Lilou Fabrègue est plus que jamais dans le match. Déjà belle 8e du Championnat d’Europe après une grosse remontée, la Gapençaise a décroché un solide Top 5 dimanche dernier, à Tabor, pour le compte de la première manche de la Coupe du Monde de cyclo-cross ouverte aux Juniors (voir classement). Et ce en jouant même le podium jusqu’au bout. “Je suis super contente, c’est un beau résultat, dans la continuité du Championnat d’Europe. Je suis partie en troisième ligne et j’ai vite pu remonter des places. Tout au long de la course, j’ai doublé des filles”, racontait-elle lundi, sur le chemin du retour, pour DirectVelo.

Avant l’épreuve tchèque, l’habituelle sociétaire de Creuse Oxygène Guéret ne s’était pas véritablement fixé d’objectif. “Honnêtement, je n’avais aucune idée d’où j’allais pouvoir me placer, même si je me doutais qu’un Top 5 était jouable. Dans le dernier tour, on était trois pour la 3e place. Il y avait donc la possibilité de faire encore mieux. Mais j’avais déjà mis pas mal d’énergie à remonter dans les premiers tours et je l’ai payé. Sur les dernières accélérations de mes adversaires, je ne pouvais plus en mettre”. Une situation de course qui n’est pas sans rappeler celle du Championnat d’Europe.

CAP SUR LE MOIS DE JANVIER

En partant de loin, Lilou Fabrègue s’oblige à de folles remontées, quitte à laisser un bon paquet de plumes sur les bas-côtés. “Forcément, si je partais devant, ça pourrait peut-être faire la différence car là, je suis obligée de faire de gros efforts d’entrée. Mais d’un autre côté, si tu es forte, tu as le temps de remonter. Ce n’est pas une excuse”. La Haut-Alpine sait d’ores-et-déjà qu’elle se retrouvera dans la même situation lors de ses prochains gros rendez-vous de l’hiver. Car elle ne devrait pas se rendre à Troyes pour le dernier rendez-vous de la Coupe de France, ni disputer la moindre autre compétition jusqu'à la fin de l'année civile, à l'exception peut-être de la manche de Coupe du Monde de Namur. Par conséquent, la Junior - qui compte en revanche s’aligner sur des épreuves prestigieuses au mois de janvier, et notamment au Championnat du Monde - devra encore composer avec un positionnement handicapant sur les lignes de départ. “C’est un choix mûrement réfléchi. La saison de VTT débutera dès la fin février/début mars et je vais donc privilégier la préparation de ces premières courses de VTT fin novembre et début décembre. Je ne vais pas pouvoir marquer de points UCI en cyclo-cross mais je ferai avec. Je n’ai pas envie d’en faire trop, il faut cibler des objectifs”.

Malgré le manque de compétition, l’ancienne Championne de France Cadettes de cyclo-cross se dit persuadée de pouvoir être compétitive au mois de janvier, dès le Championnat de France de cyclo-cross, à Liévin (Pas-de-Calais). “Je dois profiter de l’hiver pour travailler au maximum sur mon VTT. Je ne peux pas enchaîner toutes les courses en cyclo-cross mais ce n’est pas grave. Je ne pense pas que ça m’empêche d’atteindre un pic de forme. Je n’ai pas besoin de courir tous les week-ends pour être en forme. Je l’ai prouvé récemment. Avec de bons exercices de rappel, de la vélocité et des intensités, ça pourra le faire”. Nul doute en tout cas que cette 5e place à Tabor va lui donner des idées, et des ambitions, pour le mois de janvier.