Jade Wiel : « J'ai vraiment roulé avec la tête »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Jade Wiel restera comme l’une des principales animatrices du Championnat de France Elite Femmes. “J'ai vraiment roulé avec la tête, parce que les jambes étaient pourries. Je le savais avant de prendre le départ”, reconnaissait-elle à l’arrivée, samedi dernier, au micro de DirectVelo. Mais la Provençale a voulu se faire plaisir sur le circuit d’Épinal (Vosges). Tout comme Clara Copponi et Maëlle Grossetête, elle devait faire le début de course. Alors après 40 bornes, elle est partie seule à la poursuite de Séverine Éraud qui ouvrait la route.

Si la sociétaire du Stade Rochelais Charente-Maritime WC a été distancée, la Championne de France 2019 est elle restée en tête, avec différentes concurrentes, jusqu’à 19 kilomètres de l’arrivée. “On s'est retrouvées en supériorité numérique (avec ses coéquipières Victorie Guilman puis également Evita Muzic, NDLR). Moi, j'essayais d'attaquer à chaque fois pour éviter aux filles de faire le plus de travail pour se préserver pour la fin. Peut-être que c'est aussi ça qui a pu jouer pour le sprint final”.

À l’arrivée, Evita Muzic s’impose d’un rien devant Audrey Cordon-Ragot et Gladys Verhulst (voir classement). “J'ai voulu montrer que je donnais tout mon coeur, toute mon âme, pour l'équipe, confie Jade Wiel. Je pense que j'ai servi un petit peu, donc c'est cool. On s'est vraiment arraché les unes pour les autres. On savait qu'on pouvait gagner malgré des individualités vraiment fortes. Là, on a montré que nous étions soudées. C'est vraiment le top”.

« L’IMPRESSION D'ÊTRE UN BOULET »

Cette course va faire du bien à Jade Wiel. Depuis plusieurs mois, elle a des pépins de santé. “On n'arrive pas à trouver ce qu'il y a. J'ai toujours la sensation d'avoir de l'acide lactique dans les jambes. Dès que je fais un effort, c'est comme si j'étais en train de faire un sprint. Tout ce qui est relances, c'est difficile. Après, je sais qu'une course comme le Championnat de France, ce n'est pas comme une course WorldTour où ça roule à fond tout le long. C'est plutôt des à-coups. Je savais qu'en allant devant, j'allais pouvoir me gérer, et qu'avec l'adrénaline et le public, j'allais être portée”.

Elle va continuer à passer des examens pour trouver le mal dont elle souffre. “On m'a dit que ça pouvait aussi être une bactérie. Je vais essayer de voir de ce côté-là. Au niveau vasculaire, il n'y a rien d'anormal. De toute manière, ma prochaine course est dans pratiquement plus d'un mois (le Championnat de France Espoirs, fin juillet, NDLR). J'aurai le temps de faire tout ça, mais aussi de continuer à m'entraîner”.

La situation n’est pas simple à vivre pour la cycliste de 21 ans. “On a un peu l'impression d'être un boulet. Surtout sur les courses avec un niveau encore supérieur. C'est vraiment embêtant, surtout vis-à-vis des autres filles de l'équipe. Je ne peux pas les aider. Je ne sers à rien, donc c'est vraiment dur mentalement. Mais j'ai vraiment une équipe qui me comprend et qui me soutient. Je sais que dans une autre équipe, ça ne serait pas forcément comme ça. J'espère que ça ira mieux”.

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