Erwann Guenneugues : « Finir avec une belle course »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Erwan Guenneugues prend le large. Il se retirera de la compétition après le Grand-Prix du Morbihan (1.1) où il courra en Equipe de France. Sa saison avec Côtes d’Armor-Marie Morin-U s’est quant à elle achevée avec Paris-Tours Espoirs (voir classement) ce dimanche. Mais le Breton de 22 ans part la tête haute puisqu’il a été un des animateurs de la course classée 1.2U. Et pour cause, Erwan Guenneugues était à l’initiative d’une échappée qui aura passé plus de 120 kilomètres à l’avant, pour un départ haut en couleurs. Il revient pour DirectVelo sur cette course et les projets qui justifient son arrêt de la compétition.

DirectVelo : Dans quel état d’esprit as-tu abordé Paris-Tours Espoirs ?
Erwann Guenneugues : Je ne savais pas trop à quoi m’attendre pour cette course. Je n’avais jamais fait Paris-Tours Espoirs mais j’avais quand même confiance. C’était notre dernière course de la saison, comme pour beaucoup d’équipes. On avait une belle équipe. Je suis arrivé avec de bonnes jambes. J’étais bien sur le Tour de Bretagne il y a trois semaines et le week-end dernier aussi. C’était ma dernière course avec Côtes d’Armor donc je voulais me montrer aussi et faire le maximum. Je ne voulais pas faire une course dans le peloton et faire une place anonyme.

Est-ce pour éviter cela que tu as attaqué après 30 kilomètres ?
Oui. Dès que j’en ai eu l’occasion et que le peloton s’est calmé un peu, j’ai pris un petit chemin parallèle à la route et j’en ai mis une. Yaël Joalland m’a suivi, Louka Matthys aussi. On a fait un bon bout de temps à trois. Un groupe de quatre est sorti derrière. Le peloton ne les laissait pas prendre de champ donc on ne les a pas attendus. Quand le peloton les a laissés filer on s’est relevé pour être sept à l’avant.

« JE NE ME VOYAIS PAS FAIRE DU VÉLO EN N1 ET 35 HEURES À CÔTÉ »

Mais ensuite, Louka Matthys et Warre Vangheluwe sont partis seuls et tu t’es retrouvé en contre…
J’ai crevé au moment où ces deux sont partis, dans le deuxième secteur. Je n’ai pas pu les voir sortir ni faire quoi que ce soit. J’ai quand même réussi à rentrer sur ce qui était devenu le contre. Pendant un bout de temps on y a cru. L’écart ne fondait pas des masses. En arrivant dans les chemins ça a fondu d’un coup par contre. Je voulais faire cette course en ayant la sensation d’avoir fait quelque chose donc je suis satisfait. Ce n’était pas une course parmi tant d’autres. J’en garderai un bon souvenir. Ça fait toujours plaisir d’être à l’avant, ça fait du bien. Je voulais rendre à Côtes d’Armor ce qu’ils ont pu me donner cette année et les remercier. Et surtout finir avec une belle course.

On comprend par là que tu vivais tes derniers instants chez les Élites, pourquoi ?
J’ai des projets pour 2023 qui me demandent de mettre de l’argent de côté et donc de travailler en 2022. Le niveau est tellement élevé en N1 que je ne me voyais pas faire du vélo en N1 et 35 heures à côté. Je ne voulais pas faire les choses à moitié. J’ai commencé à travailler la semaine dernière dans un magasin de cycles à Pluneret, à côté d’Auray. Ça s’appelle Bisiklet. Je travaille avec mes potes dont Guerand Le Pennec d’ailleurs, qui était à la Crêpe de Brocéliande ! C’est une très bonne ambiance et je suis content de travailler dans un domaine qui me plaît pour ces quinze prochains mois.

« C’EST CE QUI M’A TOUJOURS FAIT RÊVER »

Et en quoi consiste ce fameux projet ?
Je compte partir au Japon à vélo. Je pars tout seul et ça ne me dérange pas du tout. C’est ce qui permet de s’ouvrir le plus possible aux gens. Pour autant, j’essaie de tanner des potes pour qu’ils me suivent jusqu’en Turquie ou faire une partie du voyage avec moi. Je ferai des vidéos aussi pour partager ça !

Mais avant cela, une dernière pour la route avec le Grand Prix du Morbihan… ?
Oui ! Je pourrai dire que j’ai fait une vraie course pro, avec le gratin français. Ce qui me marque le plus, c’est d’avoir le maillot de l’équipe de France. Ce n’est pas vraiment une équipe de France dans le sens où le maillot est rouge et qu’il n’y aura que des Bretons. Peu importe, c’est ce qui m’a toujours fait rêver. Au vu de ma saison en Junior 1, j’espérais y être sélectionné mais j’ai eu une mononucléose en Junior 2 et une année assez compliquée. Finir sur une course où j'aurai le maillot de l'équipe de France a donc une grosse valeur. Je partirai sur une super bonne note. C’est le plus haut, ce dont j’avais rêvé.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Erwann GUENNEUGUES