Alan Riou : « Tout était réuni pour enfin lever les bras »

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

Il la tient. Après avoir tourné autour, Alan Riou s’est offert ce samedi sa première victoire chez les pros. Le Breton de 24 ans a en effet remporté ce samedi la Classic Loire-Atlantique (1.1) en devançant au sprint quelques costauds (voir classement). À l’issue de la cérémonie protocolaire, le puncheur d’Arkéa-Samsic est revenu sur son succès pour DirectVelo.

DirectVelo : Tu tournais autour de cette victoire. Qu'est-ce que tu ressens ?
Alan Riou : Je suis soulagé et très heureux. Je suis souvent équipier pendant la saison. J’ai eu quelques occasions et j’ai fini 2e à Paris Troyes, 3e d'une étape à Valence et à nouveau 2e d’étape au Tour de Bretagne. Je suis très content de gagner sur une belle course comme celle-là.

Tu es souvent placé, tu ruminais un peu ?
Les fois où j'avais les cartes, j'arrivais à vraiment bien à les jouer. Mais il manquait toujours quelque chose. Ce n'est jamais simple de gagner chez les pros. Je sentais que j'étais en forme ces derniers temps. La fin de saison, c'est quelque chose qui me convient. Le mauvais temps, ça ne me déplaît pas. Tout était réuni pour enfin lever les bras.

Était-ce important d'aller chercher cette année cette première victoire chez les pros ?
Déjà l'année dernière, j'avais bien marché. Avec le Covid, on avait repris la saison tardivement et j'avais souvent fait équipier mais je sentais que j'avais passé un bon cap. Dès le début de saison, j'étais dans le coup et après j'ai fait de belles courses, comme le Tour de Catalogne, qui m'ont fait passer un cap. Sur cette fin de saison, je sentais que j'étais bien en forme depuis un bon mois. C'est top de concrétiser.

« LE BON WAGON AU BON MOMENT »

Comment as-tu géré ta course pour parvenir à t’imposer ?
En début de course, j'étais actif pour prendre des coups mais ça ne répondait pas terrible en raison de la journée d'hier (vendredi) qui était déjà sous la pluie (à la Route Adélie de Vitré, NDLR). Musculairement, ça laisse des traces. À la mi-course, j'ai commencé à sentir que ça revenait vraiment bien. J’ai pris le bon wagon au bon moment et on se retrouve dans une belle échappée.

Quel a été le moment décisif ?
Ça faisait déjà deux tours qu'on sentait qu'après le mur, quand ça relançait, ça faisait vraiment mal. Jusqu'à la ligne ça bataillait, il y avait pas mal de cassures. Je savais qu'il fallait passer ce mur-là vraiment bien placé, car il faisait très mal, et être vigilant à la bascule. C'est là qu'on est parti. J'ai été bien vigilant et il y avait aussi Laurent Pichon et Anthony Delaplace qui m'ont bien conseillé pour me dire qu'il fallait vraiment que je sois placé.

Vous étiez neuf pour la victoire. Tu étais confiant pour le sprint ?
Je sais que d'autres coureurs allaient vite mais une arrivée dans un petit groupe, ça m'a toujours réussi. C'était ma force chez les amateurs. Je n'ai pas du tout douté de moi. j'ai donné tout ce que j'avais. J'ai essayé de lancer un peu moins loin qu'au Tour de Bretagne où j'étais parti trop tôt. Peut-être que les nerfs avaient lâché ce jour-là vu que je tournais autour et qu'on ne joue pas souvent la gagne. Parfois, on ne sait plus trop comment gagner. Là, j'ai réussi à bien manœuvrer. J'étais en 4e position un peu avant les 300 mètres. J'ai commencé à remonter en profitant de l'aspiration et dès que j'ai vu le panneau 200 mètres, j'ai tout donné.

« J’AIME BIEN QUAND IL NE FAUT RIEN LÂCHER »

Est-ce que tu t’attendais à ce scénario complètement fou et débridé ?
Quand on a vu le temps, on savait que ça allait être un peu sauve-qui-peut. Il y avait déjà ceux qui avaient couru hier qui pouvaient ne pas être bien et ceux qui n'aiment pas la pluie, ça enlève 10-20 coureurs. Il peut aussi y avoir des chutes. Ce sont toujours des journées un peu dantesques. J'aime bien quand il ne faut jamais rien lâcher. Il faut toujours y croire, il peut y avoir de gros retournements de situation.

Le vent et la pluie, ce sont des conditions qui te conviennent...
Ça m'a toujours réussi chez les amateurs et c'est vrai que chez les pros, les petits résultats obtenus, c'était toujours dans ces conditions-là. On ne peut pas dire que j'adore ça mais quand je pars sur une course où il pleut, je ne suis pas celui qui déteste le plus ça, j'aime plutôt bien.

Tu connaissais bien ce circuit…
J'avais déjà fait la Classic 44 et le Championnat de France où Warren (Barguil) a gagné. Je n’étais pas terrible les deux fois mais là, j’étais bien. C'est un circuit un peu "à la râpe". Il y a des bons enchaînements de bosses. Il y a aussi des parties vraiment découvertes et avec le vent ça rendait le circuit vraiment dur.

Tu es le premier coureur à gagner ici depuis Warren Barguil…
C'est vrai que ça nous a bien réussi et, même par le passé, il y a eu de bons résultats avec des gars comme Laurent Pichon. C'est un circuit qui nous convient bien et qui est à l'image de notre façon de courir.

« JE REVIENS BIEN SOUVENT APRÈS AOÛT »

Tu disais que sur la fin de saison tu es souvent bien. Y a-t-il une raison particulière à ça ?
Je sais que je fais souvent un bon début de saison de mars à mai. Après, j'ai toujours eu un petit creux. C'est peut-être dû à la façon de s'entraîner aussi. Je sais que je reviens bien souvent après août. Ça a toujours été le cas chez les amateurs et ça s'est confirmé quand je suis passé chez les pros. Et puis c'est aussi une période où chez les pros ceux qui ont beaucoup couru sont peut-être un peu moins motivés, donc j'en joue.

Le calendrier te va bien parce qu'il y a pas mal de “petites” Classiques en ce moment…
Oui c'est vrai, il y a de belles courses. J’enchaîne, mardi, avec Binche-Chimay-Binche. C'est une course qui m'a toujours bien réussi depuis que je suis pro. Je n'y ai jamais fait de gros résultat mais je suis déjà arrivé dans le groupe qui se joue la gagne. J'ai dû faire 17e en tant que néo-pro, c'était déjà pas mal. Ce sont des courses que j'apprécie et où ça fait souvent la guerre.

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