Julian Lino : « Il faudra recommencer »

Crédit photo Dominique Bécart

Crédit photo Dominique Bécart

Pour sa première épreuve par étapes pour sa nouvelle formation, l'équipe Continentale Bike Aid, Julian Lino a pesé sur le final du troisième jour de course du Kreiz Breizh Élites où il s'est retrouvé un moment échappé avec Samuel Watson, le nouveau maillot blanc de l'épreuve. DirectVelo a recueilli la réaction du 3e de l'étape (voir classement).

DirectVelo : Que t'es-tu dit quand tu es parti seul dans le final ?
Julian Lino : Le peloton marquait un moment de fatigue. Ça a roulé vite toute la journée, je pense que les organismes étaient un peu usés. J'ai souhaité anticiper, car je sentais qu'un coup avec des costauds pouvait sortir en puncheurs dans la bosse. J'ai tenté, et j'ai vite pris du champ vu que ça s'est regardé derrière. Le britannique (Samuel Watson, le futur vainqueur, NDLR) est revenu sur moi, on a bien collaboré. Il ne m'a même pas attaqué pour me lâcher, il était plus fort. Je n'ai pas voulu me mettre à bloc pour le suivre, car c'était un coup à ce que j'explose. J'ai ensuite simplement été repris par l'ancien vainqueur du KBE (Nick Van der Lijke, en 2013, NDLR). Je n'ai pas de regret !

« PAS PASSÉ LOIN D'UN GROS COUP »

Cette journée t'a rassuré sur tes qualités ?
Oui, ça va me permettre de prendre confiance. Et comme me disait mon DS à Nogent (Arnaud Molmy), on peut avoir des capacités mais si on ne se projette pas vers l'avant, ce n'est pas au sprint qu'on peut faire quelque chose. J'ai pensé à lui, et j'ai écouté ses conseils. Je ne suis pas passé loin d'un gros coup, donc il faudra recommencer dans les courses qui arrivent. Ce n'est que comme cela qu'on peut réussir.

Tu avais à cœur de briller sur cette course...
En plus, le niveau est fou cette année. Je regarde les profils records sur Strava par rapport aux autres années, ça roule toujours plus vite. C'est la première fois que je vois qu'il n'y a pas d'échappée avant d'arriver sur le circuit final. Et pourtant, c'est loin d'être plat ici. D'entrée, il y avait des coureurs partout. Certains ont pété au bout de 20 bornes, je me suis dit que la journée allait être longue. Finalement, ça se termine plutôt bien. J'ai assimilé correctement la distance, c'est que je passe doucement un cap.

Comment appréhendes-tu la dernière étape ?
On n'a pas fait un chrono incroyable, vendredi. Je ne suis que seizième au classement général, donc je ne pense pas que je vais pas être marqué. C'est très rare que l'échappée matinale aille au bout. Vu la difficulté du parcours et les intérêts à défendre, il faudra essayer. Il y a deux ans, ce n'était pas passé très loin avec Léo Danès. On s'était fait reprendre à deux-trois bornes de l'arrivée. Le circuit est propice aux attaques !

ALLER À LA POLYNORMANDE SANS COMPLEXE

Tu aimes cette épreuve...
J'habite à Vannes, ce ne sont pas mes routes d'entraînement mais c'est vraiment une course que j'affectionne. Je dis souvent que c'est chiant quand les courses arrivent tout le temps au sprint. Il n'y a pas trop d'excuses ici, les profils sont difficiles. On avait quasiment 3000 mètres de dénivelé aujourd'hui (dimanche), par exemple. On ne peut pas toujours se cacher derrière le fait qu'on aille pas vite au sprint.

Tes petits blocages continuent de sauter (lire ici) ?
Oui, je commence à prendre confiance. Je tiens à remercier l'équipe et le staff qui y contribuent. J'aime quand ça ne court pas du tout comme en Élite ou en Coupe de France N1. Là, ça use, ça use et c'est plus facile de sortir dans le final si on a les jambes. La sélection se fait par l'arrière, et ça me convient vraiment mieux. Je ne dirai peut-être pas ça au Tour d'Allemagne, où c'est peut-être moi qui passerai par l'arrière (rires)... C'est prévu que j'y sois, mais l'équipe attendait de me tester. C'est normal, c'est la plus grosse course de notre calendrier. C'est motivant, et ça donne encore envie de se dépasser.

Quel sera ton programme après ce KBE ?
Je ne devrais pas courir le week-end prochain. Je vais bien m'entraîner, puis il y aura la Polynormande. Malgré le gros niveau, ça reste une épreuve assez ouverte. C'est l'après-Tour de France, il y a eu des coupures, des retours... Ce n'est pas très long, et on voit souvent des stagiaires y faire de très bons résultats. Il faudra y aller sans complexe, essayer d'être devant, et on verra bien ce que ça donne !

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