Il faisait du GP Color Code-Bassenge son objectif, et il l'a gagné ! Arnaud De Lie a remporté en solitaire la première manche des U23 Road Series, ce samedi. Il a conclu le travail de ses coéquipiers de Lotto-Soudal Development Team. DirectVelo a recueilli ses propos après sa victoire.

DirectVelo : C'est ton premier succès chez les Espoirs...
Arnaud De Lie : C'est super ! C'est la troisième victoire de l'équipe cette semaine... C'est carton plein ! Personnellement, je me sens un peu libéré. De toute façon, nous sommes dans une bonne spirale chez Lotto, avec trois victoires en trois courses. Aujourd'hui (samedi), c'était plus tactique. Je ne sais pas si j'étais le plus fort aujourd'hui mais dans la dernière bosse, j'étais le plus frais. C'est ça qui a joué en ma faveur.

« SI J'AI MAL AUX JAMBES, LES AUTRES AUSSI »

Tu gagnes en solitaire, alors que l'on t'attendait plutôt au sprint...
Cela n'arrive pas souvent, mais la dernière bosse me convenait vraiment bien. J'aime ce type de côte, pas trop longue mais très intense. C'était un peu décousu, mais j'ai bien géré. J'ai pu attaquer cette dernière bosse dans de bonnes conditions. J'ai tout donné, je savais que j'étais capable de gagner au sprint mais il y a une différence entre arriver seul ou en petit groupe. Là, j'ai su faire la différence avec un solo. Au sprint, on n'est jamais sûr à 100%.

Tu as attendu que cela revienne de l'arrière, à un moment donné. Pourquoi ?
En fait, je ne savais pas qu'il y avait encore des hommes devant ! On a pas eu beaucoup d'infos, je pensais que j'étais en tête. Du coup, je ne voulais pas en faire de trop. Puis c'est revenu, on était quatre de chez Lotto, on a su imposer un gros rythme. A l'entame du dernier tour, on est revenu très près des hommes de tête (Lorenz Van de Wynkele et Roel Van Sintmaartensdijk, NDLR), et c'est là que j'ai compris qu'il en restait devant. Ceriel Desal a fait le bond seul. Comme j'avais encore deux équipiers, j'ai joué au poker. C'est un peu ça le vélo ! Après, c'était fort tactique : ça partait un peu dans tous les sens, j'essayais de faire les bons efforts au bon moment. Juste avant la dernière bosse, Kenneth Caethoven a attaqué. Je me suis mis devant et j'ai fait la descente à bloc. J'aime bien ce genre de descente technique. Je me suis retrouvé à 10 mètres de lui, et j'ai creusé un trou avec le groupe de poursuite. Dès que je suis revenu, je l'ai directement attaqué. Au dessus de la côte, j'avais 10 secondes d'avance. J'avais encore de bonnes jambes... Et comme dit Bernard Hinault, si j'ai mal aux jambes, les autres aussi. Je n'ai pas calculé, j'étais à bloc jusqu'au dessus. Un homme m'a dit "ça va le faire, petit". Alors, je me suis remis debout. En bas de la descente, je savais que c'était quasiment gagné.

« AVANT TOUT LA VICTOIRE D'ÉQUIPE »

Toute l'équipe s'est mise à la planche pour toi...
C'était magnifique. On n'était que quatre et on s'était dit que si ça arrivait dans le final, ce serait tout pour moi. J'avais franchement de bonnes jambes. Ils ont fait un travail incroyable. C'était comme les pros. Ils ont mis le bon rythme. On commence à bien se connaître, surtout avec Luca Van Boven et Aaron Van Der Beken avec qui j'ai beaucoup roulé ces dernières semaines. Ils me font vraiment confiance et je suis heureux de ramener une victoire à l'équipe.

Jeudi, à Herbeumont, tu disais que le classement général des U23 Road Series ne t'intéressait pas spécialement. Désormais, tu as le maillot de leader... Que vas-tu faire ?
Je verrai mon programme car je ne sais pas si je serai présent à toutes les manches. Mais quand tu viens à la course, c'est pour faire le meilleur résultat et ramener la victoire à l'équipe. On a un maillot jaune à défendre, bien sûr, mais ce n'est pas pour ça qu'il faudra rouler pour moi à chaque fois. On jouera avant tout la victoire d'équipe. C'est dans ma nature, on travaille pour moi mais je veux aussi travailler pour les autres et leur rendre la pareille.