Axel Taillandier : « Une belle aventure humaine »

Crédit photo DirectVelo

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Membre d'une N2, l’UC Cholet 49, et licencié en 2e catégorie, Axel Taillandier a pourtant connu une saison riche en émotions en 2021. Membre du Team Club Défense, le coureur de 22 ans est parti à la découverte de différentes régions du monde pour y découvrir de nouvelles courses cyclistes. Cette année, il a notamment participé au Tour de Serbie, à deux épreuves au Cameroun (Tour du Cameroun et Grand Prix Chantal Biya), avant de participer au Tour de la Réunion, en ce moment même. Pour DirectVelo, Axel Taillandier raconte son année de découverte, revient sur ses voyages et ses courses sur différents continents, avant d'évoquer ses futurs projets et idées pour l’avenir.

DirectVelo : Quel bilan tires-tu de ta saison ?
Axel Taillandier : Je pense que je peux tirer un bilan plutôt positif. J’ai eu mes deux premières années Espoir où j’ai été embêté avec des soucis de genou donc je n’ai pas énormément couru, puis après ça a été compliqué avec le covid. Cette année, j’avais vraiment à cœur de faire une bonne saison. Ça avait mal commencé puisque je n’ai pu faire qu'une course avant d'être interdit de courir, comme bon nombre de coureurs. J’ai repris ma saison au Tour du Cameroun avec le Team France Défense. Ça s’est bien passé, puis j’ai enchaîné pas mal de courses par étapes avec Cholet. Sans gros résultats apparents, mais j’ai gagné mes premières courses en deuxième catégorie. Et quelques petits résultats au Tour des Deux-Sèvres et au Tour du Périgord. Puis j’ai enchaîné en fin de saison avec le Team de la Défense au Tour de Serbie où je me suis bien débrouillé, en faisant 10e du général et 6e de l’étape de montagne, puis le Grand Prix Chantal Biya. Donc c’est plutôt positif avec un bon nombre de Top 10. C’est une bonne régularité.

Tu as pas mal voyagé, pourquoi ce choix d’aller dans différentes zones du monde ?
J’ai eu cette opportunité de rentrer dans ce club de la Défense il y a maintenant trois ans. J’ai toujours aimé voyager et voir d’autres cultures, d’autres personnes. Donc je n’ai pas hésité. Maintenant c’est vraiment ce qui me motive dans le cyclisme, c’est là où je prends le plus de plaisir. On est avant tout une belle bande de copains, on s’amuse sur ces courses, dans une super ambiance. Je pense que ce sont un peu les mots clés pour s’amuser. Ce sont des éléments importants. Les résultats viennent aussi quand on est dans une bonne ambiance comme ça. Par le passé, j’avais fait la Pologne et la Bulgarie notamment, mais j’avais du mal à voir le jour, j’étais un peu plus juste. Cette année je pense que j’ai passé un petit palier donc ça m’a permis comme en Serbie d’être plus acteur, à la bagarre. Pour faire un bon résultat finalement.

« FAIRE CE GENRE DE VOYAGES NOUS OUVRE LES YEUX ET L’ESPRIT »

Tu es donc membre du Team France Défense, peux-tu expliquer le concept de l’équipe ?
C’est une équipe composée de militaires et civils, pour promouvoir ce lien armée/nation. On participe à des courses dans le monde entier. On est notamment beaucoup présent aux Antilles, dans les DOM/TOM. Aussi sur le territoire africain ou en Europe de l’Est. On a eu quelques opportunités en Asie, mais cette année c’est un peu compliqué avec le contexte, on n’y est pas retourné. On n’est pas fermé, ni restreint à un périmètre. On peut très bien aller en Amérique du Sud ou en Asie comme ça a déjà été le cas.

Tu as découvert l’Afrique cette année, le Cameroun plus précisément. Qu’est-ce qui t’a marqué dans ce voyage ?
Au-delà de la course cycliste, c’est une aventure humaine. On découvre d’autres choses. On est habitué en France, sur une Elite par exemple, à n’avoir rien à faire. Le coureur a juste à penser vélo. Là-bas, c’est très différent. Il ya de très longs transferts, les journées sont longues, ce n’est pas la même routine. En France, 3h30 avant tu vas manger tes pâtes. Là-bas tu n’es pas sûr de manger déjà, et encore moins des pâtes (rires). Et l’heure est encore plus aléatoire. C’est vraiment sans prise de tête. Sinon, ça ne marche pas. Il faut être cool, ne pas stresser, pas paniquer. Et tout se passe bien généralement. Mais on découvre aussi la vie dans le pays. Il y a une entraide qu’on n’a peut-être pas chez nous. Si quelqu’un a besoin de quelque chose, qu’il soit dans l’équipe ou pas, il n’y a jamais de difficultés à avoir un coup de main, c’est toujours sympa quand un Africain nous vient en aide. Ça leur fait plaisir et ils savent qu’on leur rendra la pareille. Donc c’est une belle aventure humaine. On voit malheureusement aussi les difficultés dans le pays. Chez nous, on n’est quand même pas trop mal sur beaucoup de points, comme l’alimentation. Faire ce genre de voyages nous ouvre les yeux et l’esprit.

« UN PEU LE PUBLIC QU’ON PEUT VOIR SUR UN TOUR DE FRANCE »

Quelle est la place du cyclisme là-bas ?
Je dirais que c’est assez populaire. Quand on passe dans certains villages, le nombre de personnes sur le bord de la route est assez incroyable. On ne connaît pas vraiment ça, c’est un peu le public qu’on peut voir sur un Tour de France, c’est bondé de monde. C’est parfois même dangereux car ils ne sont pas habitués à voir des courses cyclistes. Au Cameroun, il n’y a que deux courses internationales. Sinon c’est régional. Donc les gens n’ont pas cette habitude des courses comme chez nous. Alors il faut être vigilant. Il y a beaucoup plus de paramètres à prendre en compte sur une course africaine que chez nous, où il y a moins d’obstacles. On n’a pas à se soucier de la route, là-bas il faut faire très attention, on peut arriver dans un énorme trou. Au mieux tu crèves, au pire tu passes par-dessus le vélo. Mais tout se passe bien quand chacun fait attention.

Et tu prolonges ta saison à la Réunion !
Je n’ai pas forcément ce besoin de couper. Je ne me sens pas forcément fatigué. Mentalement je ne suis pas arrivé au bout du rouleau ou en rupture. C’est un plaisir de prendre part aux compétitions, encore plus là quand c’est entre copains. C’est vraiment plaisant. Le Tour de la Réunion, c’est quand même un milieu assez unique. L’environnement est génial, on est logé à côté de la plage, le parcours est assez montagneux donc ça me correspond bien. Le cadre est vraiment idyllique ici.

« TOUTES LES CULTURES SONT BONNES À DÉCOUVRIR »

Finalement, le seul regret de ton année est une victoire qui n’est pas venue…
J’ai pas mal tourné autour, notamment au Cameroun. J’ai fait à peu près toutes les places du Top 10 sauf la victoire. J’aurais bien voulu en gagner une, ça aurait été bien pour l’équipe de la Défense de gagner. J’ai été régulier, mais ce n’est pas fini, il reste encore quelques opportunités avec moi ou un coéquipier pour en gagner d’ici la fin de l’année, ça serait une bonne chose (Vincent Graczyk, son coéquipier, a depuis remporté la deuxième étape du Tour de la Réunion, NDLR).

Vas-tu continuer tes voyages l’année prochaine ?
Oui, je ne compte pas arrêter. C’est ce qui me motive et me booste pour faire du vélo et continuer à ce niveau-là. C’est ma source de motivation d’avoir cette opportunité, d’être dans une équipe comme celle-là. Je n’ai pas forcément d’idée de pays, mais je me suis bien plu au Cameroun. Quand tu en reviens, tu es un peu déçu d’être parti (sourire). Donc je pense que j’y retournerai pour une course. Sinon découvrir d’autres pays, même si je ne sais pas encore lesquels. Il ne manque pas de courses, dans l’Europe de l’Est il y a un Tour national quasiment partout. Donc il m’en reste encore beaucoup à faire. Ce n’est que du plaisir d’avoir tout ça à découvrir encore !

Qu’est-ce que tu attends pour 2022 ?
Être dans la continuité de 2021. Faire des résultats et m’amuser. Ce n’est pas la peine de faire quelque chose qui ne me plait pas. Et si en plus je peux me rapprocher encore un peu plus de la victoire et lever les bras, ce sera le top du top. Mais continuer ce que je fais cette année est ce qui me convient et me correspond le mieux. J’aimerais bien découvrir un peu l’Asie. Je n’ai pas encore eu l’opportunité d’y courir. Ça serait une destination à choisir si j’en ai l’occasion. J’aime bien aussi aller dans les îles, donc pourquoi pas en refaire, comme la Guadeloupe. Mais sinon je n’ai pas spécialement de pays rêvé. Toutes les cultures sont bonnes à découvrir.

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