthet était peut-être bien l’un des coureurs les plus solides d’un peloton piégé par l’échappée, ce dimanche, lors du Championnat de France Élites. Dans le Top 20 sur la ligne d’arrivée, le nouvel homme fort du Team Delko n’a été devancé que par trois coureurs qui ne figuraient pas dans l’échappée matinale : Valentin Madouas, Guillaume Martin et Benoît Cosnefroy (voir classement). Alors qu’il s’attendait à avoir besoin de temps pour s’habituer au monde des pros, le vététiste confirme (déjà) tout son potentiel, course après course. Entretien pour DirectVelo.

DirectVelo : Tu as réalisé un Championnat de France très solide !
Clément Berthet : On avait prévu d’essayer de mettre quelqu’un dans l’échappée. Julien (Trarieux) et moi étions désignés pour rester dans le peloton et plutôt attendre la fin de course. Malheureusement, personne n’est parvenu à se glisser devant (l'équipe Delko ne comptait que six éléments au départ, NDLR) et ensuite, on s’est retrouvé à contre-temps durant toute la course. Pour un premier Championnat de France, c’était assez particulier mais j’étais très bien physiquement et je me suis fait plaisir.

Tu as tenu la distance sur 242 kilomètres et plus de six heures de course…
Franchement, je ne m’attendais pas à être aussi bien jusqu’à la fin. Je pensais finir par coincer mais non, j’étais super bien. J’ai réussi à suivre les attaques des gros leaders, quand c’est sorti avec Pierre Latour, Guillaume Martin et Aurélien Paret-Peintre. Sans être prétentieux, je n’étais pas loin du niveau physique des tous meilleurs dans la bosse. J’avais le sentiment que peu de coureurs auraient pu me sortir de la roue à la pédale.

Mais tu n’as pas pu accompagner Benoît Cosnefroy et Valentin Madouas, puis Guillaume Martin, lorsqu’ils sont ressortis...
Le principal problème, c’est que j’ai encore des lacunes tactiques et un manque d’expérience. Lorsque Julian (Alaphilippe) a attaqué la première fois, j’ai hésité à y aller et j’étais un peu loin. Même chose quand (Valentin) Madouas est ressorti, je pense que j’aurais pu y aller. C’est dommage. Mais encore une fois, c’était compliqué pour nous, on n’avait pas beaucoup de cartouches à jouer, nous n’étions pas quinze de l'équipe et nous n’avions pas une stratégie ultra définie au départ. Il fallait s’adapter et j’étais obligé de me désintéresser de la première partie de course. Ce n’était pas simple.

« J’AVAIS ESPOIR QUE ÇA MARCHE BIEN, MAIS PAS À CE POINT »

Tu venais déjà de terminer dans le Top 20 de la Mercan’Tour Classic, du Mont Ventoux Dénivelé Challenge puis de la Route d’Occitanie, ce qui prouve que tu es en grande condition !
Je progresse bien. Je pense qu’il ne me manquait pas grand-chose à l’Occitanie pour faire un gros truc. Sans doute un peu de caisse et d’expérience pour les fins d’étapes. Mais pour l’instant, je suis content de moi. Je ne m’attendais pas à jouer devant aussi tôt dans ma carrière sur route. C’est satisfaisant. Je suis même désigné leader d’office sur les courses difficiles maintenant. J’avais espoir que ça marche bien, mais pas à ce point.

L’équipe vit actuellement une période très compliquée. Ces dernières semaines, en allant chercher ces différents bons résultats, t’es-tu mis en tête qu’il fallait convaincre une autre équipe de te donner une chance, alors que l’avenir du Team Delko semble incertain et que certains coureurs pourraient quitter le navire dès le mois d’août ?
Oui, forcément, on y pense. J’essaie de saisir toutes les opportunités qui s’offrent à moi. Si je peux faire des résultats, ça peut être positif pour mon avenir. J’essaie de ne pas griller les étapes mais en même temps, il faut que je montre des choses, au cas où. On espère quand même pouvoir continuer avec l’équipe, mais sait-on jamais. Que ça s’arrête ou non, il faut de toute façon donner le maximum sur chaque course. C’est une période très spéciale, j’en parle avec les coureurs dont je suis le plus proche dans l’équipe, c’est normal. On s’adapte.

Puisque l’équipe n’a pas de courses au programme pour les prochaines semaines, on imagine que tu vas maintenant marquer une petite coupure ?
Je vais couper trois-quatre jours puis je vais me faire un petit plaisir ce week-end en disputant une manche de la Coupe de France de VTT. Je n’ai pas ressorti le vélo depuis trois mois mais ça va me changer un peu. Je ferai juste deux sorties lors des deux journées avant la course, pour dire de (sourire). Ce sera surtout pour m’amuser et pour retrouver cet environnement, sans pression. Puis je reprendrai la compétition en Italie mi-juillet, avant le Tour de l’Ain qui sera un bel objectif. 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Clément BERTHET